avril 24, 2024

Warbiff – Pig’s Parliament

Avis :

Dans le domaine du métal, on ne va pas forcément citer le Brésil comme pays émergeant dans le genre. Et pourtant, depuis des années maintenant, le pays sort son lot de petites surprises et de groupes plus ou moins anonymes qui mériteraient pourtant bien plus de vue, tout du moins dans le monde du riff brutal et du chant guttural. Si on connait tous Sepultura ou encore Angra, d’autres formations ont du mal à se faire connaître et il ne reste qu’une seule chose à faire, l’auto-production. Et c’est très compliqué pour certains groupes de sortir de la zone d’ombre des gros groupes de leur pays, qui ont déjà une renommée internationale. Pourquoi ? Tout simplement parce que le Brésil est un pays qui n’est pas forcément un berceau pour le métal, mais aussi parce qu’économiquement parlant, ce n’est pas la joie. Entre des pochettes qui ne font pas envie et parfois une production hasardeuse, il semble compliqué de dépasser les frontières. Fort heureusement, internet est là, et quand on fouille un peu, on trouve de jolies choses. Comme Warbiff par exemple, dont Pig’s Parliament est le premier album studio, après un EP sorti… dix ans plus tôt. Et c’est bien là que l’on voit la difficulté que c’est de sortir un album de métal au Brésil.

Totalement auto-produit par le groupe, Pig’s Parliament est ce que l’on pourrait qualifier de Thrash old school. Le skeud débute avec Declaiming War… Blessed For What ?, un morceau qui possède une introduction en musique classique, avec des coups de feu en arrière. Pas de doute, on se retrouve en pleine guerre et le groupe en profite pour créer une distance entre la beauté de la musique et la violence des sons entendus derrière. Puis démarre alors les riffs de grattes, et là, on plonge en plein dans un Thrash traditionnel. La batterie tabasse à mort, le chanteur utilise un chant puissant et grave et les chœurs permettent de donner plus de puissance au morceau. Bref, c’est très rapide, très virulent et cela rappelle les belles années du thrash. Un genre qui semble tenir à cœur au groupe (en même temps, s’il n’aimait pas cela, il ne ferait pas ce genre de musique), car certains titres parlent de ça, comme Thrash or Be Thrashed, un titre classique, mais qui assure le spectacle ou encore The Power of Thrash Compells You, là aussi très formaté. Et c’est le principal problème que l’on peut trouver au groupe, c’est qu’il ressasse à chaque fois la même recette et qu’à la longue, on se lasse un petit peu de Pig’s Parliament, la faute à un manque de variation assez flagrant. Parfois, on a même la sensation d’entendre le même morceau deux fois de suite, comme pour les deux derniers titres, très courts et très rapides, Mercenaries et Die Son of a Bitch (oui, un titre plein de poésie).

Ceci dit, quelques titres sortent un peu du lot. A titre d’exemple, on peut citer La Bestia, qui possède une jolie introduction, toute en distorsion, et qui annonce un gros morceau, plein de promesses. Et ça va assez vite, offrant un titre attendu, mais qui, grâce à cette introduction, possède une certaine aura. On peut aussi évoquer Freddie’s Coming to You, un hommage au film les Griffes de la Nuit de Wes Craven et de son monstre légendaire, Freddy Krueger. D’ailleurs, pour ceux qui connaissent le film, la comptine est reprise par le groupe lors de son refrain ce qui en fait un titre à part, très plaisant, rappelant de bons souvenirs et prouvant que l’on peut tout adapter avec le Thrash. Le morceau aura même des sonorités proches d’un Pantera lors de son couplet. Il est juste dommage que parfois, on sent que des accords s’accrochent un peu, pénalisant la fluidité du morceau. Searching for Light est aussi un titre assez intéressant par sa ligne de basse que l’on entend bien, mais là aussi, certains aspects du morceau montrent que le groupe tâtonne un peu. Enfin, le dernier point négatif que l’on peut soulever, c’est bien évidemment la production, un peu limite et l’album qui est inégal dans sa qualité sonore. Par exemple, les derniers morceaux sont moins forts et résonnent plus que les autres, comme s’il s’agissait d’anciens titres que l’on a mis là pour combler un peu. C’est dommage, mais c’est la loi de l’auto-production.

Au final, Pig’s Parliament, le premier et dernier album en date de Warbiff, est un skeud assez agréable pour ceux qui aiment le Thrash dans sa plus pure tradition. C’est simple, c’est rapide, c’est violent et ça ne fait aucune concession. Les amateurs du genre seront certainement ravis, même si malheureusement, l’autoproduction s’avère assez hasardeuse et que certaines compositions sont assez redondantes. Cependant, il faut féliciter et encourager ce genre de production, car Warbiff fait preuve d’une belle générosité en offrant quatorze titres sur un premier album intéressant et prometteur pour la suite.

  1. Delaiming War… Blessed for What ?
  2. Eternal Violence
  3. Pig’s Parliament
  4. Face Your Enemies
  5. La Bestia
  6. The Power of Thrash Compells You
  7. War in the Name of God
  8. Thrash of Be Thrashed
  9. Intro
  10. Freddie’s Coming for You
  11. Welcome to the Warbiff
  12. Searching fo Light
  13. Die Son of a Bitch
  14. Mercenaries

Note: 13/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=cgc5cBJ-cWI[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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