avril 20, 2024

Le Guerrier Silencieux – Valhalla Rising

Titre Original : Valhalla Rising

De : Nicolas Winding Refn

Avec Mads Mikkelsen, Maarten Stevenson, Jamie Sives, Ewan Stewart

Année : 2010

Pays : Danemark, Angleterre

Genre : Aventure

Résumé :

Pendant des années, One-Eye, un guerrier muet et sauvage, a été le prisonnier de Barde, un redoutable chef de clan. Grâce à l’aide d’un enfant, Are, il parvient à tuer son geôlier et ensemble ils s’échappent, s’embarquant pour un voyage au cœur des ténèbres. Au cours de leur fuite, ils montent à bord d’un bateau viking, mais le navire, pendant la traversée, se retrouve perdu dans un brouillard sans fin, qui ne va se dissiper que pour révéler une terre inconnue. Alors que ce nouveau territoire dévoile ses secrets, les Vikings affrontent un ennemi invisible et terrifiant, et One-Eye va découvrir ses véritables origines…

Avis :

Le cinéma de Nicolas Winding Refn est complètement en dehors des standards. Loin de toute forme policée ou d’obligation de code, le réalisateur danois possède une vraie patte artistique et chacun de ses films créent une sorte d’engouement entre la haine viscérale et la vénération divine. Cinéaste malade, dépressif, égocentrique, il utilise à tort et à travers des symboliques dans tous ses films, quitte à leurs donner un rythmique décousu, souvent lent et chapitré, pour intégrer le spectateur dans un trip émotionnel et sensitif assez prégnant. S’il a eu son heure de gloire avec Drive, il a énormément divisé avec Only God Forgives ou encore The Neon Demon. Préférant raconter son histoire à travers les images plutôt que les dialogues. Arpentant sans cesse une esthétique léchée mais lourde de sens, le danois poursuit son œuvre en faisant un gros doigt d’honneur aux pontes hollywoodiennes. Avant le succès de Drive, Nicolas Winding Refn avait proposé Le Guerrier Silencieux – Valhalla Rising, un film de vikings métaphysique avec un mutique Mads Mikkelsen.

Complètement à côté de ses pompes durant le tournage, en pleine dépression, le réalisateur avouera plus tard ne pas avoir fait de recherches sur les vikings avant de faire ce film. Il l’a donc tourné à l’instinct, se laissant guider pour faire une sorte de parcours initiatique maladif, où la religion est très prégnante. La première chose que l’on peut dire sur ce film, c’est qu’il est beau. La mise en scène est grandiose, laissant la place à d’énormes plans larges sur une nature luxuriante mais aussi très anxiogène. Le cinéaste filme ces paysages nordiques comme personne et il joue énormément avec l’éclairage pour apporter des symboles forts à son histoire, donnant des caractères christiques à certains de ses personnages. Cependant, la mise en scène peut aussi se faire très intimiste, comme ce long voyage en bateau, perdu au milieu de la brume. Ce moment éthéré est l’un des points d’orgue du film, laissant le spectateur seul maître de son imagination. Sont-ils morts et voguent-ils sur le Bifrost ? Est-ce juste une simple brume ? Bref, un moment hors du temps comme on en fait plus au cinéma.

L’autre point positif, c’est la prestation sans faille et iconoclaste de Mads Mikkelsen. L’acteur est très charismatique et dégage beaucoup d’émotion avec un seul regard. Glacial et mutique du début à la fin, l’acteur réalise une sublime performance. Le problème, c’est qu’il efface tous les autres protagonistes dont on n’aura que faire. Les autres personnages seront à peine esquissés, à part le fait que ce sont des religieux, et on aura bien du mal à les cerner, tant le film demeure un trip hypnotique auquel il semble très compliqué de rentrer.

Et ça va être là le principal problème de ce métrage. Nicolas Winding Refn fait une vraie proposition de cinéma en proposant un voyage initiatique complètement barré, bourré de métaphores et qui peut laisser sur le carreau. Premièrement parce que le film est très difficile d’accès par son mutisme  et sa langueur. Deuxièmement parce que si on ne rentre pas dans le délire et dans l’ambiance délétère, on s’ennuie sec. On s’ennuie malgré les quelques scènes de combat qui parsèment le métrage. On s’ennuie malgré la beauté des plans et des choix judicieux de placement de caméra. On ne peut nier le talent du réalisateur et cette volonté de proposer quelque chose de différent, qui ne rentre dans aucune case, mais c’est très exclusif comme façon de faire et le public peut ne pas être réceptif au trip (ce qui fut mon cas par exemple). D’autant plus qu’au niveau du scénario, il n’y a pas grand-chose à comprendre et on sent que c’est un film qui a été fait sur le vif, à l’instinct comme le dit le réalisateur.

Au final, Le Guerrier Silencieux – Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn est un film très (trop ?) difficile d’accès et qui n’est pas fait pour tout le monde. Vendu comme un film de vikings plutôt bourrin, nous sommes face à un voyage initiatique éthéré, taiseux et totalement sensitif et expérimental. Un film que l’on pourrait trouver prétentieux, mais qui a l’avantage de proposer une véritable idée de cinéma, un genre que l’on ne fait pas assez souvent pour bousculer les codes et sortir des sentiers battus. Alors oui, le film ne peut pas plaire à tout le monde et pour preuve, à titre personnel, je ne suis jamais rentré dedans et je me suis profondément ennuyé, mais on ne peut nier une vraie proposition maîtrisée au niveau de la technique. Bref, un film étrange, à l’image de son réalisateur et même si l’on n’aime pas, il est important de faire des films comme celui-ci.

Alors attention, la note est purement subjective et reflète mon ressenti personnel sur le métrage.

Note : 07/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mAzCfXEDjYI[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.