avril 25, 2024

Ultra Vomit – Panzer Surprise!

Avis :

Très souvent, le monde du métal est régi par des règles très strictes et on ne rigole pas avec ce genre de musique, à moins de rentrer dans une case précise, comme le Glam Rock par exemple et de faire des chansons graveleuses à l’image de Steel Panther par exemple. Sauf qu’en France, un groupe nantais a décidé en 2004 de briser les codes avec son album M. Patate. Ultra Vomit décide de faire des reprises, de prendre tout le monde à contre-pied et d’utiliser tous les genres du métal pour les détourner et faire des parodies plus ou moins réussies. Le résultat est surprenant, et le groupe connait presque immédiatement un succès fulgurant, qui sera confirmé avec Objectif Thunes et les tournées qui suivront. Le problème, c’est qu’à force de faire des tournées, le groupe n’a pas forcément le temps d’écrire et il faudra attendre neuf ans pour voir pointer le bout du nez du troisième opus du groupe avec Panzer Surprise !. Un titre prometteur, qui semble annonçait de la destruction massive et ce n’est pas la présence de 22 titres qui va aller dans le sens contraire. Cependant, on sait que la quantité n’est pas forcément un gage de qualité et si ce troisième album peut s’avère plaisant de prime abord, il finira par vite lasser, la faute à des morceaux inutiles et une écriture répétitive malgré quelques fulgurances.

Le skeud démarre avec une introduction nommée Entooned, reprise du générique de Looney Tunes dans le style d’Entombed. Sorte de mise en bouche, on retrouve rapidement la patte du groupe qui arrive sans effort à recopier les grands groupes pour mieux les détourner. D’ailleurs, la suite sera d’excellente facture avec notamment Kammthaar, qui est une reprise de Rammstein avec des éléments de Marc Lavoine et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe est en forme au niveau des imitations car Fetus, le leader du groupe, est impressionnant. On a vraiment la sensation d’entendre Till Lindemann au chant et on ne peut que féliciter le groupe pour ce passage incroyable. La suite sera d’aussi bonne facture avec Un Chien Géant qui se moque gentiment de Tagada Jones et de ses textes politiques ou encore Takoyaki qui reprend du Maximum the Hormone, un groupe japonais complètement farfelu. Le groupe arrive vraiment à parodier tout cela avec talent et techniquement, c’est irréprochable. Parmi les meilleures parodies, on peut aussi évoquer Calojira, qui est une reprise de Face à la Mer de Calogero (en duo avec Passi) mais en version Gojira et là aussi, c’est juste parfait, tout comme Anthracte, qui s’amuse à refaire du Anthrax en présentant les membres du groupe et en essayant de mettre en place un petit sketch sur les droits d’auteur, dont le groupe semble se moquer éperdument. Jusque-là, c’est du très bon et on ne peut que se réjouir du retour du groupe nantais.

Malheureusement, on notera d’énormes scories sur le reste de l’album, et notamment un manque flagrant de qualité d’écriture et de nombreuses répétitions. A titre d’exemple, on peut parler Jésus qui est une reprise de Thunderstruck d’AC/DC avant de partir vers quelque chose de plus classique comme du punk à la Blink-182. Le problème, c’est qu’au niveau des paroles, c’est relativement faible, répétant inlassablement pendant près de trois minutes le même mot, à savoir Jésus. On retrouvera cela avec Evier Métal qui clôture l’album, qui est rigolo au premier contact, mais qui s’avère redondant à force d’écoute à cause de la répétition inlassable des mots Evier Métal. Et c’est dommage, parce que le texte est plutôt bien trouvé et techniquement, le groupe n’a rien à envier à Iron Maiden par exemple, dont il reprend les accords. Ensuite, on aura droit à une comptine pour enfant qui reviendra plusieurs fois sous des formes différentes, reprenant du Lofofora, du Ghost ou encore Grindcore inécoutable. Il faut avouer que si c’est parfois sympathique, cela reste redondant et inutile au sein de l’album. Tout comme la reprise de la Chenille en version Cannibal Corpse ou encore le thème de la Panthère Rose version Pantera. Si les intentions sont bonnes, on ne peut pas dire que cela emporte l’auditeur et ces pistes tiennent plus de la note d’intention que du vrai morceau. Alors encore une fois, c’est bien fait, c’est bien produit, mais l’ensemble manque de sens. Et c’est dommage car le groupe est phénoménal d’un point de vue technique et certains titres sont justes sublimes comme Calojira ou encore Batman Vs Predator qui est irréprochable.

Au final, Ultra Vomit rate un peu le coche avec Panzer Surprise !. Si la joie de les retrouver après neuf ans d’absence est bien présente, on pouvait tout de même en attendre plus de leur part tant le groupe semble avoir du mal à trouver l’inspiration dans les paroles. Il en résulte donc un album sympathique, mais qui ne marque pas vraiment, du moins pas autant que le précédent, et qui manque de cohérence et de folie. Bref, pour paraphraser un ami, un album qui ne casse pas trois pattes à un canard… vivant.

  1. Entooned
  2. Kammthaar
  3. Un Chien Géant
  4. Takoyaki
  5. Super Sexe
  6. Hyper Sexe
  7. La Bouillie Pt.1
  8. E-Tron (Digital Caca)
  9. Le Train Fantôme
  10. Calojira
  11. La Bouillie Pt.2
  12. Jésus
  13. Anthracte
  14. Keken
  15. La Bouillie Pt.3
  16. Noël
  17. Pink Pantera
  18. La Ch’nille
  19. La Bouillie Pt.4
  20. Batman Vs Predator
  21. Pipi Vs Caca
  22. Evier Métal

Note : 10/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=L4m71rgxp5k[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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