mars 29, 2024

The Ward

De : John Carpenter

Avec Amber Heard, Mamie Gummer, Danielle Panabaker, Laura-Leigh

Année : 2011

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

En 1966, Kristen, une jeune fille accusée d’avoir mis le feu à une ferme, est internée dans un hôpital psychiatrique. Elle y retrouve un groupe de patientes qui se disent victimes d’un fantôme apparaissant la nuit. Kristen qui n’aspire qu’à s’enfuir de cet endroit va se retrouver prise au piège par cet esprit maléfique.

Avis :

Dix ans. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour que John Carpenter fasse un nouveau film après son semi-échec avec Ghosts of Mars en 2001. Celui que l’on surnomme Big John ou encore le maître de l’horreur, s’est fait longuement attendre et on pouvait craindre une baisse de régime ou une envie amoindrie de faire un cinéma toujours aussi radical, en dehors des codes du genre. C’est alors qu’a surgi The Ward, un film d’horreur se déroulant dans un hôpital psychiatrique en 1966. Un lieu assez classique, une temporalité qui l’est un peu moins, comme une référence aux classiques du genre. Mais est-ce que John Carpenter a encore la niaque, cette volonté de bousculer le spectateur en lui proposant un film rentre-dedans ? Rien n’est moins sûr, car si The Ward demeure efficace et plutôt plaisant, c’est aussi un film un peu fainéant sur les bords.

Le film débute avec une jeune femme qui va se faire tuer de façon virulente par une entité fantomatique au sein d’un hôpital psychiatrique. Après un court générique, on va suivre la belle Amber Heard, qui va brûler une ferme, puis qui va se faire enfermer dans un hôpital psychiatrique pour femmes, où elle va rencontrer quatre autres nanas. Bien entendu, elle se retrouve dans le même hôpital où la première jeune fille s’est faite dézinguer. Commence alors une enquête pour trouver qui est ce fantôme revanchard et pourquoi le personnel de l’hôpital ne semble rien voir. Un pitch finalement assez classique qui va perpétuellement jouer sur les codes de l’horreur lambda avec un décor inquiétant et un mystère à résoudre avec un esprit qui semble bien décidé à tuer tout ce qui bouge. Sur le fond, le film ne réinvente absolument rien. Il ne dénonce rien de particulier, si ce n’est des méthodes assez brutales pour soigner les patients atteints psychologiquement, et on a connu Big John plus en forme sur le fond de ses métrages. Point de réflexion à la sortie du film donc, et surtout aucune critique de quelque sorte que ce soit.

D’autant plus que le film suit une logique assez implacable, confinant The Ward à un slasher sympathique mais qui reste assez bas de gamme dans son déroulement. Point de sursaut, quelques flashbacks pour comprendre l’histoire du personnage principal et finalement, on ne sera guère surpris par le twist final, même s’il demeure inattendu. A l’aide de cette pirouette, John Carpenter essaye de renouveler son film, et si on peut y trouver une certaine honnêteté de travail, une générosité très caractéristique du réalisateur, on n’aura bien du mal à ne pas y voir une façon de clôturer son film de manière abrupte. Tout comme l’ambiance qui se dégage du métrage. C’est très calibré et à quelque part, ça manque de moments un peu poisseux, de passages glauques ou réellement inquiétants.

Et c’est dommage, car le film n’est pas dénué de séquences extrêmement bien pensées. Le premier plan qui frappe et qui rappelle qui est aux commandes, c’est lors d’un lent travelling avant, où tous les jeunes femmes dansent sur un tube jazzy, en plan large, et que d’un coup, sans prévenir, les plombs sautent, l’orage gronde et le plan s’arrête net. Il y a une vraie vision des choses, comme si on suivait le point de vue du fantôme qui s’apprête lentement à commettre un méfait. On peut aussi citer le plan de la douche, brumeux à souhait et qui arrive à tromper le spectateur et à faire monter la pression avec une simple apparition du fantôme. Encore une fois, on voit que ce n’est pas un petit nouveau derrière la caméra et le moment est particulièrement efficace. Malheureusement, ces passages sont trop peu nombreux et ce n’est pas les quelques meurtres un peu sanglants qui vont changer la donne. D’autant plus qu’ils sont exécutés à la va-vite. Mais malgré tout, on ne s’ennuie pas. Le rythme est relevé, les actrices sont attachantes et leurs personnages le sont tout autant malgré des dissensions au sein du petit groupe. On remarquera des caractères bien différents entre la vraie folle dépressive, la jeune timide, l’intellectuelle ou encore la charmeuse. Une palette de personnalités qui prend tout son sens sur la fin et qui permet de ressentir de l’empathie pour chacune d’elles. On regrettera cependant le peu d’épaisseur des personnages de l’hôpital, et notamment du médecin joué par Jared Harris, qui reste anecdotique.

Au final, The Ward est un film assez intéressant, mais uniquement parce qu’il est réalisé par John Carpenter. Très classique dans sa narration et son déroulement, on aura fort heureusement quelques plans qui sauvent l’ensemble d’un film d’horreur classique. Et si c’est ce qu’il est au demeurant, on ressort de The Ward assez satisfait grâce à son rythme et à quelques scènes bien flippantes. On espère donc revoir Big John sur un projet à la hauteur de son talent, avec un sujet un peu plus fort et un peu plus rentre-dedans que celui-ci, même si le film est loin d’être désagréable.

Note : 13,5/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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