avril 20, 2024

Geri Halliwell – Man on the Mountain

Avis :

Quand on est enfant, on a souvent des goûts de merde. Et cela malgré des efforts monumentaux de la part des parents qui tentent par tous les moyens de faire écouter autre chose à leurs chères têtes blondes. Et si la génération d’aujourd’hui est baignée par une musique absolument atroce, aussi bien par le vol de samples que par les valeurs non véhiculées (Jul, Maître Gims, Booba, PNL, on peut dire ce qu’on veut, mais ça reste daubé jusqu’à la moelle), celle des trentenaires d’aujourd’hui avait pour elle une certaine honnêteté et une volonté de faire danser les gens à défaut de leur dire de buter tout le monde à grands coups de kalash. Et parmi tout le marasme pop électro, ainsi que les boys bands dégoulinants d’huile, il y a eu un girls band qui a eu un succès fou, les Spice Girls. Alors on peut dire ce qu’on veut sur cette formation qui n’avait pour unique but qu’un aspect mercantile, mais finalement, c’était bien sympathique. C’était enjoué, parfois mélancolique, mais ça rentrait bien dans le cadre de la pop britannique, une pop qui tente d’innover. Après leur séparation en 1999, chaque chanteuse a décidé de faire une carrière solo. Et parmi celles qui tiennent le plus longtemps, on peut compter sur Geri Halliwell, alias Ginger.

Et cet album, Man on the Mountain, suscite beaucoup de curiosité car peu ou pas d’informations circule sur le net. Selon toute vraisemblance, il semblerait que cet album soit son quatrième, mais qu’il n’a pas eu de sortie officielle, notamment à cause d’un flop monumental sur l’un des hits qui devait représenter l’album. Quoiqu’il en soit, les voies du net ne sont pas imperméables et on trouve absolument tout. Dont cet album, et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est plutôt pas mal et que Geri Halliwell livre un album à son image, tout mimi, parfois un peu foufou, mais bien équilibré et intéressant sur bien des points.

Le skeud commence avec Love & Light et il est à l’image de cet album, c’est-à-dire doux, beau et lumineux. Alors que la pop anglaise a souvent tendance à proposer des ballades qui nous poussent presque au suicide ou des braillasses qui semblent faire l’unanimité auprès du public de masse, Geri Halliwell préfère une guitare sèche, quelques chœurs féminins sur le refrain et un violon pour appuyer la sensibilité de l’ensemble. Il en résulte un morceau frais, qui donne envie de sourire et de faire des câlins à tout le monde. Et des titres de cet acabit, l’album en est perclus, notamment avec Humanity, un titre court mais relativement efficace ou encore avec Without Love, un titre assez lent, mais qui semble parfait pour faire l’amour (si tant est que vous faites l’amour en chanson, bien évidemment). Cependant, on n’évite pas certains écueils dans cet album et notamment sur certains morceaux qui sont moins convaincants à cause d’une rythmique trop basique et d’un mélange un peu trop électro pop comme pour Get Involved malgré son aspect hispanique, ou encore Phenomenal Woman qui mise beaucoup trop sur la présence de cuivres pour rendre l’ensemble plus entrainant.

Mais il ne faut pas réduire cet album à cela. La belle n’en est pas à son coup d’essai (c’est tout de même son quatrième album) et elle s’essaye à d’autres genres avec beaucoup de talent. On peut parler de Deep Down et son côté rock rétro à tendance jazzy très dansant ou encore le piano voix de I’m Older Now qui est très touchant dans sa simplicité et sa beauté légère. On peut aussi évoquer Sheriff et son côté blues jazz assumé qui reste assez efficace malgré son côté mercantile. Dans tous ces styles, la belle semble se faire plaisir et excelle, apportant une certaine fraîcheur et surtout une belle franchise. Sa voix colle parfaitement au style et le seul petit bémol que l’on peut noter, c’est que sur scène, il va être très complexe de défendre ces titres, car il y a un vrai grand écart entre des titres très apaisants, faits pour une petite salle, et d’autres plus pop qui semblent taillés pour une plus grande scène. Ce dimorphisme, qui est plutôt un bon point pour la variation des genres, demeure un désavantage pour la scène.

Au final, Man on the Mountain, le dernier album de Geri Halliwell (qui s’appelle désormais Geri Horner puisqu’elle s’est mariée) est une bonne surprise et démontre encore une fois que la pop anglaise est au-dessus du lot. S’éloignant volontairement des canons du genre en évitant stratégiquement les samples électro, la chanteuse préfère faire appel à de vrais instruments, de vrais musiciens, afin de livrer une galette fraîche, élégante et très charmante. Et cela malgré quelques scories presque inévitables.

  1. Love & Light
  2. Humanity
  3. Man on the Mountain
  4. Beautiful Life
  5. Deep Down
  6. If you Love Someone
  7. Miracles
  8. Phenomenal Woman
  9. Without Love
  10. Sheriff
  11. I’ve Got a Name
  12. I’m Older Now
  13. Get Involved

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=MXN2TO8gZas[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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