Jumanji – Bienvenue Dans la Jungle – The Rock Star Game

Titre Original : Jumanji – Welcome to the Jungle

De: Jake Kasdan

Avec Dwayne Johnson, Jack Black, Karen Gillan, Kevin Hart

Année: 2017

Pays: Etats-Unis

Genre: Aventure, Fantastique

Résumé:

Le destin de quatre lycéens en retenue bascule lorsqu’ils sont aspirés dans le monde de Jumanji. Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, les quatre jeunes se retrouvent mystérieusement propulsés au cœur de la jungle de Jumanji, dans le corps de leurs avatars. Ils vont rapidement découvrir que l’on ne joue pas à Jumanji, c’est le jeu qui joue avec vous… Pour revenir dans le monde réel, il va leur falloir affronter les pires dangers et triompher de l’ultime aventure. Sinon, ils resteront à jamais prisonniers de Jumanji…

Avis :

Bienvenue dans la jungle est le second opus de Jumanji et diffère totalement du premier, dont on se souvient encore avec un jeu de société totalement dingue et un Robin Williams fascinant. L’univers étant plutôt sombre, intrigant et plein d’actions. Devenu culte, l’annonce d’une suite a en fait frémir plus d’un et, franchement, elle ne s’en sort pas si mal, mais s’ancre dans un registre bien différent. Une direction qui ne plaira clairement pas à tout le monde, en espérant que cette création ne déclenchera pas de guerre civile, comme pour le dernier Star Wars…

Le nouveau Jumanji est toujours un film d’action et d’aventures, avec de nombreux effets spéciaux et des visuels fantastiques à couper le souffle. Cependant, il est bien moins noir et porte plus vers la comédie, voire même la parodie de jeu vidéo. Le jeu de société s’est transformé ici en cartouche de jeu vidéo et cela est bien trouvé. Le jeu Jumanji apparaît comme très intelligent, suivant l’évolution de ce qui plaît le plus à l’humanité, quand il prend le temps de la comprendre. Une fois plongés dans le jeu, on retrouve des codes bien connus des gamers : les PNJ (personnages non joueurs) qui donnent des informations et souvent en boucle, des niveaux augmentant en difficulté et permettant d’arriver à celui du boss final, des compétences uniques et spécifiques à chaque personnage qui orientent leur façon de jouer et un nombre limité de vies qui peut aboutir à un game over fatal. Les joueurs souriront et riront de ces allusions, certes parfois exagérées mais qui restent plaisantes.

Car oui, ce film est drôle. On rigole souvent et on en ressort de bonne humeur. L’humour est léger, parfois facile ou attendu, et pourtant, il remplit son job. Les acteurs en sont aussi pour quelque chose. Dwayne Jonhson donne l’impression de jouer un rôle qui lui correspond tout à fait. Ses mimiques sont hilarantes, sans se forcer, et parodie le rôle du héros à la perfection. L’humour lui va bien et le spectateur s’attache rapidement à son personnage. Il faut dire qu’il joue le rôle d’un jeune geek au manque total de confiance en lui, Spencer*, qui se retrouve dans la peau d’un dur à cuir musculeux. Cette transformation le changera bien plus qu’en apparence. Jack Black n’a pas un rôle facile. Jouer une femme, une adolescente qui plus est, dans le corps d’un homme, est bien particulier et étrange. L’acteur nous donne l’illusion d’avoir compris la personnalité de Bethany*, qui s’étonne souvent de ses attributs ou capacités masculines. Il n’en fait pas trop et c’est tant mieux. Ses expressions sont plutôt mielleuses, bienveillantes, attentionnées et empathiques. Traits un peu clichés pour décrire un caractère féminin mais cela rend bien, tant que l’on n’est pas extrêmement susceptibles. Karen Gillan reprend bien le caractère de garçon manqué de Martha*, tout en jouant aussi les femmes fatales maladroites. L’adolescente apprend à user de ses charmes pour détourner l’attention des méchants et son apprentissage se fait dans la douleur et le rire du public. Enfin, Kevin Hart est très crédible dans le rôle de Fridge*, un grand sportif, qui va devoir faire avec un personnage de petite taille et ne participant pas aux combats. On rit de ses exaspérations fréquentes et de ses plaintes successives sur sa transformation. On s’attache à chacun de ces personnages, que ce soit dans la vraie vie ou dans le jeu vidéo. Les huit acteurs principaux jouent bien et nous font voyager. Certaines expressions, notamment celles de Bethany* sur la fin, sont toutefois quelque peu exagérées. Bien que voulant faire passer un certain message, elles peuvent agacer. L’humour, principalement tenu par les quatre acteurs adultes, est simple et efficace.

Le scénario n’est pas extraordinairement original. On s’attend très vite à ce qui va se passer et il n’y a pas vraiment de rebondissements si ce n’est le déroulement de certaines scènes d’action, qui étonnent surtout par leur beauté (tant dans les paysages que dans les animaux en images de synthèse) ou les réparties comiques des personnages. Les héros du jeu sont plutôt très forts, bien que présentant de petites faiblesses bien exploitées, et les niveaux du jeu apparaissent faciles, sans grosse difficulté, même pour le final. Néanmoins, les images, le jeu des acteurs et le fait que l’on soit totalement à l’aise (héros > méchants), nous font passer de bons moments et nous font profiter du film d’une autre manière. Il en reste que notre attachement développé vis à vis des personnages, nous fait tout de même nous inquiéter quelque peu pour eux à certains moments. Cette ambivalence est intéressante et fait marquer des points au film.

Le méchant du jeu est plutôt charismatique et même un peu effrayant. Il n’est pourtant pas assez exploité et cela est bien dommage. L’acteur Bobby Cannavale nous sert un méchant auquel on a l’habitude, tout en cruauté et idées malsaines. Stéréotype classique, il représente un ennemi qui ne surprend plus tout en faisant ce pour quoi on l’a créé. Le fait que le jeu soit celui d’une ancienne plateforme (retro-gaming) peut expliquer plusieurs de ces faits. Il évoque bien les jeux d’antan, faits de personnages manichéens et d’histoires alambiquées. Certains y trouveront d’ailleurs peut-être sans doute des incohérences.

Le film manque ainsi de subtilités et d’originalité mais reste un bon moment à passer en famille ou entre amis, entre fans de la première heure ou non. Le film marque aussi quelques moments de nostalgie avec des références au premier opus très discrètes mais qui font toujours plaisir. Un film simple, drôle, avec de belles images et des personnages agréablement attachants, sans prise de tête. Le changement radical de style va en faire bouillir plus d’un mais permettra d’amener un plus large public à apprécier Jumanji et renouvelle le genre des films d’humour et d’action.

Note : 15/20

* Nom des adolescents pris au piège dans le jeu vidéo Jumanji.

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Par Lildrille