avril 18, 2024

Cargo

De : Ben Howling et Yolanda Ramke

Avec Martin Freeman, Anthony Hayes, Caren Pistorius, Kris McQuade

Année: 2018

Pays: Australie

Genre: Horreur

Résumé:

Quand il se retrouve infecté, Andy sait qu’il a 48 heures avant de se transformer. Deux jours durant lesquels il va tenter de trouver une personne de confiance pour s’occuper de son bébé…

Avis :

Il y a cinq ans de cela, une amie revenait d’un voyage en Australie et sachant mon amour pour le cinéma et comme je suis toujours friand de nouvelles découvertes, elle avait ramené dans ses valises tout un tas de films et de courts-métrages qu’on ne « trouvait » que là-bas. Parmi eux, il y en avait un qui m’avait beaucoup marqué, de par son idée, et surtout sa fin. Ce court-métrage s’appelle « Cargo » et c’était le seul et unique film de Ben Howling et Yolanda Ramke. Un film très touchant, qui laissait présager du bon pour l’avenir de ces deux réalisateurs, si ce dernier se concrétisait.

Et voilà que cinq ans plus tard, cet avenir s’est concrétisé, et après avoir fait le tour des festivals, les deux cinéastes australiens ont pu développer « Cargo » sur tout un long-métrage.

Autant dire qu’à annonce de ce film, je l’attendais de pied ferme, et même s’il reste parfois maladroit, même si l’on sent un certain manque de budget, « Cargo » est un premier film réussi, tragique, plein d’amour et de tendresse, emportée par un Martin Freeman sublime dans ce rôle, qui est bien son meilleur depuis « Sherlock » et « Le Hobbit« . Les deux réalisateurs ont réussi à développer la triste magie qu’ils avaient su offrir sur sept petites minutes.

Australie de nos jours, le pays est frappé par une très étrange maladie appelée le syndrome de l’autruche. Andy, sa femme et sa fille deux ans, ont trouvé refuge sur un petit bateau pour fuir les contaminés. Malheureusement, sa femme s’est fait mordre. Espérant la sauver, Andy regagne la terre ferme, afin de se rendre dans un hôpital proche. En chemin, Andy aura un accident de voiture, sa femme succombera, il se fera mordre et dès lors, il ne lui reste plus que quarante-huit heures avant de succomber lui aussi. Quarante-huit heures pour sauver sa fille en trouvant des gens bien à qui la confier.

Adapté d’un court-métrage, « Cargo » est un film avec des zombies. Oui, je dis bien avec des zombies et non pas un film de zombies. Alors que l’on trouve de plus en plus de films avec des zombies dont le seul vrai but est de survivre et d’éviter de se faire bouffer, avec « Cargo« , tout en gardant certains codes, les deux réalisateurs ont souhaité raconter autre chose.

« Cargo« , c’est donc l’histoire d’un homme simple, qui se sait condamné et qui doit tout faire pour assurer l’avenir de sa fille, dans un monde où peu d’espoirs sont permis. Loin des films d’action habituels, « Cargo » est avant tout un drame humain (comme l’était son court-métrage d’ailleurs). Parfaitement tenu par l’émotion, sans tomber non plus dans le tire-larme, ce premier film est une marche bouleversante sur le don de soi et l’acceptation du deuil de soi-même. Une marche triste, douloureuse, et en même temps pleine d’espoir. Une marche qui donne l’occasion à Martin Freeman de trouver un rôle magnifique, dans lequel le comédien se perd totalement. Parfait, émouvant tout du long, car le personnage au fur et à mesure se sent partir, et particulièrement dans les deniers instants où Martin Freeman est capable d’énormément d’émotion sans rien dire, et si Andy Rodoreda était le bon choix pour le court-métrage, il est clair que sur ce long, Martin Freeman est parfait et aujourd’hui, on aurait bien du mal à voir un autre à sa place.

« Cargo« , c’est aussi un film qui se distingue par son lieu et ses idées de mise en scène. « Cargo« , c’est des dépaysements perdus dans les grandes plaines désertiques de l’Australie. À travers ces décors imposants et envoûtants, les deux réalisateurs en profiteront, un peu maladroitement certes, pour aborder la culture aborigène, ce qui nous permet aussi de revoir sur les écrans David Gulpilil (en même temps, un film australien sans lui n’est pas vraiment un film australien…). Puis avec cette culture, les deux réalisateurs y laisseront même planer une petite forme de suspens.

« Cargo« , c’est un film qui essaie aussi autre chose quand il aborde les infectés. Les symptômes pendant l’infection, ou encore les réactions des zombies, sont intéressants et ça change de ce que l’on a l’habitude de voir.

Après, pour gagner du temps et développer sur un long, les deux réalisateurs ont fait des choix discutables, notamment avec ce méchant, un peu caricatural, voire même agaçant. Dans un sens, cela reste logique, puisqu’il renforce le fait de faire un bon choix pour confier sa fille, mais en même temps, le trait est bien appuyé et tout ce qui est fait sur l’homme blanc qui se sent supérieur aux aborigènes, ne trouve pas vraiment sa place ici.

Quoi qu’il en soit, « Cargo » est loin de décevoir. Drame parfois bouleversant, plongé dans un monde infecté, on suit ce premier film avec beaucoup d’intérêt et d’émotion. Les dernières quarante-huit heures de ce père sont tristement sublimes et Martin Freeman y excelle. Bref, « Cargo« , débarqué sur Netflix le 18 Mai, ne fera peut-être pas grand bruit, mais il mérite qu’on s’y arrête.

Note : 13,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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