avril 20, 2024

Maximum Carnage – Blackened Sun

Avis :

Quand on fait un rapide tour d’horizon du Death métal dans le monde, on se rend compte que les pays de l’hémisphère sud ne sont pas trop représentés. Si on retire certains groupes fondateurs d’un genre comme AC/DC en Australie ou Sepultura au Brésil, il reste un continent qui n’a trop son mot à dire, c’est l’Afrique. Il faut dire que le métal, ce n’est pas trop leur truc et en cherchant bien, on arrive tout de même à sortir du lot Seether, originaire d’Afrique du Sud. Maximum Carnage est aussi un groupe de ce pays, et plus précisément de Pretoria. Outre leur origine, ce groupe officie dans un genre très sélectif, un Death métal à tendance Grindcore qui n’hésite à balancer du gros growl guttural bien dégueulasse pour donner un véritable sentiment de destruction massive dans leur morceau. Après deux EP dont on n’a pas vu la couleur, Blackened Sun est le premier véritable album de Maximum Carnage. Et avec un nom aussi poétique, on se doutait bien que le groupe ne ferait pas dans la dentelle. Ce premier album est percutant, bien gras, parfois un peu redondant, mais qui montre que le groupe a du talent et peut faire partie de ces groupes qui font une percée d’ici une paire d’années.

Le skeud débute avec le titre éponyme de l’album. D’entrée de jeu, les Sud-africains ne font pas dans la demi-mesure et balance immédiatement des riffs gras et lourds accompagnés par une voix profonde et gutturale. Nous sommes clairement dans un Death Métal puissant et sans concession, ce qui se tend après l’introduction assez lourde mais relativement lente. Après cela, le morceau s’accélère et ne laissera personne indifférent, notamment à cause d’une batterie qui tabasse et un rythme très enlevé. Bref, avec Blackened Sun, Maximum Carnage ne s’embête avec des fioritures et va droit au but. On retrouvera cette vitesse et cette volonté de taper fort dans plusieurs autres titres, comme pour Systems of Control ou encore Anti Hero. On retrouvera cela aussi avec Endowment, mais le morceau va réussir à se calmer pour offrir un solo plutôt agréable qui va permettre de souffler un petit peu. Tout comme pour Anti Hero et son joli final, plus doux que d’habitude au niveau des riffs, mais gardant toujours la même sonorité au niveau de la voix. C’est d’ailleurs cela qui causera le plus de tort au groupe, cette linéarité dans la voix du chanteur, qui pousse un growl puissant et profond, mais qui n’arrive pas à moduler en fonction des rythmes. On notera aussi une absence de chant clair, ce qui est dommage.

Le problème avec ce genre d’album, c’est que bien souvent, on tombe dans une redondance fatigante. Les morceaux ont tendance à se ressembler au niveau du rythme et on aura bien du mal à retenir certains morceaux, sans les confondre. Alors oui, on pourra toujours dire que Undead Feast est plus lent que les autres, mais il garde une lourdeur propre aux autres morceaux. On peut aussi évoquer le diptyque Chamber of Horror qui commence fort et qui finit… fort. D’ailleurs, il est assez incompréhensible que le titre soit divisé en deux puisque finalement, les deux plages se ressemblent étonnement et ne marquent une rupture nette entre elles. Alors que reste-t-il pour vraiment marquer les esprits ? Il reste War, un titre dynamique intéressant et peut-être un peu moins poussif que les autres. Ou encore Dead, le dernier titre, uniquement instrumental, qui montre non seulement la technicité des musiciens, mais aussi leur capacité à poser une ambiance lourde et horrifique dans un album qui ne nous a pas laissé le temps de respirer. D’ailleurs, on peut le prendre comme une fin en soi, les neuf titres précédents étant comme un effet dévastateur et le dernier morceau donne une sensation de fin du monde. C’est plutôt bien fichu et on sent que le concept a été pensé, jusque dans la pochette. Alors bien évidemment, l’album a ses défauts, comme cette redondance, mais globalement, on reste dans un excellent niveau de composition et une maîtrise technique irréprochable.

Au final, Blackened Sun, le premier album de Maximum Carnage (bon, il est vrai que le nom du groupe est un peu cliché), est une bonne surprise même s’il ne réinvente pas le genre. On est dans un Death Métal brutal, qui ne fait aucune concession et qui frappe dans le lard pour ne pas laisser à l’auditeur le temps de respirer. Il est juste dommage que le groupe ne profite pas de cette aubaine pour fournir un morceau supplémentaire plus calme comme pour Dead, renforçant ainsi une ambiance horrifique qui serait l’un des points forts du groupe. En l’état, nous sommes face à un bon album, classique, mais qui contient toutes les scories d’un premier album. On espère donc que le groupe continuera sur sa lancée, tout en trouvant des pointes novatrices pour sortir de la masse.

  1. Blackened Sun
  2. War
  3. Systems of Control
  4. Endowment
  5. Undead Feast
  6. Gate Keeper
  7. Chamber of Horror Part. 1
  8. Chamber of Horror Part. 2
  9. Anti Hero
  10. Dead

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zFRundPFCAk[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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