mars 28, 2024

Love, Simon – Un Cri d’Amour

De : Greg Berlanti

Avec Nick Robinson, Jennifer Garner, Josh Duhamel, Katherine Langford

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Romance

Résumé :

On mérite tous une première grande histoire d’amour. Pourtant pour le jeune Simon, c’est compliqué. Il a une vie normale, dans une famille qu’il adore, et est entouré d’amis extraordinaires, mais il garde pour lui un grand secret : personne ne sait qu’il est gay et il ne connaît pas l’identité de son premier coup de cœur, avec qui il communique en ligne. Alors que son secret est menacé d’être révélé, la vie de Simon bascule dans une aventure aussi drôle que bouleversante… Ses amis prendront alors une place essentielle pour l’aider à changer sa vie et découvrir le premier amour.

Avis :

Greg Berlanti, un nom pas vraiment connu et c’est plutôt normal, puisque le réalisateur, même s’il compte quelques films à son actif, a plutôt œuvré pour le petit écran, réalisant des épisodes pour des séries telles que « Dawson« , « Dirty Sexy Money » ou plus récemment pour « Supergirl« . En ce qui concerne le grand écran, Greg Berlanti nous avait offert un premier film superbe, « Le club des cœurs brisés« , avant de tomber dans la comédie fade et facile, dix ans après ce premier film avec « Bébé mode d’emploi« .

Véritable phénomène aux Etats-Unis, voici que « Love, Simon » débarque sur nos écrans. « Love, Simon » est un film qui m’intriguait au plus haut point, car il nous était vendu comme le « premier feel good movie » qui aborde la question de l’homosexualité et qui est produit par un gros studio. Un sujet qui me touche tout particulièrement, mais c’est aussi un sujet qui véhiculait avec lui tout un tas de craintes, tant bons nombres de réalisateurs, scénaristes, producteurs et acteurs se sont cassés les dents et se sont vautrés allégrement dans le cliché le plus total, sous couvert d’ouverture d’esprit et de bien-pensance. Mais qu’on se rassure, « Love, Simon » vogue bien plus sur les flots d’un « … club des cœurs brisés » (en bien meilleur encore), qu’un « Bébé mode d’emploi« . Touchant et beau, amusant et naïf, frais et en même temps sachant se faire sérieux, avec ce film, Greg Berlanti fait bien plus que de livrer un film d’adolescent qui se révèle. Avec ce film, le réalisateur nous entraîne dans un très beau film d’amour, d’amitié et d’optimisme. « Love, Simon« , même s’il a ses petits défauts, est un véritable coup d’amour qui fait du bien au moral. On quitte la salle sous son charme, sous sa sincérité, sous sa vérité, sa véracité… Bref, C’est une réussite et une réussite nécessaire.

Simon, dix-sept ans, est un mec comme les autres. Adolescent rangé et responsable, il n’aspire à rien d’autre que d’être heureux, entouré de sa famille et ses amis aimants. Pourtant Simon a un secret et il ne sait pas comment le divulguer : il aime les garçons. Un soir, sur un réseau interne au lycée, Simon voit le message d’un autre élève qui se révèle être gay, mais préfère cacher son identité. Simon arrive à entrer en contact par mail interposé avec cet élève et commence alors une belle correspondance entre lui et celui qui se cache derrière le pseudonyme de Blue.

Traiter de l’homosexualité, c’est un sujet plutôt difficile, tant les caricatures ou le manque de justesse est bien souvent présent. Alors parler de l’homosexualité à l’adolescence, âge crucial de la vie, on peut dire que le sujet est on ne peut plus casse-gueule et ça, même pour le mec qui se cache derrière « Le club des cœurs brisés« . Et pourtant, c’est bien ce que Greg Berlanti vient de faire avec « Love, Simon« , comédie dramatique et romantique, teenager dans l’âme, qui rappellera certains films de John Hughes dans sa façon de montrer les ados et les lycées. Un film qui respire les années 80 qu’on aime tant, tout en s’inscrivant aussi très bien dans son époque, décrivant une jeune génération hyper connectée. Le réalisateur ira même jusqu’à faire une critique des réseaux sociaux, démontrant leur dangerosité sans pour autant tomber dans la leçon de moral.

