avril 23, 2024

The Crow – Salvation

De : Bharat Nalluri

Avec Eric Mabius, Kirsten Dunst, William Atherton, Wolton Goggins

Année: 2000

Pays: Etats-Unis

Genre: Fantastique, Thriller

Résumé:

Bien qu’il ait toujours clamé son innocence pour le meurtre de sa petite amie, Lauren, Alex est exécuté sur la chaise électrique. Au cours de l’électrocution, le masque de cuir et de métal fond et imprime au visage sans vie une cicatrice évoquant une tête de corbeau. Guidé par l’oiseau, Alex revient d’entre les morts pour obtenir justice. Sa quête le conduit dans un monde de cauchemars et de corruption. Alors que la confrontation finale avec le maître du complot approche, Alex commence à craindre ce qu’il va découvrir.

Avis:

Il y a des licences dont on ne s’attend pas vraiment à ce qu’elles prennent de l’ampleur. Issues d’un premier film qui n’a au départ aucune intention de suites, certaines sagas ne retrouvent jamais l’éclat du premier métrage et on se retrouve devant des séquelles qui n’ont pas vraiment d’intérêt, hormis un aspect mercantile pour les producteurs, surfant volontairement sur le succès pour se faire des sous. The Crow est un peu dans ce cas. Si le premier film signé Alex Proyas fut un vrai carton au box-office et un coup de cœur pour bon nombre de cinéphiles, certains producteur peu scrupuleux ont cru bon d’exploiter le filon du personnage créé par James O’Barr. Personnage emblématique de toute une culture pulp, The Crow, c’est avant tout Brandon Lee et son destin funeste sur le plateau du film. Le deuxième opus, signé Tim Pope (et dont ce sera le seul et unique film), est une catastrophe industrielle, n’arrivant jamais à retrouver l’ambiance du premier et tombant dans une imagerie grandguignolesque sans intérêt et avec des acteurs au rabais (Vincent Perez, ça se voit que t’es pas à l’aise). Et contre toute attente, un troisième métrage vit le jour, avec cette fois-ci Eric Mabius dans la peau du corbeau et une toute jeune Kirsten Dunst post Entretien avec un Vampire.

Concrètement que vaut ce troisième métrage ? Il y a deux façons de voir le film. Soit on le sort de son contexte de film à licence et là, ce n’est pas terrible. Soit on le compare à son aîné, le deuxième film, et là, on se dit que finalement, The Crow a encore de beau reste. Ce qui devait être le premier film de Rob Zombie échouera dans les mains de Bharat Nalluri, qui signera là son troisième film. Faut-il y voir une corrélation entre le fait que le nombre trois suive le réalisateur et la place du film dans la licence ? Quoiqu’il en soit, la première chose qui frappe avec ce métrage, c’est que le jeune réalisateur laisse complètement tomber l’ambiance pseudo punk du film de Tim Pope et son aspect presque dystopique pour se focaliser sur quelque chose de toujours sombre, mais qui demeure plausible dans un futur proche. La ville reste assez dévastée, les maisons et autres bureaux de police sont dégueulasses, mais cette ambiance fait plus crédible et part moins dans un délire futuriste nihiliste. L’autre point que l’on peut soulever, c’est que la mise en scène demeure plus propre. La photo jaune a été éjectée, ce qui est un plus et le cinéaste a travaillé avec David Lea pour chorégraphier ses combats, donnant plus de lisibilité sur certaines bastons. Les plans sont donc mieux orchestrés et très clairement, le film de Tim Pope fait pâle figure face à cette suite.

L’intérêt de ce troisième film, c’est surtout qu’il y a un semblant de scénario. Si The Crow veut toujours se venger suite au décès de sa petit copine et qu’il est jugé à la chaise électrique pour ce meurtre qu’il n’a pas commis, il va tout de même y a voir une intrigue te un semblant d’enquête. La vengeance reste toujours au centre du film, restant fidèle au matériau d’origine, mais cette fois-ci, le héros va devoir remonter le long d’un réseau de corruption pour retrouver un homme qu’il connait grâce à sa cicatrice sur le bras. Alors certes, tout cela reste très binaire et d’une simplicité déconcertante, allant d’un personnage à un autre, mais ce Salvation se sauve grâce à un fond intéressant et plus intelligent qu’il n’y parait, à savoir la corruption au sein de la police. Au fur et à mesure du film, on aura des éléments de réponse, apportant un sens à l’intrigue et à cette quête de la vérité pour venger la mémoire d’une jeune fille qui a été salie. Et pour couronner le tout, le film n’est pas avare en passages gores, ce qui est indubitablement un plus, même si on peut regretter par moments les passages gratuits, comme ce club de striptease pour exhiber du boobs ou encore quelques gros plans sanglants, comme sur la fin, mais qui n’apporte rien à l’intrigue.

Mais le plus gênant dans ce film, hormis sa simplicité et les moments qui ne servent à rien, c’est clairement son aspect teen movie d’horreur pour adolescents. Déjà, rien que le casting et la façon de jouer des acteurs n’est plus dans l’air du temps. Eric Mabius est pourtant plus crédible que Vincent Perez, mais il reste assez lisse et peu charismatique, n’arrivant à montrer tous les démons qui le tourmentent. Et que dire de Kirsten Dunst, monolithique au possible, les yeux vides et qui n’arrive à aucun moment à toucher le spectateur suite au meurtre de sa sœur. D’ailleurs, certaines réactions sont totalement illogiques au sein du film, notamment le tout début lorsque personne ne reconnait le héros du film alors qu’il n’a que deux cicatrices sur le visage, ou encore lorsque personne ne veut l’écouter. On notera aussi le manque de réaction lorsque le meilleur ami du Crow se fait buter. Ce manque de cohérence nuit au film, et il porte tous les stigmates du film des années 2000 ciblant un public très particulier, les adolescents. Enfin, on peut aussi noter un final qui part vraiment en cacahuète, avec son lot de sadomasochisme et de personnages colorés, comme la femme du grand méchant qui s’avère être une folle furieuse mais qui n’a aucune importance au sein du film. Elle est juste là pour satisfaire un public avide de personnages horrifiques.

Au final, The Crow – Salvation n’est pas un mauvais film en soi, mais il souffre d’appartenir à une licence qui s’est forgée une belle réputation avec le premier film et qui a ensuite sombré dans les abysses du n’importe quoi avec le deuxième métrage. Dans les faits, le film fait le taf et divertit sur l’instant, mais il reste relativement mineur par rapport au premier et n’arrivera jamais à dépasser son stade de petit film pour ados avec une réflexion un peu dégueulasse sur la vengeance, à savoir œil pour œil, dent pour dent.

Note : 11/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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