avril 25, 2024

Le Labyrinthe – Le Remède Mortel – Porte de Sortie

Titre Original : Maze Runner – The Death Cure

De: Wes Ball

Avec Dylan O’Brien, Kaya Scodelario, Thomas Brodie-Sangster, Aidan Gillen

Année: 2018

Pays: Etats-Unis

Genre: Science-Fiction

Résumé :

Dans ce dernier volet de l’épopée LE LABYRINTHE, Thomas et les Blocards s’engagent dans une ultime mission, plus dangereuse que jamais. Afin de sauver leurs amis, ils devront pénétrer dans la légendaire et sinueuse Dernière Ville contrôlée par la terrible organisation WICKED. Une cité qui pourrait s’avérer être le plus redoutable des labyrinthes. Seuls les Blocards qui parviendront à en sortir vivants auront une chance d’obtenir les réponses tant recherchées depuis leur réveil au cœur du Labyrinthe.

Avis :

Il fut un temps où la littérature dite pour adolescents n’avait pas le vent en poupe. Et il semble très compliqué d’établir une chronologie à partir du moment où ça a commencé à émerger. Si on brasse assez large, on pourrait dire que ça commence avec Harry Potter, qui a initié de nombreuses têtes blondes à la lecture et à des univers plus ou moins intéressants. Le succès des livres étant tel, il a fallu que des producteurs de cinéma jettent leurs nez dedans et en fassent des films pour que ce soit rentable aussi dans le septième art. S’en est suivi alors d’autres séries comme Hunger Games ou bien Divergente. Le point commun entre ses deux sagas, c’est clairement le côté dystopique et fin du monde avec des adolescents qui sauveront l’humanité. Sauf que parmi les deux licences, on reste dans quelque chose d’assez aseptisé, ne bousculant finalement que le jeune public. Mais il y a une licence qui a su sortir son épingle du jeu, c’est Le Labyrinthe.

Publié à partir de 2009 en France, la licence s’est rapidement vue adaptée au cinéma, avec un premier volet survenu en 2014. Si l’univers restait assez simpliste et dans la même thématique que ses aînés, le film s’affranchissait par une violence accrue et une destinée incertaine pour chaque personnage. L’essai était confirmé avec le deuxième opus, La Terre Brûlée, et ses infectés zombiesques qui pourchassaient nos héros. C’est donc avec une certaine hâte que l’on avait envie de poser les yeux sur le troisième et dernier opus, retardé à cause d’une grosse blessure pour l’acteur principal, Dylan O’Brien. Non coupé en deux actes, fait d’un seul bloc, on peut dire que Le Remède Mortel remplit correctement son cahier des charges. Et même si le film n’est pas exempt de défauts, il clôture de façon intéressante et définitive une jolie saga adolescente, peut-être même la meilleure.

Le film commence à peu près là où nous l’avions laissé quelques années plus tôt. Le petit groupe attaque alors un train pour sauver Mino, leur côté asiatique qui s’était fait enlever par WCKED. Se trompant alors de wagon, le héros au grand cœur décide de partir à l’assaut de la ville et il sera accompagné par ses amis qui veulent à tout prix l’aider. En arrivant dans la dernière ville forteresse, il va se rendre compte qu’il y a une ségrégation du peuple et que sa tâche ne va pas être aisée, surtout qu’il est pourchassé par Janson, le chef de la sécurité, un roquet enragé que rien n’arrête. Cette mission de sauvetage va alors signer la fin de l’histoire, un combat de classe, un combat d’idéologie, mais aussi un combat contre un virus ravageur. Très clairement, le film ne s’embête pas vraiment avec des séquences intimistes. Le film déroule au niveau action et on ne s’ennuiera quasiment jamais. Les seuls moments un peu chiants tourneront autour de l’idylle du héros avec son ex qui les a trahis mais qui n’est pas si mauvaise que ça. Autant dire que c’est peur de chose, mais c’est suffisamment agaçant pour être signalé. A vrai dire, l’un des plus gros défauts de ce film, c’est d’enfoncer des portes ouvertes et de ne pas réussir à créer de surprise sur le destin de certains personnages ou encore sur l’épaisseur de leur rôle.

On retrouve donc la même équipe et on va vite s’apercevoir que toutes les communautés sont représentées et que le film ne veut froisser personne. On a donc le héros, le blond, le noir, l’asiatique, le typé espagnol, etc… En ce sens, Le Labyrinthe – Le Remède Mortel ne va jamais réussir à sortir les personnages du carcan imposé. Le héros est héroïque et veut sauver tout le monde. On se doute bien que l’un des personnages va mourir. D’autres vont réapparaître, alors que certains ne sont là que pour faire de l’humour. Bref, les fondements de chacun ne bougent pas d’un iota et certaines séquences semblent inutilement longues. On peut parler du personnage de Newt par exemple, joué par Thomas Brodie-Sangster, qui est plutôt sympathique, mais qui ne sert pas vraiment à grand-chose dans l’histoire, sinon véhiculer un semblant d’émotion. Sauf que c’est extrêmement long et que Wes Ball, en insistant sur une séquence en particulier, va plonger le film dans un pathos pénible et beaucoup trop tape à l’œil. Il s’en est fallu de peu pour que le réalisateur passe devant la caméra avec un panneau « pleurez s’il vous plait ». Et niveau nouveaux personnages, il n’y aura pas grand-chose, si ce n’est un vieux fou défiguré campé par le génial Walton Goggins, que l’on ne voit que deux fois malheureusement. Pour le reste, ce sera de la resucée et un retour incongru mais pas si déplaisant.

Mais globalement, le film en lui-même n’est pas déplaisant. Même s’il est beaucoup trop long (2h22), il possède quelques scènes assez sympathiques et il est surtout très dynamique. C’est bien simple, l’accent est vraiment mis sur l’action et les séquences de bravoure. Dès le départ, avec l’attaque du train, le film pose les bases et il ne s’arrêtera que peu de fois. Alors certes, les émotions seront en berne, mais le spectacle sera là. Les scènes de guerre sur la fin sont assez impressionnantes et cela donne un ton mature à la franchise, ce que n’avait pas forcément un Hunger Games ou un Divergente, pour ne citer que ces deux sagas. Ici, il y a du monstre, il y a du sang et il y a certains passages assez tendus. Alors on pourra reprocher au film de sauver tout le monde in extremis avec un petit deus ex machina, mais il ne faut pas oublier le public visé qui y trouvera certainement son compte. Quant à la réalisation, elle reste assez anecdotique, Wes Ball ne trouvant finalement pas les clés pour faire une série de plans iconiques, mais cela reste propre, même si impersonnel.

Au final, Le Labyrinthe – Le Remède Mortel est une bonne conclusion à la saga, qui apporte de vrais éléments de réponse, malgré de nombreux allers-retours. Le film se veut dynamique et ne s’encombre pas de passages émotionnels, ce qui manque cruellement, ou est amené de façon grossière. Alors certes, cela aurait pu être mieux, plus court, plus dense, mais entre le ton assez mature et les quelques thématiques brassées (la différence de classe, la révolution, les faux prophètes, etc…), on peut facilement dire que la franchise du Labyrinthe est la plus réussie en ce qui concerne les adaptations de livres pour adolescents.

Note : 13,5/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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