avril 16, 2024

Otages à Entebbe

Titre Original : 7 Days in Entebbe

De : José Padilha

Avec Daniel Brühl, Rosamund Pike, Eddie Marsan, Lior Ashkenazi

Année: 2018

Pays: Angleterre

Genre: Thriller

Résumé:

1976, un vol Air France de Tel Aviv pour Paris est détourné sur Entebbe, en Ouganda.
Les faits qui s’y sont déroulés ont changé le cours de l’histoire.

Avis:

José Padilha, réalisateur brésilien, s’est fait connaître en réalisant une série de documentaires qui ont rencontré de beaux succès dans son pays, comme dans différents festivals de par le  monde. S’il a débuté au début des années 90, il faudra attendre 2007 pour voir sa première fiction, « Troupe d’élite« . Depuis, le réalisateur n’a cessé de surprendre, notamment en osant s’attaquer au remake hollywoodien d’un certain « Robocop« .

Loin de trouver le succès escompté avec « Robocop« , José Padilha aura attendu quatre années avant de revenir sur le devant de la scène avec « Otages à Entebbe« .

Revenant sur le conflit israélo-palestinien, relatant un détournement d’avion et une prise d’otages dans les années 70, José Padilha signe un film intéressant, notamment grâce à sa politique prenante, car il offre un certain suspens, tout en restant dans un cinéma d’auteur. Mais « Otages à Entebbe » reste aussi un film qu’on aurait aimé moins lisse et surtout un choix autre pour son final, car ce dernier a quelque peu tendance à casser beaucoup de ce qui a été fait au préalable.

1976, un vol de Grèce à destination pour Paris est détourné par quatre pirates de l’air. L’avion va atterrir en Ouganda. Et c’est là, dans un ancien terminal abandonné, que les pirates de l’air vont retenir leurs otages, afin d’entrer en négociations avec Israël pour faire libérer des territoires retenus par le gouvernement. La prise d’otages va durer sept jours. Sept jours qui ont affecté le monde.

Avec « Otages à Entebbe« , José Padilha revient donc pour nous raconter un fait qui a bousculé le monde en 1976. Ce qui est intéressant avec ce film, ce sont les différents points de vue que le réalisateur va opposer à travers différents personnages. Si le scénario est un peu confus et manque d’émotion, il est aussi intéressant de voir ces personnages évoluer, prendre des décisions, avoir des avis. Ici, on ne va pas que suivre les deux acteurs vedettes que l’affiche nous vend en plus gros. Certes, Daniel Brühl et Rosamund Pike sont très présents et « Otages à Entebbe » s’arrête beaucoup sur leurs motivations, mais il va aussi plus loin, abordant la politique israélienne, abordant le point de vue d’otages, de certains terroristes ou encore de soldats qui vont ou non venir mener un assaut pour sauver les passagers retenus. Bref, autant de points de vues qui vont être intéressants, qui tiennent notre attention et qui en bonus, sont livrés sans jugement aucun sur les motivations des uns ou des autres.

Mais comme je le disais, ce scénario est parfois confus et il a ses failles. S’il est assez bon pour retenir notre attention, il n’arrive pas pourtant à être touchant. Il y a comme une barrière qui a été posée sur le chemin et José Padilha a beau essayer encore et encore, il n’arrive pas à la franchir. On reste donc à suivre le destin de tous ces personnages, sans vraiment être touché par ces sept jours d’enfer. Un enfer qui de surcroît, n’est pas spécialement ressenti à l’écran. On aurait bien deux ou trois moments où la tension sera plus forte, mais dans l’ensemble, le film reste très sage. Enfin, si le scénario aborde des points très intéressants, comme la politique d’Israël ou encore celle d’Idi Amin Dada en Ouganda, on déplorera l’absence de réactions françaises, alors que la France et ses ressortissants sont visés. Avec ce film, et peut-être est-ce vrai, on a l’impression qu’Israël a été le seul à se soucier de ces otages, le reste du monde étant spectateur.

Puis enfin, il y a ce final terriblement mitigé. Un final étrangement mis en scène, qui coupe court à toute action ou émotion. Un final frustrant qu’on attend depuis le début de cette prise d’otages et qui n’arrivera jamais à convaincre. Et c’est vraiment, mais vraiment, dommage.

Malgré tous ces défauts et tout le portrait quelque peu décevant que je viens de peindre, je ne peux pas dire que j’ai passé un mauvais moment devant le nouveau film de José Padilha. Le réalisateur livre là un film intéressant, qui tient un sujet brûlant, puisque plus de quarante ans après ces faits, il résonne encore et toujours d’actualité. De plus, il est tenu par un casting terrible et international où les comédiens brillent. Sorti dans peu de salles, il reste donc intéressant à découvrir pour son histoire, son contexte et sa politique.

Note : 13/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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