avril 20, 2024

Stefan Morén – Come and Join the Joyride

Avis :

La plupart du temps, pour ne pas dire tout le temps, le hard rock ou le métal est une histoire de groupe, dans le sens où plusieurs personnes fondent une formation et chacun joue d’un instrument. Il arrive que ces groupes soient formés de quatre membres (un guitariste, un chanteur, un batteur et un bassiste), mais il arrive que parfois, nous n’ayons droit qu’à des duos comme pour Royal Blood, ou des groupes avec plus de cinq personnes. La chose la plus rare, c’est quand il n’y a qu’une seule personne autour d’un projet. Premièrement parce qu’il faut savoir jouer de tous les instruments (ou savoir manipuler quelques logiciels), et deuxièmement parce qu’en concert, ce ne doit pas être évident. Mais qu’importe, puisque certains marchent comme Circle of Dust pour ne citer que lui. Stefan Moren est suédois, il n’est pas très connu, même dans son pays, mais les voies libérales d’internet peuvent permettre de jolies rencontres, car sans être flamboyant ou extrêmement technique, Stefan Moren livre un hard rock honnête sans chichi. Come and Join the Joyride n’est d’ailleurs pas son coup d’essai, puisqu’il s’agit de son troisième album, et même s’il y a de menus défauts, on passe tout de même un joli moment et certains titres méritent le détour.

Et pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Outre une production minimale et un clip kitsch au possible tourné à l’IPhone sans aucun stabilisateur, on pourrait croire que nous sommes face à un amateur qui essaye de jouer dans la cour des grands. Le premier morceau n’est d’ailleurs pas là pour nous rassurer. Avec Join the Joyride, le couteau suisse suédois propose un morceau assez mainstream, mais qui manque de mordant dès l’entame avec le titre du morceau en guise d’introduction. Les riffs, assez lourds et plutôt bien exécutés, se perdent ensuite dans un mid-tempo plutôt passe-partout et un peu décevant, alors que l’on pouvait à s’attendre à quelque chose proche d’un Tremonti, mais ce ne sera pas du tout le cas. On retrouvera ce manque de mordant dans d’autres titres comme par exemple A Sign of the Times et sa mélodie qui n’accroche pas du tout ou encore Life can be Sun, malgré son début avec les violons. Le problème avec ce dernier titre, c’est que les paroles sont d’une naïveté incommensurable et que par extension, le refrain ne marque pas. Pire, il en devient presque insupportable. C’est dommage car on sent que le rockeur est investi dans son album et qu’il met tout ce qu’il a de meilleur, essayant de varier les plaisirs, passant d’un Hard bien senti à quelque chose de plus commercial. Malheureusement, le chant sera aussi un défaut, car on entend bien qu’il ne peut pas trop pousser et qu’il manque de grain.

Néanmoins, tout n’est pas à jeter dans cet album et il faut aussi ne pas oublier que Stefan Moren est seul à s’occuper de tout. Une fois cela en tête, on revoit vite notre jugement et on se dit que c’est vraiment, même les moments un peu en deçà. Avec The Tears, l’artiste remplit aussi son cahier des charges, proposant la ballade de l’album, qui marche du tonnerre notamment grâce à son pont plus hargneux et montrant une autre facette du chanteur. On peut aussi évoquer les claviers sur le faiblard Destination Unknown, lui donnant une introduction qui n’est pas sans rappeler Europe par exemple. On peut aussi se laisser porter par Destruction by Men, certainement l’un des meilleurs morceaux de l’album, grâce à son savant mélange entre riffs lourds et gras et violons donnant un petit côté irlandais qui n’est pas dégueulasse. Avec ces quelques petits titres, petit à petit l’album prend une autre ampleur et offre de bons moments, ce que l’on ne retrouve pas forcément au départ. Il s’agit en fait d’un album qui a du mal à démarrer et qui prouve par la suite que Stefan Moren est un vrai artiste, complet et qui a des choses à proposer, malgré ses défauts vocaux, ou tout du moins son manque d’identité et de puissance. Reproche que l’on peut faire au sympathique Walk Out mais qui manque de puissance sur le refrain ou encore Louder qui clôture l’album d’une façon assez étrange et déroutante.

Au final, Come and Join the Joyride, le dernier album en date du trop méconnu Stefan Moren, est un moment sympathique et qui est loin d’être désagréable. Si le démarrage laisse à désirer à cause d’une production faiblarde et de quelques titres en deçà, manquant d’énergie ou de refrains entêtants, l’artiste se rattrape sur sa seconde moitié, retrouvant un second souffle et offrant des titres un peu plus épiques. Bref, si on est loin du chef d’œuvre, Stefan Moren force le respect, car il fait tout, tout seul.

  1. Join the Joyride
  2. A Sign of the Times
  3. Life can be Sun
  4. Again
  5. The Tears
  6. Destination Unknown
  7. Come Here and Stay
  8. Destruction by Men
  9. Walk Out
  10. On the Road through the Night
  11. Louder

Note: 12/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BVKJytbigec[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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