mars 29, 2024

La Tour Sombre T.01 – Le Pistolero – Stephen King

Auteur : Stephen King

Editeur : J’ai Lu

Genre : Fantastique

Résumé :

L’homme en noir fuyait à travers le désert et le pistolero le poursuivait… ».
Dernier aventurier d’une époque qui ressemble à la nôtre, Roland le Pistolero est poussé par une force inconnue. Au-delà de cette chasse à l’homme, ce qu’il cherche, c’est la Tour.
À la croisée des temps, lieu de rencontre de notre univers et d’autres mondes…Voilà vingt ans que dure cette poursuite.
Pour Roland, l’enjeu est maintenant de rattraper l’homme en noir. Lui seul — il l’a vu en rêve — peut l’éclairer sur son avenir.
Le sorcier doit tirer trois cartes qui vont lui ouvrir trois portes. Vers l’enfer ou le paradis ? Nul ne le sait encore.
En attendant, tous deux marchent. Hallucinés. Ne pouvant se soustraire l’un à l’autre.
Sous l’œil vigilant du gardien de la Tour…

Avis :

Quand on évoque Stephen King, on pense d’abord au maître de l’horreur qu’il incarne. Si cela peut paraître pompeux, il n’en demeure pas moins qu’il est parvenu à fournir quelques-unes des histoires les plus longues et captivantes du XXe siècle. En marge de cette prolifique et exceptionnelle carrière, il est une œuvre qui les dépasse en termes de volume et d’ambitions : La tour sombre. Commencée dès le début des années 1970 avant la parution de Carrie, cette saga était bien souvent considérée comme une épopée qui ne connaîtrait pas de fin (parfois de l’aveu même de son géniteur). À la suite de son accident en 1999, Stephen King décide d’y mettre un terme et, pour l’occasion, revisite ce premier tome en y apportant certaines rectifications.

Sobrement intitulé Le pistolero, ce premier volet s’avance comme une présentation dont on devine à peine l’ampleur. Aucun préambule, ni de rétrospective laborieuse à l’horizon, mais une entrée en matière qui dépeint un univers à la convergence de multiples influences. L’on remarque notamment des références à Tolkien. Bluffé par Le seigneur des anneaux, Stephen King souhaitait écrire sa propre épopée. S’étirant en longueur pour gagner en maturité, la gestation du projet s’est nourrie d’autres courants culturels qui viennent grossir le monde de la tour sombre, lui conférant par la même une singularité toute trouvée.

Ce monde désenchanté évolue entre le post-apocalyptique et le western. L’on devine le premier principalement pour ces contrées désolées et cette humanité qui vivote. Le second tient à des codes propres au western. Le guerrier solitaire et son comportement asocial, son accoutrement ou la petite vile isolée en plein désert ne sont qu’une poignée de détails qui nous font penser à l’âge d’or du genre quelque peu tombé en désuétude depuis. Bien entendu, on retrouve des éléments propres à la fantasy, même si ceux-ci restent dans un premier temps relativement discrets. Si l’alchimie fonctionne, elle attise la curiosité du lecteur sans réellement la satisfaire.

Il est vrai que l’on ne peut fournir de réponses ou de révélations notables dans un livre si court pour une histoire si longue. Pourtant, on a l’impression que les points d’interrogation se succèdent sans trouver un semblant d’explications. Le constat se confirme tant au niveau des protagonistes, de l’environnement ou dans la suite d’évènements. Ceux-ci se révèlent somme toute linéaires avec une chasse à l’homme qui s’étend autant d’un point de vue géographique que temporel. Mais comme on peut le comprendre par la suite, le temps n’a guère d’importance quand on parle de la tour sombre. Il peut donc paraître vain de se lancer dans une telle aventure sans vouloir l’aborder dans son entièreté.

Il est vrai que la chose est plus facile quand on sait l’œuvre achevée et qu’elle possède une conclusion, ce qui n’était pas le cas au moment de sa publication. À l’origine, la sortie française avait même décomposé le présent ouvrage en cinq nouvelles, une démarche que les éditions Librio emprunteront plus tard pour La ligne verte. Cinq grandes parties que l’on retrouve ici à la manière d’histoires étroitement liées. Curieusement, les constantes réflexions qui émanent du récit leur offrent une indépendance propre, toutes questions chronologiques et motivations individuelles des intervenants écartées… C’est donc une entame pour le moins déstabilisante et prometteuse d’une immersion plus prononcée à laquelle on a droit.

Au final, ce premier tome s’avance comme une mise en bouche qui pose les premiers jalons de l’univers de la tour sombre. L’intrigue joue davantage à faire les présentations sans toutefois en dire plus que nécessaire sur les divers éléments qui la caractérisent. Cela peut paraître frustrant, surtout au vu d’un fil rouge somme toute simpliste (le pistolero traque l’homme en noir). Il en ressort une incursion entraînante qui encourage à poursuivre l’aventure, et ce, malgré une aura sibylline dont on peine à percer les brumes environnantes. Qu’il s’agisse de l’édition originale ou de la refonte entièrement retravaillée par l’auteur lui-même, on devine un cheminement de longue haleine. Avec ce premier livre, c’est comme si on avait simplement entrebâillé la porte de l’imaginaire de Stephen King

Note : 14/20

Par Dante

 

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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