avril 25, 2024

Don’t Worry He Won’t Get Far on Foot – Quand Gus S’Essouffle

De : Gus Van Sant

Avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara, Jack Black

Année: 2018

Pays: Etats-Unis

Genre: Biopic

Résumé:

Même après avoir failli mourir dans un accident de la route lors d’une nuit de beuverie avec son ami Dexter, John Callahan n’a pas la moindre intention d’arrêter de boire. Il finit pourtant par suivre une cure de désintoxication, soutenu par sa compagne et un mentor charismatique, et se découvre alors un don inattendu… Il crée des dessins à l’humour noir, satirique et insolent, qui lui vaudront un succès international dès leur publication dans la presse. En dessinant, Callahan découvre une nouvelle manière de voir la vie…

Avis:

Star du cinéma indépendant US, Gus Van Sant ne cesse de filmer encore et encore la société américaine avec talent depuis plus de trente ans maintenant. De « Drugstore Cowboy » à « My Own Private Idaho« , de « Prête à tout » à « Will Hunting« , en passant par le palmé « Elephant » ou encore « Harvey Milk » et le magnifique « Restless« , Gus Van Sant a toujours livré un cinéma réaliste, entre vérité et poésie et ça, même quand le réalisateur se rate.

Si Gus Van Sant est un réalisateur qui compte énormément et qu’à l’annonce d’un nouveau film, on a tendance à trépider de curiosité, il faut quand même avouer que ces dernières années, le réalisateur ne nous a pas vraiment gâté et malheureusement, ce n’est pas encore avec « Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot » que le réalisateur va nous « reconquérir ». Si l’idée est belle, surtout que ce film rend un joli hommage à un ami disparu, ce Gus Van Sant cru 2018, est un film très inégal et qui malgré ses bons points, manque d’émotion, d’empathie pour son personnage, enchaîne longueur sur longueur et finalement peine à convaincre.

La dernière fois que John Callahan a marché, il n’avait pas la gueule de bois, puisque ce matin, il s’est levé encore bourré de la veille et il ne va pas décuver de cette dernière journée. Cette nuit-là, John fera un grave accident de voiture, qui le laissera paralysé des jambes et du torse. S’ensuivra alors une longue reconstitution, partagée entre l’acceptation de son nouveau lui, les alcooliques anonymes, sa passion pour le dessin humoristique et politique et surtout le pardon qu’il se doit.

« Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot » est un film qui m’embête au plus haut point, car il fait se confronter deux sentiments contradictoires. D’un côté, on trouvera un film qui dans son idée est très belle, puisque Gus Van Sant, rend ici hommage à son ami John Callahan dessinateur célèbre, décédé en 2010 et de l’autre, on aura droit à un film long et lent.

Avec ce film, Gus Van Sant retrace un moment aussi difficile qu’il est fort dans la vie du dessinateur, puisque « Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot » retrace sa vie du moment où il fait son accident de voiture, jusqu’à son acceptation de soi et sa condition d’handicapé et surtout d’alcoolique. Le parcours est beau et tenu par d’excellents comédiens. Joaquin Phoenix, qui retrouve le réalisateur vingt-trois ans après que Gus van Sant « l’ai découvert » dans le génial « Prête à tout« , est très bon, et l’on ne peut rien lui reprocher. Tout comme Jonah Hill encore une fois génial, qui démontre une nouvelle facette de son talent. L’alchimie entre les deux comédiens fonctionne bien.

Et ce parcours est joliment mis en scène, d’un point de vue esthétique. Gus Van Sant nous offre de très belles séquences et des plans sublimes. Il y a un charme évident qui se dégage de son film, qui finalement respire la sincérité. On sent que Gus Van Sant veut rendre le plus beau des hommages. Et j’ai bien dit le plus beau, mais pas le plus touchant, car c’est ici, que « Don’t Worry … » peine à convaincre. Malgré une sublime rencontre avec Rooney Mara qui débouchera sur une très belle histoire d’amour, malgré ses acteurs impliqués, et malgré toutes les belles intentions du projet, « Don’t Worry … » n’arrive pas vraiment à toucher. On suit cette reconstruction avec autant d’intérêt que d’ennui. Gus Van Sant n’arrive jamais à nous entraîner totalement dans son film et entre un montage bordélique, dont on ne comprend pas vraiment le sens, et une intrigue qui traîne en longueur, car elle tourne bien trop en rond pour arriver sur quelque chose qu’on connaît déjà, on reste peu convaincu et l’on quitte ce nouveau Gus Van Sant déçu.

« Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot » est donc une déception (une de plus), venant de la part d’un réalisateur génial, mais qui commence à s’essouffler. Avec ce film, Gus Van Sant a tous les ingrédients réunis pour faire un film peut-être déjà vu, mais qui aurait été plus touchant, beau et prenant. Mais à la place de ceci, malgré de jolies séquences et des acteurs géniaux, on reste à côté et l’on suit « Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot » du coin de l’œil, attendant et espérant qu’il prenne un autre tournant, chose qui n’arrive pas. Bref, c’est vraiment dommage.

Note : 09/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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