mars 19, 2024

The Master

De : Paul Thomas Anderson

Avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Jesse Plemons

Année : 2013

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame

Résumé :

Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui… Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd – « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe…

Avis :

Paul Thomas Anderson, l’immense Paul Thomas Anderson devrait-on dire, a conclu les années 2000 avec un film qui a marqué plus d’un spectateur, un film qui marque le cinéma durablement et pour la faire plus simple, il a conclu les années 2000 par un chef d’œuvre, « There Will Be Blood« . Le réalisateur a donc pris son temps pour passer à autre chose et il lui aura fallu cinq ans.

Et après tout ce temps, il était de retour avec « The Master« . Porté par le talent incroyable de Paul Thomas Anderson (« Boogie Nights« , « Magnolia« ), tenu par un casting d’exception et offert avec une bande-annonce magnifique, « The Master« , sixième film de son cinéaste, nous faisait tout un tas de promesses alléchantes. Des promesses qui ne seront malheureusement qu’à moitié tenues, car si le film est d’une beauté à couper le souffle, s’il tient un sujet des plus intéressants (les conséquences de la guerre), il va être aussi terriblement ennuyant. Interminable et étiré, ce Paul Thomas Anderson déçoit et ce constat est un très grand drame.

Les États-Unis, les années 50, Freddy a fait la guerre dans le Pacifique. Comme presque tous les soldats, il en est revenu avec des séquelles psychologiques. Violent, il sombre dans l’alcool. Un jour, il rencontre Lancaster Dodd, dit le Maître, un homme pour le moins aussi fascinant qu’il est complexe. Très vite, Freddy entre dans les compagnons du Maitre, mais que peut réellement apporter cet homme, et plus largement sa secte, à Freddy ?

Il est très difficile d’aborder ce Paul Thomas Anderson tant celui-ci a de très bons côtés. Et c’est tout d’abord par ses bons côtés que j’ai envie d’aborder « The Master« .

« The Master« , c’est tout d’abord une réalisation à tomber par terre. Une réalisation sublime, magnifique, qui marque dès les premières images du film. Paul Thomas Anderson sait tenir une caméra, il l’a prouvé à plus d’une reprise, et ce n’est pas « The Master » qui dira le contraire, car entre ses plans tous plus incroyables dans leur construction les uns que les autres et sa photographie, qui est sûrement l’une des plus belles de la carrière de son réalisateur, « The Master » est une claque visuelle. On ajoutera à cela que prises seules, « The Master » tient des scènes frappantes qui marquent.

On notera que le film est accompagné d’une superbe BO composée par Jonny Greenwood, compositeur attitré de Paul Thomas Anderson depuis « There Will Be Blood » et encore une fois, il fait de petites merveilles, offrant une tonalité aussi envoûtante qu’étrange à ce film.

Ensuite, « The Master« , c’est des acteurs prodigieux qui livrent pour certains des compositions qui sont de celles qui marquent une carrière, à commencer par Joaquin Phoenix, bluffant de bout en bout dans le rôle de cet homme détruit aussi bien psychologiquement que physiquement par la guerre. Ce qui est assez incroyable avec ce rôle pour Joaquin Phoenix, c’est qu’il arrive à rendre ce personnage ô combien détestable, et parfois inquiétant, assez touchant.

En face de lui, le regretté Philip Seymour Hoffman dans l’un de ses derniers grands rôles, si ce n’est pas le dernier. Oui, je n’ai pas vu « Hunger Games« , mais je ne pense pas qu’il soit aussi intense et brillant. Bref, Hoffman incarne ici une sorte de gourou fascinant et il y excelle. Et si l’on s’ennuie pendant une très grande partie du film, « The Master » arrive toutefois à nous tenir grâce à ses comédiens, et ce duo/duel incroyable.

« The Master« , c’est aussi des thèmes très intéressants. Avec ce film, Paul Thomas Anderson aborde les traces que laisse la guerre sur un homme. Il parle aussi de la recherche consciente ou inconsciente de s’en sortir, de se « soigner ». Puis le réalisateur aborde aussi les sectes, et comment ces dernières conditionnent et fascinent ses adeptes. Bref, autant de sujets qui sont intéressants de base et d’autant plus quand ces derniers vont être abordés par Paul Thomas Anderson. Mais malheureusement pour nous, c’est là où le film coince et n’arrive pas à tenir ses promesses.

Malgré tous les points incroyables cités plus haut, « The Master » n’arrive jamais à nous captiver et l’on s’ennuie devant. Un ennui qui va se ressentir très vite. Malgré les scènes somptueuses, « The Master » enchaîne les longueurs, et exploite mal ses sujets, comme la plupart de ses personnages. Si au départ, on peut se dire qu’il est long à se mettre en place, plus le film avance et plus l’on reste dans l’attente d’être emporté. Un voyage qu’on ne fera qu’attendre, jusqu’à ce que l’on finisse par abdiquer, et que l’on comprenne que « The Master » sera ainsi pendant deux heures vingt. Deux heures tristement interminables, ce qui nous fend le cœur.

Je ressors de « The Master » terriblement déçu. Si la forme est exceptionnelle dans un certain sens, « The Master » n’a jamais réussi à fonctionner et donc captiver sur son fond.

Long, lent, ennuyeux, ôtant l’intérêt et l’excitation d’un nouveau Paul Thomas Anderson au fur et à mesure que le film avance, « The Master » est peut-être un grand cru pour la presse, mais malheureusement et tristement pour moi, il va demeurer un film que je vais vite oublier. Bref, je suis donc totalement passé à côté…

Note : 08/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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