avril 23, 2024

Municipal Waste – Slime and Punishment

Avis :

Quand on est un groupe de musique, il y a deux façons bien distinctes de se faire voir et de s’assurer une bonne grosse dose de fans. La première est bien évidemment des albums de qualité, montrant toute la technique d’un groupe, son univers et bien sûr son genre. La deuxième façon d’y arriver provient de la prestation scénique et de l’énergie que donne le groupe quand il est sur scène lors de concerts ou de festivals. Le top est lorsque le groupe en question fournit d’excellents albums et des concerts mémorables. Ce qui est étrange avec Municipal Waste, c’est que le groupe ne rentre que dans une catégorie, la seconde. Fondé en 2000 autour du chanteur Tony Foresta et du guitariste Ryan Waste, Municipal Waste se fait rapidement connaître lors de quelques concerts qui tournent bien souvent à l’émeute. En effet, le groupe, très énergique, pousse constamment son public à se foutre sur la gueule afin de donner une ambiance joviale lors de leur prestation. C’est en 2005 que la formation, après quelques modelages au sein du line-up, signe sur un label (Earache) et sort son deuxième album, Hazardous Mutation. Voulant constamment chanter des thématiques parfois drôles et souvent décalées, le groupe trouve son public et commence à se faire un véritable nom. Le plus étrange dans tout ça, c’est que les albums ne sont pas forcément bons, à l’image de ce sixième album, Slime and Punishment. Pourquoi ?

La première chose qui frappe quand on écoute cet album, c’est sa durée. On se retrouve avec pas moins de quatorze titres, ce qui est tout à fait honorable par les temps qui courent, mais la durée ne dépasse pas les 28 minutes. Soit deux minutes par chanson, ce qui est fort peu. Mais il faut savoir que Municipal Waste est un habitué du genre et ne fournit que des morceaux qui peinent à dépasser les deux minutes. On peut alors se poser deux questions. Le groupe est-il incapable de faire des compositions plus complexes ? Ou est-ce un choix artistique afin de ne pas perdre l’énergie fournit sur des morceaux très courts ? Les réponses pourront être multiples, mais on ne peut s’empêcher de se sentir un peu flouer à l’écoute de l’album. Et c’est d’autant plus dommage que certains titres fonctionnent du tonnerre et auraient pu bénéficier d’une longueur accrue, comme c’est le cas avec Shrednecks qui donnent une furieuse envie de headbanger ou encore Poison the Preacher ou encore Think Fast qui clôture l’ensemble en se lançant en plus de cela sur une très belle ligne de basse, fait assez rare dans les morceaux de thrashcore ou encore de crossover, genre dans lequel le groupe peut se ranger.

En effet, il est très complexe de ranger Municipal Waste dans une case et ce n’est peut-être pas plus mal. Allant du punk hardcore (faisant parfois penser à The Exploited) au thrash le plus pur, le groupe ne fait pas dans la dentelle et tout comme les morceaux qui parsèment cet album, ça va droit au but et ne fait pas de chichi. Le seul gros défaut de cet album, mais qui finalement prend le pas sur tous les bons points, c’est la redondance des rythmiques et des titres. Comme chaque morceau est très court, il est quasiment impossible d’en garder un en tête, puisqu’il n’y a pas de refrain et que tout va très vite. Trop vite. Et ce n’est pas un problème de riffs ou de lourdeur mais bel et bien de durée. C’est vraiment dommage et on se retrouve souvent avec des morceaux qui peuvent se voir comme de simples idées ou introduction. On peut citer par exemple l’excellent titre Low Tolerance qui aurait mérité une longueur accrue ou encore Bourbon Discipline qui part progressivement en cacahuète. Cette énergie, elle va se retrouver sur scène, et c’est d’ailleurs pour ça que le groupe est réputé, mais il est dommage qu’il n’y ait pas plus d’inventivité dans les compositions et surtout une volonté de faire au moins une paire de morceaux plus longs, plus travaillés.

Au final, Slime and Punishment, le dernier album de Municipal Waste, est une petite déception même si tout n’est pas à jeter. Doté d’une énergie remarquable, d’un chant parfaitement maîtrisé et de musiciens hors pair, on se demande encore pourquoi le groupe s’évertue à faire des compositions qui ne dépassent pas les deux minutes. Alors oui, c’est rentre-dedans, c’est virulent, mais il manque clairement quelque chose de reconnaissable pour que l’album soit vraiment bon. En l’état, on se trouve devant un album qui semble être une ébauche d’un excellent groupe.

  1. Breathe Grease
  2. Enjoy the Night
  3. Dingy Situations
  4. Shrednecks
  5. Poison the Preacher
  6. Bourbon Discipline
  7. Parole Violators
  8. Slime and Punishment
  9. Amateur Sketch
  10. Excessive Celebration
  11. Low Tolerance
  12. Under the Waste Command
  13. Death Proof
  14. Think Fast

Note : 12/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=iwEf-1NkIpg[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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