mars 28, 2024

Security

De : Alain Desrochers

Avec Antonio Banderas, Ben Kingsley, Liam McIntyre, Gabriella Wright

Année: 2017

Pays: Etats-Unis

Genre: Action, Thriller

Résumé:

Un vétéran des forces spéciales accepte un poste de vigile dans un centre commercial. Durant sa première nuit de travail, il ouvre les portes à une jeune fille muette de peur qui cherche un refuge. Un homme élégant et raffiné se présente alors et offre un million de dollars en échange de l’adolescente tandis qu’un groupe de mercenaires encercle le bâtiment.

Avis :

Il est parfois étonnant de constater certaines évolutions de carrière qui, par des choix douteux ou un curieux hasard, périclite un acteur vers le DTV. Si certains y sont abonnés par défaut au regard de leur filmographie (JCVD, Steven Seagal…), d’autres en revanche disposent d’un registre plus varié et encenseur. D’Almodovar à Annaud, en passant par Rodriguez, le profil d’Antonio Banderas ne laissait pas forcément présager un tel revers de fortune, toute considération gardée sur la qualité de certains de ses blockbusters. Avec Security, le Desperado se fourvoie dans un trip d’action ultra-basique où la linéarité du scénario se heurte à quelques poncifs prévisibles.

Au vu de l’entame, l’on pourrait éventuellement effectuer un parallèle avec les derniers choix de films d’Antonio Banderas. Après un retour au pays, son personnage est contraint d’accepter n’importe quel petit boulot pour subvenir à ses besoins. S’il est nécessaire de justifier la trame par un prétexte narratif, l’intrigue joue trop la carte du drame social sans lui donner une suite. D’ailleurs, celle-ci se voudrait hors contexte, voire mensongère au regard du pitch initial. Toujours est-il que cette introduction convenue, un rien portée sur l’auto-apitoiement, débouche sur un concours de circonstances pour le moins alambiquées. N’y voyons pas une quelconque complexité, mais plutôt des tenants poussifs et exposés bien maladroitement.

La suite n’est guère reluisante avec une deuxième présentation pour les personnages secondaires. Dès lors, on s’enlise inexorablement vers une progression laborieuse qui a toutes les peines du monde à trouver son rythme de croisière. Il faut attendre l’élément perturbateur pour dynamiser l’ensemble. On a même droit à une petite ambiguïté pour mettre à mal les certitudes de certains intervenants, mais qui ne donne aucune suite. Car, bien vite, Security se contente d’offrir un spectacle globalement divertissant, mais sans grandes fulgurances. Pire que cela, l’intrigue se veut une pale resucée des huis clos d’action à même de confiner les protagonistes dans un carcan physique et psychologique qui n’est pas de première jeunesse.

Vaguement inspiré par Piège de cristal ou le plus récent Enragés, le film d’Alain Desrochers préfère s’amuser au jeu du chat et de la souris entre assassins mafieux et gardiens de sécurité. Étonnamment, l’ensemble n’est pas déplaisant et donne lieu à quelques scènes de fusillades réussies et de combats au corps-à-corps chorégraphiés avec une certaine énergie. Limiter les moyens de défense d’un côté pour mieux l’opposer à un surarmement de l’autre. Le rapport de force est même plutôt bien mené. Fait de débrouillardise, de sang-froid et de compétences issues du passif militaire du personnage principal, la traque demeure assez entraînante.

Mais pour proposer pareil spectacle, de nombreuses concessions sont faites sur le réalisme des comportements et des situations. Des tireurs aguerris équipés de mitrailleuses qui visent comme des pieds, un esprit de sacrifice inattendu chez les uns et des états d’âme inadaptés chez les autres minent l’ensemble. De même, l’exploration du centre commercial occulte volontairement certaines possibilités pour mieux orienter l’intrigue dans une direction précise. Un peu comme si l’on met des œillères à un cheval pour qu’il avance en ligne droite. Et c’est exactement ce qui se produit avec le scénario de sorte qu’on finit par aboutir sur une conclusion qui part en roue libre, au propre, comme au figuré.

Au final, Security prévaut surtout pour le dynamisme de sa seconde partie. Après un démarrage poussif et atermoyant, on se heurte à une intrigue passablement simpliste qui use de moyens alambiqués pour proposer un dénouement convenu au possible. Si l’on apprécie le cadre fermé et nocturne, les séquences d’action nerveuses et la présence d’Antonio Banderas en héros solitaire (l’équipe se repose entièrement sur lui), il est difficile de faire l’impasse sur de telles errances. Des maladresses qui s’accumulent et finissent par toucher l’histoire en la saupoudrant de quelconques valeurs patriotiques lors de l’épilogue. Une distraction mineure à défaut d’un film d’action percutant.

Note : 09/20

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Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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