avril 18, 2024

La Femme aux Bottes Rouges

Titre Original : La Mujer con Botas Rojas

De : Juan Luis Bunuel

Avec Catherine Deneuve, Fernando Rey, Jacques Weber, José Sacristan

Année : 1974

Pays : Espagne, Italie, France

Genre : Drame, Comédie, Fantastique

Résumé :

Un riche collectionneur est pris de convulsions à chaque fois qu’il entre dans une galerie d’art. Le jour où il rencontre Françoise, une romancière aux pouvoirs fantasmatiques, sa vie bascule dans un tourbillon de désir et d’onirisme. Il l’invite alors à écrire dans sa maison de campagne…

Avis :

Fils du réalisateur espagnol Luis Buñuel, cinéaste ô combien admiré dont la réputation n’est plus à faire, Juan Luis Buñuel est quant à lui plus méconnu. Bon, il faut dire que le réalisateur n’a pas fait énormément de films, puisqu’on ne lui compte que sept métrages et pour la plupart, comme le réalisateur lui-même, ils demeurent méconnus aujourd’hui du grand public et finalement, plus que le cinéma, c’est pour la télévision que le réalisateur s’est illustré avec notamment plusieurs téléfilms sur « Fantômas« .

Ayant un amour infini pour Catherine Deneuve, j’essaie toujours de trouver les perles de ses débuts. Inédit jusqu’à maintenant, et jouissant d’une première sortie DVD le 02 Janvier 2018, « La femme aux bottes rouges » est un film pour le moins très étrange.

Ni vraiment bon, ni vraiment mauvais, ce film est un ovni aussi radical que brouillon. Et surtout, c’est un ovni qui demeure difficile d’accès. On en ressort étonné par l’audace, agacé par certains aspects de l’intrigue, et surtout embrouillé face à des qualités et des défauts laissant planer un doute sur ce que l’on vient de suivre.

Un riche collectionneur d’art convulse à chaque fois qu’il entre dans une galerie d’art et que ce qui est exposé lui plaît. Un jour, il fait la connaissance de Françoise, une jeune romancière qui a des pouvoirs pour le moins étranges. Intrigué et attiré par la jeune femme, il l’invite à écrire dans sa maison de campagne et c’est là, au milieu de nulle part, que fantasme, fantastique et onirisme se mélangent.

Voici donc un bien étrange film que cette « … femme aux bottes rouges« . Étrange, c’est bien le mot qui définit le mieux ce conte fantastique et onirique. Un conte distant avec son public, mais malgré tout, un conte qui intrigue, de par son mystère et l’aura qu’il dégage.

« La femme aux bottes rouges« , c’est un film qui demeure plus du domaine de l’expérience, tant son intrigue est un objet hors normes et indéfini.

Avec ce film, je m’attendais à du fantastique, et même si le genre parcourt bel et bien cette « … femme aux bottes rouges« , il n’ira pas plus loin, au point de se perdre et de se confondre au cours d’un récit intriguant, et ennuyant à la fois.

Partant avec un scénario difficile, je dois avouer qu’en quittant ce film, j’avais plus de questions en tête que de réponses. Le film de Juan Luis Bunuel n’est pas de ceux qui se livrent facilement et il s’avère bien plus complexe qu’il ne le laisse transparaître.

L’intrigue entremêle plusieurs personnages et le tout donne un espèce de patchwork qui intrigue, passionne ou laisse de marbre, ça dépendra des instants ou des choix du réalisateur.

À la fois film fantastique, drame bourgeois, comédie discrète, « La femme aux bottes rouges » essaie beaucoup (trop) de voies et si le drame bourgeois laisse de marbre, le côté fantastique est quant à lui, le plus prenant. Il est vrai que l’on ne comprendra pas tout à cette histoire, qu’il y aura beaucoup de mystère, mais le parti-pris du réalisateur quant au fantastique que l’on trouve dans ce film est plaisant. Un fantastique qui est renforcé par des idées de mise en scène excellentes. Toutes les scènes où Catherine Deneuve utilise ses pouvoirs, entre hallucinations, flashs et manipulations, sont fascinantes. Il y a vraiment une aura, allant presque jusque dans l’horreur, qui se dégage de ces scènes-là.

D’ailleurs, en parlant de Catherine Deneuve, on sera très étonné de la comédienne qui ose s’aventurer là où on ne l’attendait pas. S’il est vrai que le film nous offre des personnages aussi étranges et farfelus que l’intrigue elle-même, « La femme aux bottes rouges » a la chance d’avoir des comédiens géniaux qu’on aime suivre. Ainsi Deneuve est excellente, drôle, mystérieuse et décalée, et elle fait face à un Fernando Rey on ne peut plus charismatique.

Mitigé, ayant la sensation d’être passé à côté de quelque chose, tout en ayant aussi l’envie de me replonger dans cette étrangeté afin d’en approfondir ses méandres, « La femme aux bottes rouges » est une curieuse expérience. Après, est-elle bonne ou mauvaise, difficile d’y répondre avec certitude, tant le film sort des chemins habituels et rien que pour cela, il mérite qu’on s’y arrête.

Note : 10/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=6aXM11Z44vg[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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3 réflexions sur « La Femme aux Bottes Rouges »

  1. pour ma part j’y vois un bras de fer entre le Mal incarné par Rey et le « Bien », incarné ici par Deneuve et Weber. « Bien », dans le sens où la création artistique est la porte ouverte sur une autre réalité; celle qui, comme Alice qui peut traverser le miroir, et peut se jouer des multivers; tel le jeu d’échecs sur plusieurs niveaux. Le Temps est de Ce niveau de réalité, et si on voit comme Françoise, celui-ci est aboli. Cette faculté

  2. Cette faculté lui est octroyée par la faculté d’etre ici et demain. Le drame bourgeois n’est là que pour nous rappeler qu’^etre ancrer dans la réalité, et seulement celle-ci ne donne pas accès au Graal, ici la femme aux bottes rouge. Ce n’est pas le bourgeois qu’elle choisi. Il est à noter que si elle réussi ce combat, outre ses facultés créatrices et son pouvoir

  3. elle n’est pas seule mais secondée par son ami artiste Weber », qui ne renonce à rien: ni à son amour, ni à sa liberté (de vie, de création); de meme que Françoise le sauve en « l’enchainant », alors qu’emporté par sa passion à la protéger il risquerait d’attenter à la vie d’autrui. Ils forment un couple indissociable où chacun protège l’autre.

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