mars 29, 2024

Le Cercle Rouge

De : Jean-Pierre Melville

Avec Alain Delon, Bourvil, Gian Maria Volonte, Paul Crauchet

Année : 1970

Pays : France, Italie

Genre : Policier

Résumé :

Un truand marseillais, un détenu en cavale et un ancien policier mettent au point le hold-up du siècle. Le commissaire Mattei, de la brigade criminelle, leur tend une souricière.

Avis :

Les années 60 pour l’immense Jean-Pierre Melville ne sont que talent et réussite, ce qui est un euphémisme, car en treize films, il a offert un héritage inestimable au cinéma français. Maître parmi les maîtres, Jean-Pierre Melville enchaîne les chefs-d’œuvre et les grands films comme les Anglais sont accros au thé. Et alors qu’il vient de conclure les années 60 avec un chef-d’œuvre absolu, « L’armée des ombres« , on peut dire que les années 70, pour le réalisateur, s’annonçaient on ne peut mieux. Mais la vie en a décidé autrement et « Le cercle rouge » demeurera comme l’un de ses derniers grands films, puisque le réalisateur disparaîtra trois ans plus tard des suites d’un accident vasculaire cérébral.

Après avoir filmé la résistance en compagnie de Simone Signoret, Lino Ventura et Paul Crauchet dans « L’armée des ombres« , Jean-Pierre Melville revient au film de gangsters, et nous laisse un immense cru, « Le cercle rouge« . Emmené par Alain Delon, Yves Montand, Bourvil et Gian Maria Volonte, Jean-Pierre Melville nous livre un polar sombre, épuré et incroyable, à la mise en scène grandiose. Un polar qui nous met une véritable claque. Un polar qu’on ne voit en aucun cas passer. « Le cercle rouge« , c’est tout à fait le genre de film qui nous fait regretter cette audace et ce désir de cinéma, que notre pays a perdu depuis pas mal de temps, et pourtant, on aime le cinéma français. Mais quand on tombe sur une magnificence comme celle-ci, on ne peut s’empêcher d’avoir un petit peu de nostalgie et de rêverie.

Corey, un truand, sort de prison. Pendant son séjour, il s’est laissé séduire par le plan d’un gardien de prison. Quelque part non loin de là, Vogel, un autre truand, était en route pour Paris, en compagnie du commissaire Mattei. Mais Vogel a réussi à s’évader et alors Mattei est lancé à sa poursuite. Sur Paris, Jansen est un ancien flic à la retraite qui attend qu’on lui propose un contact et surtout qu’on le sorte de ses peurs. Ces quatre personnes qui ne se connaissent pas vont alors se rencontrer et inexorablement aller vers leur tragédie…

Fabuleux ! Voilà le mot pour décrire ce prodigieux (tiens en voilà un autre) polar. Incroyable de force, de destin, de mise en scène, « Le cercle rouge » a quelque chose d’inéluctable dans son récit, comme un étau qui ne fait que se resserrer sur ses personnages pour les piéger dans ce cercle rouge.

Sur un scénario plutôt convenu, Jean-Pierre Melville nous entraîne dans un film presque hypnotique, tant le réalisateur nous happe dès son ouverture et ne fait qu’alourdir et assombrir son ambiance et son récit jusqu’à sa conclusion.

Si l’intrigue est bien, malgré qu’elle ne réserve pas trop de surprise, « Le cercle rouge« , c’est avant tout un film qui se tient de par sa mise en scène. Une mise en scène en forme de claque, qui s’avère grandiose. Une mise en scène libre et épurée, qui ne fait pas dans le spectaculaire, et qui malgré tout se révèle être spectaculaire. Parcouru d’idées incroyables, parcouru de tension et de scènes aussi osées qu’elles sont mémorables, notamment un cambriolage incroyable de presque une demie heure sans l’ombre d’un dialogue, « Le cercle rouge » est de ces films qui marquent en partie de par le sublime de sa mise en scène. Une mise en scène qui n’a d’ailleurs pas pris une ride. Le film reste toujours aussi incroyable à découvrir et aucune déception n’est à prévoir, malgré tout le mythe qui est fait autour.

Le mythe de ce film, c’est bien entendu ses personnages. Des personnages incroyables, taciturnes, sombres, silencieux, qui ne font aucune concession. Chacun d’eux dégage une force incroyable et malgré un côté presque désagréable, ils se révèlent tous passionnants et intrigants. De plus, il faut dire que les personnages sont aidés par le talent incommensurable des acteurs. Delon au firmament, Bourvil bluffant de sérieux, Montand fascinant, Gian Maria Volonte presque terrifiant. Bref, le quatuor fonctionne à merveille et l’on se prend une claque à les suivre, aussi bien dans leurs rencontres avant le casse, pendant le casse et après le casse.

Auréolé d’une réputation qui le dépasse, « Le cercle rouge » est un très grand polar qui mérite bien tous les éloges qui lui sont faits. Incroyable et passionnant de bout en bout, tenu par des légendes et maîtrisé par une main de maître, « Le cercle rouge » est un incontournable de notre cinéma et ce n’est que devoir que de le découvrir ou le redécouvrir

Note : 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=fAWnRWlhhRA[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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