avril 18, 2024

L’Expérience Interdite – Flatliners

Titre Original : Flatliners

De : Niels Arden Oplev

Avec Ellen Page, Diego Luna, Nina Dobrev, James Norton, Kiersey Clemons

Année : 2017

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Thriller

Résumé :

Pour découvrir ce qui se passe après la mort, cinq étudiants en médecine se lancent dans une expérience aussi audacieuse que dangereuse. Sur eux-mêmes, volontairement, ils provoquent des arrêts cardiaques pendant de courtes périodes afin de vivre des expériences de mort imminente. En poussant le processus de plus en plus loin, ils vont devoir affronter non seulement leur part d’ombre et leur passé, mais plus effrayant encore, les phénomènes paranormaux liés au fait qu’ils sont revenus de l’au-delà…

Avis :

Faire un remake doit servir à quelque chose, hormis faire tomber de l’argent pour des producteurs en manque d’idées et qui ne veulent pas prendre de risque. Le remake peut apporter un regard neuf sur un sujet un peu déliquescent, mais il peut aussi raconter une histoire déjà vue d’une manière différente, en utilisant les nouvelles technologies par exemple. Malheureusement, le septième art est un business comme les autres et les producteurs ne sont pas forcément intéressés par des remakes de films méconnus à remettre au goût du jour, mais plutôt par de grands films qui ont besoin d’un coup de neuf pour attirer le spectateur bien plus jeune. Et les résultats sont souvent décevants, pour ne pas dire insultants. On peut parler de Ben-Hur, de Freddy les Griffes de la Nuit ou encore de l’Expérience Interdite. Néanmoins, dans ce dernier cas, la donne est assez différente. En effet, en 1991, le film de Joel Schumacher ne jouissait déjà pas d’une réputation incroyable, allant même jusqu’à le traiter de petit film sans ambition. Alors quel intérêt d’en faire un remake plus de vingt-cinq ans plus tard ?

La question est assez légitime, surtout quand on voit la qualité de ce nouveau produit qui ne vole pas bien haut et qui ne donne absolument pas envie de se replonger dans l’œuvre originale. Le projet échoue dans les mains de Niels Arden Oplev, responsable du sympathique premier épisode de Millenium version suédoise, et le cinéaste nordique va y appliquer une photographie froide, aseptisé, qui va justement desservir un peu le propos alors qu’il colle à l’ambiance voulue. Une dichotomie étrange, mais qui fait que le spectateur n’est que spectateur et ne ressent aucune attache auprès des différents personnages. Les teintes grises et blanches prédominent dans un film qui explore le milieu hospitalier, mais qui n’en fait pas son cheval de bataille. Ici, on s’intéresse à ce qu’il se passe après la mort, à ce que l’on peut voir et ressentir. Malheureusement, si le côté médical est très peu vu malgré quelques passages en salle d’étude auprès d’un professeur exigeant et de jeunes médecins overbookés, l’aspect fantastique sera lui aussi relayé au second plan. Les effets d’après la mort sont très peu explorés et surtout, ils collent à des personnages tous plus insupportables les uns que les autres.

Comme par hasard, la vie est bien faite et tous les protagonistes qui feront l’expérience de la mort ont des squelettes dans le placard. On va retrouver celle qui a perdu un proche par sa faute, celle qui estime avoir tué un patient par erreur médicale, celui qui a abandonné sa petite amie alors qu’elle était enceinte, celle qui a humilié une camarade au lycée, etc… A ce stade, il devient très compliqué de ressentir de l’empathie pour qui que ce soit dans ce film. Les personnages sont tous imbuvables et monolithiques au possible. Les clichés vont de pair avec eux, puisque l’on aura le beau gosse riche qui ne pense qu’au cul, la black qui ne fait que bosser, la jolie jeune femme peu sûre d’elle, celui qui sait tout et se place en héros ou encore celle qui prend les devants de l’expérience et ne laisse rien transparaître. C’est assez triste de voir que tous ces personnages sont très égoïstes, ne passant qu’à leur bien-être ou aux facultés que développent cette expérience, alors que pendant ce temps, le milieu hospitalier manque de monde. Il y a un côté assez incohérent dans ce métrage qui est fort pénible et si on y rajoute l’aspect aseptisé, on a bien vite fait de s’ennuyer face à ce manque d’implication et cette non volonté de faire quelque chose de sulfureux.

Et que dire des effets de peur si ce n’est qu’ils sont, là aussi, téléphonés et sans réelle surprise. Le seul point véritablement positif dans cette entreprise, c’est que le réalisateur n’use pas de jump scare pour susciter la peur ou l’angoisse. Les effets sont amenés assez lentement, quand il y a une apparition, il n’y a pas de musique forte pour faire exploser les tympans et il y a une petite recherche dans la montée de l’angoisse, notamment dans le bateau du jeune homme riche ou encore dans l’appartement de la meneuse du groupe. Mais encore une fois, on ne ressent pas vraiment la peur, la faute à ce manque d’empathie pour les personnages dont on se fout royalement. Des protagonistes joués par des acteurs assez connus pourtant, mais qui manquent aussi d’implication. Ellen Page joue un personnage très triste, qui fait la gueule tout le temps et qui manque réellement d’épaisseur. Tout comme les personnages de Diego Luna, Nina Dobrev ou encore Kiersey Clemons. Tout ce petit monde fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, c’est-à-dire pas grand-chose et le résultat se voit à l’écran. Et mention spéciale à James Norton qui est certainement l’un des plus mauvais acteurs de sa génération, avec un surjeu constant et une envie de mettre des baffes à tous les instants. Enfin, parlons aussi des rares apparitions de Kiefer Sutherland (déjà présent dans le film original) en mode Dr. House, qui n’est pas crédible pour un sou. Bref, tout cela en devient presque gênant.

Au final, L’Expérience Interdite – Flatliners est un mauvais film dans tout ce qu’il entreprend. Non seulement ça ne fait pas peur, mais en plus de cela, ça ne brasse que du vent, pointant du doigt l’égoïsme d’une génération qui ne pense qu’au succès et à la réussite personnelle. Il s’agit d’un film complètement aseptisé, qui part avec un matériau de base déjà pas folichon et qui n’en fait pas de l’or. Un film que l’on aura vite oublié mais dans lequel on se demande encore comment Ellen Page a pu se perdre.

Note : 06/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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