avril 19, 2024

Pirates des Caraïbes – La Vengeance de Salazar – Zombies en Haute Mer

Titre Original : Pirates of the Caribbean: Dead Men Tell no Tales

De: Joachim Ronning et Espen Sandberg

Avec Johnny Depp, Geoffrey Rush, Brenton Thwaites, Javier Bardem, Kaya Scodelario

Année: 2017

Pays: Etats-Unis

Genre: Aventure

Résumé:

Les temps sont durs pour le Capitaine Jack, et le destin semble même vouloir s’acharner lorsqu’un redoutable équipage fantôme mené par son vieil ennemi, le terrifiant Capitaine Salazar, s’échappe du Triangle du Diable pour anéantir tous les flibustiers écumant les flots… Sparrow compris ! Le seul espoir de survie du Capitaine Jack est de retrouver le légendaire Trident de Poséidon, qui donne à celui qui le détient tout pouvoir sur les mers et les océans. Mais pour cela, il doit forger une alliance précaire avec Carina Smyth, une astronome aussi belle que brillante, et Henry, un jeune marin de la Royal Navy au caractère bien trempé. À la barre du Dying Gull, un minable petit rafiot, Sparrow va tout entreprendre pour contrer ses revers de fortune, mais aussi sauver sa vie face au plus implacable ennemi qu’il ait jamais eu à affronter…

Avis:

Cela faisait bien six ans qu’un Pirates des Caraïbes, l’une des poules aux œufs d’or de Disney, n’avait pointé le bout de son nez au cinéma. Il faut dire que même si Jack Sparrow et son équipage avait attiré les foules avec son dernier opus, La Fontaine de Jouvence, il était très décevant et peut se voir comme une note d’intention, une volonté des studios de faire fructifier une licence juteuse. Sauf que les critiques ne furent pas dupes, et le film de Rob Marshall, qui n’a pas su trouver l’essence de la piraterie dans son métrage, fut un échec presque critique malgré des bénéfices assez monstrueux. Mais il en fallait plus pour la firme aux grandes oreilles et un cinquième opus voit le jour avec un duo de réalisateurs à la barre, inconnu du grand public, mais intéressant pour les cinéphiles, car ces deux hommes possèdent une vraie patte visuelle, ce qui est un risque pour Disney, connu et reconnu pour formater tous ses films. Alors qu’en est-il de cette Vengeance de Salazar?

Autant être direct tout suite, ce cinquième volet est certainement le meilleur de la saga après le premier film. Dès son introduction, le film donne le ton et comme à l’accoutumée, livre une scène d’action mirobolante présentant un méchant qui possède un charisme fort intéressant. Lié intimement à Jack Sparrow, Salazar sera l’atout majeur de ce film, car il est un vrai méchant. Ne faisant aucune concession, possédant un background intéressant, ainsi qu’un character design effrayant, ce grand vilain fait la nique à Davy Jones ou même Barbe Noire, car il est tout simplement plus travaillé et bien plus mauvais. La prestation de Javier Bardem est époustouflante, l’acteur prenant un malin plaisir à saliver de la bave noire et à jouer de mimiques jouant sur les aspérités de sa peau, offrant au spectateur toute sa monstruosité.

Le plus étonnant dans tout ça, c’est que dès le départ, le film se veut effrayant et relativement sombre. Si le troisième opus avait déjà cet aspect un peu « horrifique », ce cinquième épisode y rendre pleinement dedans et montre le monde de la piraterie comme quelque chose de cruel et de véritablement sans honneur. Et à plusieurs reprises, le film sera très sombre, jouant constamment avec les textures des morts-vivants, mais aussi des vaisseaux, mettant en avant un nouveau navire qui agit comme un prédateur attrapant ses proies avec une dentition acérée. Le film s’amuse même à explorer le mythe du zombie avec des requins zombies dans une séquence qui n’est pas sans rappeler Les Dents de la Mer de tonton Spielberg, mais avec des squales décharnés et aux cotes apparentes. Le seul gros défaut que l’on peut trouver dans ces séquences effrayantes, c’est qu’elles se passent la nuit et que du coup, la lumière demeure bien trop sombre pour que l’on puisse distinguer quoi que ce soit. Les séances 3D deviendront alors un supplice, puisque cette esbroufe assombrit grandement les images.

Cependant, le duo de réalisateurs n’oublie pas de divertir son public et que Pirates des Caraïbes, c’est aussi pour les enfants. Alternant judicieusement phases d’action sombre et phases d’action plutôt drôles, les cinéastes trouvent un juste équilibre entre ce qui fait l’essence d’un Pirates des Caraïbes et ce qu’il fallait ajouter pour relancer la franchise sur de bons rails. Certaines séquences sont vouées à être cultes, comme la présentation de Jack Sparrow lors d’un braquage hilarant et jouissif, apportant quelque chose de novateur et de parfaitement maîtrisé. Film le plus court de la franchise (dépassant à peine les deux heures alors que les précédents dépassaient les 2h15 facile), La Vengeance de Salazar supprime ce ventre mou bavard qu’il y avait dans les précédents opus (et encore plus dans le mauvais La Fontaine de Jouvence) et offre un spectacle vivifiant et clairement salvateur pour la franchise. Et pourtant, le film rajoute des personnages tout en n’oubliant pas les précédents, et c’est ainsi que l’on pourra retrouver Will Turner au détour de deux scènes et Elizabeth Swann lors d’un joli plan final ultra respectueux de la franchise initiale, ce qu’avait oublié Rob Marshall dans la Fontaine de Jouvence.

Mais ce n’est pas tout, le film peut aussi se targuer de véhiculer quelques messages importants et universels, s’adressant aussi bien aux adultes qu’aux enfants. On y retrouvera des notions de courage et d’honneur, ainsi qu’un fort message d’entraide, mais ce qui saute aux yeux dans ce film, c’est cette forte présence féminine avec Carina (sublime Kaya Scodelario) qui se place comme l’élément central du métrage. Personnage fort et doté d’une abnégation à toute épreuve, le film est clairement un pamphlet féministe qui montre que même une femme peut faire la nique aux hommes, que ce soit en matière de navigation, de savoir ou de réflexion. Et c’est intéressant de voir cela dans un tel film, alors que le précédent opus plaçait Penelope Cruz comme un faire-valoir de Barbe Noire et Jack Sparrow.

Enfin, le film revient à ses premiers amours avec une réalisation dantesque, appliquée et surtout qui visuellement s’affirme. C’est-à-dire que les plans sont beaux, ont une réelle signature et que l’on sent bien que derrière la caméra, il y a les réalisateurs de Kon-Tiki. Ainsi, La Vengeance de Salazar possède un réel parti pris de mise en scène et offre des moments grandioses, d’une maitrise parfaite, mais aussi des moments intimistes au détour de quelques gros plans sur Salazar, montrant toute sa cruauté dans un design succulent et un regard de chien fou. On notera juste un plan final hasardeux où une scène de baiser se voit ultra « cutter » avec quelques faux raccords qui sautent aux yeux.

Au final, Pirates des Caraïbes – La Vengeance de Salazar est un très bon film qui doit beaucoup à sa réalisation impeccable et à son grand méchant qui est vraiment charismatique. Si l’on peut trouver au film de menus défauts comme des enjeux amoindris par rapport au premier film, il n’en demeure pas moins que cet opus relève grandement le niveau par rapport au quatrième et que le talent de Joachim Ronning et Esper Sandberg n’est plus à prouver, le duo offrant un divertissement de premier ordre, fidèle au matériau d’origine, et c’est déjà pas mal.

Note: 16/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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