mars 28, 2024

Les Salauds Gentilshommes T.01 – Les Mensonges de Locke Lamora – Scott Lynch

Auteur : Scott Lynch

Editeur : J’ai Lu

Genre : Fantasy

Résumé :

On l’appelle la Ronce de Camorr. Un bretteur invincible, un maître voleur. La moitié de la ville le prend pour le héros des miséreux. L’autre moitié pense qu’il n’est qu’un mythe. Les deux moitiés n’ont pas tort. En effet, de corpulence modeste et sachant à peine manier l’épée, Locke Lamora est, à son grand dam, la fameuse Ronce. Les rumeurs sur ses exploits sont en fait des escroqueries de la pire espèce, et lorsque Locke vole aux riches, les pauvres n’en voient pas le moindre sou. Il garde tous ses gains pour lui et sa bande: les Salauds Gentilshommes. Mais voilà qu’une mystérieuse menace plane sur l’ancienne cité de Camorr. Une guerre clandestine risque de ravager les bas-fonds. Pris dans un jeu meurtrier, Locke et ses amis verront leur ruse et leur loyauté mises à rude épreuve. Rester en vie serait déjà une victoire…

Avis :

La fantasy est un genre très riche et qui a connu un véritable essor lorsque Peter Jackson a adapté Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien. Avant cela, la littérature fantasy était vu comme une fausse littérature, se destinant à un jeune lectorat un peu idiot et essayant de trouver des méthodes d’évasion via la lecture. Aujourd’hui, ce n’est plus la même chose. Si le genre est encore boudé par une pseudo élite bienpensante ne jurant que par les prix Goncourt, certains éditeurs s’en sont faits une spécialité et permettent maintenant d’avoir un large choix de romans ou de nouvelles. Outre les rééditions de romans peu connus, on peut aussi tomber sur de petites pépites contemporaines, notamment avec Les Salauds Gentilshommes. Trilogie initiée en 2006 par Scott Lynch et parvenue chez nous en 2007 grâce à Bragelonne, on profite d’une réédition de poche chez J’ai Lu pour dire tout le bien que l’on pense de ce premier tome, sobrement intitulé Les Mensonges de Locke Lamora.

Ce premier tome s’impose comme un gros pavé de littérature fantasy. Il faut dire qu’il dépasse allègrement les 700 pages et que la police d’écriture est assez petite. Pas de quoi nous décourager pour autant, puisque très rapidement, on rentre dans le vif du sujet. Ce qui va frapper d’emblée avec ce roman, c’est la qualité d’écriture de Scott Lynch. Non seulement c’est très fluide, mais il y a surtout un ton badin assez amusant ave des insultes plutôt contemporaines qui peuvent surprendre de prime abord, mais qui colle parfaitement au personnage central, à savoir Locke Lamora. Un personnage fort, attachant, un filou au grand cœur qui rentre dans tous les canons du genre, faisant penser à Arsène Lupin ou Robin des bois mais dans un univers totalement différent. Cette personnalité va s’affirmer au fil des pages pour faire en sorte que l’on ressente une profonde empathie pour lui. Ce sera d’ailleurs le cas avec toute sa bande, les salauds gentilshommes, des détrousseurs de riche, ayant tous une petite particularité et surtout une symbiose parfaite. C’est d’ailleurs l’un des gros points forts de ce roman, faire que l’on s’attache à tous les « gentils », malgré leur morale un peu douteuse. Quant aux méchants, ils tardent à se montrer car ce premier tome est une exposition de l’univers et des personnages et du coup, on n’aura pas de réelle confrontation.

Ce premier tome, dans son histoire, se scinde en trois parties distinctes, qui sont constamment entrecoupées de flashbacks sur la vie et la formation du jeune héros. La première partie est vraiment ce que l’on pourrait appeler l’exposition. On présente tous les personnages, leurs personnalités, leurs affinités et le monde dans lequel on évolue. Ce sera une partie intéressante mais un peu longuette, notamment parce que l’on nous plonge dans un environnement inconnu, et cela malgré la carte en début du livre. Scott Lynch nous balance les noms des quartiers, des rues un peu à brûle pourpoint et on se retrouve parfois un peu perdu dans ce monde. Et cela se renforce encore plus quand on ne sait pas dans quel univers fantasy on navigue, puisqu’au départ, il n’y a ni magicien, ni monstres aquatiques gigantesques. On ne verra cela que par la suite et certains termes devront être assimilés pour comprendre toutes les subtilités de l’histoire.

La deuxième partie va montrer tout l’art du vol de la part du héros. On va donc voir comment il met en place un piège savamment orchestré pour voler de l’argent à une riche famille et comment il va se sortir de pétrin parfois inextricable. Cette partie est un peu longue car elle ne met pas beaucoup d’action en place. On reste sur des palabres et des négociations et même si l’ensemble tient la route, on peut être déçu par le manque de rythme. Fort heureusement, on a quelques flashbacks sur la vie d’un jeune guerrier, Jean, qui est l’acolyte de Locke. Ces parties sont plus pêchues et donc plus agréables.

Enfin, le dernière partie est le coup de maître de l’écrivain, qui met en marche tous les rouages qu’il a placé lors des deux premières parties et on va assister à un bras de fer virulent et violent entre un grand méchant qui a de bonnes raisons d’en vouloir à la terre entière et un Locke Lamora qui se retrouve dans un complot bien malgré lui, poussé par les menaces de ce roi gris qui veut conquérir Camorr. Le déroulement, bien que linéaire, est très accrocheur et les interactions entre les personnages est vraiment puissants. D’autant plus qu’à la façon d’un George R. Martin, Scott Lynch n’hésite pas à tuer certains personnages attachants, laissant ainsi constamment planer le doute sur l’avenir des autres protagonistes.

Au final, ce premier tome des Salauds Gentilshommes est une franche réussite. Si l’on excepte la longueur de ce premier tome, il reste une aventure riche, dense, avec des personnages qui possèdent un vrai fond et surtout une atmosphère unique entre Dark Fantasy et époque moyenâgeuse. Bref, une entré en la matière qui donne envie de savoir la suite, et rien que pour cela, on conseille grandement cette lecture si vous êtes amateurs de fantasy.

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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