mars 28, 2024

Stupid Things – Quand l’Amérique s’Ennuie

Titre Original : Dayveon

De : Amman Abbasi

Avec Devin Blackmon, Kordell « KD » Johnson, Chasity Moore, Dontrell Bright

Année: 2017

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame

Résumé:

C’est l’été. Dayveon a 13 ans, et un grand frère mort trop tôt. Dans la chaleur étouffante de sa petite ville de l’Arkansas, sur son vélo, il traine sa mélancolie. Lorsqu’il intègre le gang local, les Blood, c’est à la fois la violence de ce monde et de nouveaux liens d’amitié qui font irruption dans sa vie…

Avis:

Amman Abbasi, vingt-neuf ans, est un jeune réalisateur à l’œil et au talent intéressant. Natif de l’Arkansas, Amman Abbasi a tout d’abord travaillé comme caméraman et moniteur sur des gangs, quand il était sur Chicago. Fort de son expérience, avec l’envie de réaliser, Amman Abbasi est donc retourné chez lui pour faire un film qu’on qualifiera de singulier.

« Stupid Things » est donc le premier film de ce jeune réalisateur et on peut dire que d’emblée, l’intérêt sur le jeune est là. Sorte de cinéma-vérité, à la limite du documentaire, Amman Abbasi aura bossé pour que son film voie le jour. Loin des chemins habituels de production, le jeune a écrit et réalisé son film, mais il l’a aussi produit, monté et en a même composé la musique, en plus d’avoir choisi des comédiens non-professionnels. Bref, le jeune homme a réalisé un travail de titan, et même si son film est imparfait, le résultat est toutefois là et « Stupid Things » est un petit film qui nous plonge avec réalisme, force et sans fioriture dans le quotidien d’un jeune qui se cherche.

Dayveon est un jeune de treize ans qui ne sait trop quoi faire de sa vie. D’ailleurs, il n’en fait pas grande chose et comme c’est l’été, la plupart du temps, il traîne avec ses potes. Mais cet été-là, Dayveon se fait initier par le gang « Blood ». Ayant l’envie de se rapprocher d’un grand frère tué par balle, quelques mois plus tôt, Dayveon se laisse entraîner, mais les réponses qu’il cherche ne sont peut-être pas celle qu’il va trouver, car finalement, est-ce que Dayveon s’est posé les bonnes questions ?

« Stupid Things » est donc un premier film qui a le mérite d’ouvrir un œil assez spontané sur l’Amérique profonde. Pour son premier film, Amman Abbasi a décidé de nous raconter la tranche de vie d’un jeune adolescent qui s’ennuie dans une région et une ville où il n’y a pas grand-chose à faire. Pour tromper son ennui (ou autre chose de plus profond), le jeune homme en question se laisse donc entraîner dans le gang du quartier. Loin des clichés, avec un œil intéressant et une mise en scène pleine de naturel, Amman Abbasi nous plonge dans les interrogations de son Dayveon. « Stupid Things » est un film qui surprend, car il ne semble pas joué, il ne semble pas être du cinéma. Non, c’est même tout le contraire, « Stupid things« , c’est le genre de film qui donne l’impression d’avoir capturé plus des personnes que des personnages et c’est avec plaisir qu’on suit ce petit coin triste dans son quotidien. Un quotidien que le réalisateur a voulu simple, loin de tout spectaculaire (bon, il n’avait peut-être pas les moyens non plus). Sa mise en scène n’est que spontanéité, elle n’est qu’instantané, et c’est ce qui lui donne toute sa force. Grace à ce choix intelligent, Amman Abbasi nous immerge totalement dans son film et si, parfois, il va y avoir des longueurs ou des moments qui ne seront pas forcément intéressants, un peu comme la vie en général, le film saura tout le temps rebondir et nous re-capturer.

Pour capturer ce naturel, Amman Abbasi a intelligemment choisi un casting sauvage avec des comédiens qui n’en sont pas, et le résultat est incroyable de réalisme, allant parfois à la limite du documentaire comme si, encore une fois, le réalisateur avait simplement laissé traîner sa caméra. Parmi tous ces comédiens géniaux, il faut noter que le choix de Devin Blackmon pour tenir la tête du film est à l’écran une évidence, tant le jeune homme arrive à tout faire passer. Touchant, amusant ou détestable, le comédien s’en tire avec bien plus que des honneurs.

Enfin, il faut noter le sens précis du montage du réalisateur, tout comme la beauté de ses images qui parfois s’attardent sur son état. Amman Abbasi livre un film qui a un caractère, une beauté et presque une nostalgie, et c’est très beau à regarder et à entendre, car le réalisateur a aussi composé la musique de son film et il livre une BO enivrante qui souligne un peu plus le caractère du film, comme les émotions du personnage.

Reste alors quelques métaphores qu’on aura bien du mal à comprendre, comme tout ce qui tourne autour des abeilles… Et comme je le disais plus haut, des longueurs, des moments plus creux. Mais bon, face à la qualité, à la justesse et au naturel de ce film, ce n’est pas grand-chose et finalement, on passe certes un petit moment, mais un bon moment de cinéma.

Note : 13/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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