Si l’on regarde « Love, Simon« , dans ses grandes lignes, le film n’a rien d’incroyable. On peut même dire qu’il reste très basique et balisé. L’intrigue en elle-même est assez prévisible, et Greg Berlanti a bien du mal à éviter certains clichés gros comme des maisons. Je pense au meilleur ami sportif, ou encore la meilleure amie secrètement amoureuse de notre Simon. Inutile d’avoir fait Saint-Cyr pour en comprendre les arcs narratifs et ce qui va se passer ou même comment ce dernier va se finir. Mais pourtant, malgré ce manque de surprise, « Love, Simon » est un film qui fonctionne parfaitement et qu’on adore suivre.

La réussite de « Love, Simon » demeure alors dans plusieurs éléments. Premièrement, il y a ces personnages tous plus naturels et adorables les uns que les autres. Le réalisateur a su peindre un joli portrait de cette jeune génération. Un portrait attachant, nuancé et résolument optimiste. Le film donne en permanence envie de suivre les aventures tragi-comiques de ces cinq adolescents. On notera que ces cinq ados sont savoureusement incarnés par une belle brochette de jeunes acteurs qu’on prend plaisir à découvrir. Une mention sera toutefois donnée à Nick Robinson (l’un des gamins de « Jurassic World« ) qui arrive à merveille à nous faire ressentir tous les doutes, les joies, les trouilles et les contradictions de Simon, un personnage bien plus riche qu’il ne le laissait paraître. D’ailleurs, on peut faire ce constat avec tous les personnages qui ont quelque chose à raconter.

Ensuite, si Greg Berlanti tient peu de surprise dans son film, il a réussi à installer un joli mystère en la personne de Blue, interlocuteur de Simon caché derrière un écran. Greg Berlanti tient son mystère jusqu’au bout et s’amuse même avec les fantasmes et les envies de son personnage principal et l’on adore se laisser prendre au jeu, si bien que nous-même, on cherche celui qui sera l’élu du cœur de Simon. « Love, Simon » a donc ce petit côté « enquête » qui tient notre attention en alerte.

Puis enfin, c’est peut-être le plus important, si « Love, Simon » est une telle réussite, c’est à cause de son écriture. Si Greg Berlanti ne s’est pas vraiment foulé dans les grandes lignes de son scénario, on peut dire qu’il y a mis toute son âme pour que son film sonne le plus juste possible dans sa façon d’aborder l’adolescence, l’homosexualité, le coming-out, la différence, ou encore le mal-être. Bourré de vérité, de sensibilité, et de respect, « Love, Simon » est un film important dans sa façon d’aborder et de parler de ces sujets. Ici, le film parle du regard des autres, des jugements des autres, même aussi ceux qu’on se fait à nous-même. Il aborde des interrogations cruciales, parfaitement mise en scène dans les échanges par mails interposés de ces deux garçons.

Puis le film parle avec une incroyable vérité de cette révélation qui appartient à chacun, moment ô combien bouleversant. Greg Berlanti a parfaitement su saisir et retranscrire à l’écran ces doutes et ces peurs étranges, et normales, le fait de se révéler et de trouver sa place, tout en ne voulant rien changer. Greg Berlanti soulève tellement de questions et pose des mots si justes qu’il arrive à en faire oublier la prévisibilité des grandes lignes de son scénario. Et mieux encore, il arrive à transmettre un beau message, important, essentiel, qui n’apporte que du positif et de l’optimisme, surtout en cette période où l’homophobie se fait de plus en plus présente.

Et si vous me permettez une conclusion un poil plus personnel, alors je dirais, « Love, Simon« , je t’ai donc aimé tout entier ! Je t’ai aimé dans chacun de tes recoins, chacun de tes dialogues, des plans, chacune de tes scènes, même les plus niaises. Je t’ai aimé dans ta naïveté, ton énergie, ta positivité, dans ton sérieux comme ton humour. Puis je t’ai regardé avec nostalgie tant tu m’as renvoyé souvent à ma propre histoire. J’ai ri, j’ai pleuré, beaucoup pleuré, puis j’ai même pleuré en riant. En fait, je n’avais pas envie que tu t’arrêtes. J’aurais tellement aimé qu’un film comme ça sorte pendant ma jeune adolescence, ça aurait peut-être rendu les choses plus simples (quoi que je n’ai pas beaucoup à me plaindre). Je suis ressorti de la salle tellement bien, léger, le sourire aux lèvres, l’esprit plein de personnages que je vais aimer pour très longtemps.

Note : 17/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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