mars 19, 2024

Tumbledown

De : Sean Mewshaw

Avec Rebecca Hall, Jason Sudeikis, Dianna Agron, Joe Manganiello

Année: 2013

Pays: Etats-Unis

Genre : Comédie, Romance

Résumé :

Une jeune femme tente de surmonter la mort de son mari et de reprendre goût à la vie lorsque qu’un écrivain de New York l’oblige à faire face à sa perte et aux circonstances ambiguës de sa mort.

Avis :

Sean Mewshaw est un homme qui traîne dans le milieu du cinéma depuis presque une vingtaine d’années. S’il a réalisé deux courts-métrages au milieu des années 2000, sa branche est bien plus dans la production. On retrouve son nom associé à des films comme « Tout peut arriver » de Nancy Meyer, ou encore « Gangs of New-York » de Martin Scorsese (pour les plus connus). Puis dans les années 2010, il se retire pour écrire le scénario de ce qui sera son premier long-métrage, « Tumbledown« .

Sorti directement en DVD en 2015, « Tumbledown » est un très joli drame bourré de sensibilité. Un drame qui aborde de manière frontale le deuil ou comment refaire sa vie après un drame si soudain. Emporté par un casting bourré de charme, Rebecca Hall et Jason Sudeikis (qui sort de sa zone de confort), le premier film de Sean Mewshaw fait clairement partie de ces petites pépites venues du cinéma indépendant américain, qui passent inaperçues et c’est bien dommage. Petite pépite qui en plus se fait dépaysante, puisque le réalisateur nous immerge dans le Maine, cet état situé à l’extrémité des États-Unis, proche du Québec.

Hannah, la trentaine passée, habite seule dans un chalet perdu quelque part dans les forêts du Maine. Depuis la mort de son mari, un célèbre chanteur et musicien qui venait de sortir un premier album qu’on disait parfait, Hannah vit au jour le jour. Un matin, elle voit arriver Andrew McDonnell, un maître de conférences dans une université new-yorkaise, admirateur absolu du défunt mari d’Hannah. Ce dernier souhaite le rendre immortel à travers un livre. Si Hannah voit d’un très mauvais œil l’arrivée de cet homme, très vite, elle se voit obligée de lui laisser une chance. Et c’est à travers cet inconnu qu’Hannah pourrait peut-être trouver la voie de la guérison.

Il est vrai que le scénario de « Tumbledown » n’a rien de vraiment neuf. On a déjà vu ce genre de film qui parle du deuil, de la renaissance, de la mémoire, des souvenirs et de comment on fait pour passer à autre chose. Mais le fait de connaître ce genre presque par cœur, peut-il être encore étonnant ou même prenant ? À force d’avoir vu cette histoire sous tous les angles, peut-on encore être touché par quelque chose qui finalement est attendu ? Et bien la réponse ici est un joli oui. Si « Tumbledown » ne changera certainement pas votre vie, il n’empêche qu’il est un joli petit moment de cinéma.

Vous l’aurez compris, « Tumbledown » ne surprendra pas par son scénario, même si ce dernier a énormément de charme et évite avec facilité le tire larme et le misérabilisme.

Pour vraiment être transporté avec ce premier film, il faut s’arrêter sur autre chose, et cette autre chose, on ne va pas l’attendre bien longtemps. Cette autre chose, c’est le charme incontestable de ces deux acteurs, absolument parfaits dans ces rôles. Deux acteurs lumineux, bourrés de talent, qui donnent corps et âme à ces deux personnages bien plus consistants qu’ils en ont l’air.

D’un côté donc, on trouvera une magnifique Rebecca Hall, dans un rôle loin des clichés habituels. Oui, son personnage est en deuil, oui sa vie est suspendue depuis ce drame, mais malgré la douleur, elle a su garder une sorte de légèreté qui la rend extrêmement touchante. On aime suivre ce personnage dans cette reconstruction, qui se fait petit à petit, et souvent avec trois fois rien.

De l’autre côté, on trouvera un Jason Sudeikis absolument parfait, dans un rôle pourtant assez cliché. Mais chose étonnante, à la place d’être agaçant, ce rôle et surtout ce personnage sont on ne peut plus attachants. Jason Sudeikis, qui est loin de son registre comique habituel, donne une jolie profondeur d’âme à ce personnage, finalement presque aussi perdu que le personnage de Rebecca Hall.

Ce couple fonctionne très bien, Sean Mewshaw a su capturer une alchimie entre les deux acteurs et les deux personnages. Ensemble, ils sont aussi touchants qu’ils peuvent être amusants.

« Tumbledown« , c’est aussi un troisième personnage totalement inattendu. Un personnage incroyable, bourré lui aussi de charme et de caractère, le Maine. Oui, ce premier film d’un réalisateur pourtant Texan, a très bien su capturer cette région. Les couleurs, les plans larges sur les paysages, le froid de l’hiver, puis ce côté presque hors du temps, qui s’entrechoque au peu de fois où l’on retournera à New-York, donne un sublime caractère à « Tumbledown« . Sean Mewshaw nous immerge totalement dans son film, et l’on apprécie le voyage.

« Tumbledown » est donc un joli premier film. Un film qui n’a rien d’extraordinaire, qui ne renouvèle rien d’ailleurs, mais il n’en a aucunement la prétention. Non, son histoire est simple et prévisible, et pourtant, malgré cela, elle reste belle et touchante. Sean Mewshaw a su prendre le bon ton pour aborder cette histoire de deuil et de renaissance, tout comme il a su réunir un casting sublime, loin de ce que l’on pouvait attendre.

Note : 14/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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