avril 25, 2024

Arachnoquake

De : Griff Furst

Avec Tracey Gold, Edward Furlong, Bug Hall, Ethan Phillips

Année: 2012

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Après un tremblement de terre en Nouvelle-Orléans, les habitants d’une petite ville ravagée subissent l’attaque d’une rare espèce d’araignées albinos. Bien que les autorités fassent leur possible pour arrêter les prédateurs, ces dernières sortent des failles créées par les secousses pour se répandre rapidement dans toute la ville.

Avis:

Le monde du nanar est un monde obscur que seuls quelques adeptes peuvent comprendre. Cependant, certains marqueront à jamais le septième art par leur courage et leur absence de limites dans le n’importe quoi. En tête de liste, on peut citer Sharknado qui plonge des requins dans une tornade. Et il semblerait que le mélange de bestioles carnivores avec des éléments climatiques soit le nouvel éden pour les fanas de débilité cinématographique. Voulant faire concurrence sur le marché grandissant du nanar à The Asylum, Syfy semble se spécialiser de plus en plus dans la médiocrité ambiante pour fournir des films ineptes et complètement à côté de la plaque. Faisant sciemment de ses films des nanars imbuvables, le groupe manque clairement d’innocence et de naïveté dans ses projets, allant même jusqu’à enterrer définitivement les carrières déjà peu reluisantes de quelques stars tomber dans l’oubli ou l’alcool et la drogue. Arachnoquake en est un exemple flagrant.

Le pitch est relativement indigent, mais à la rigueur, dans les grandes lignes, il peut paraître « probable ». Un tremblement de terre se produit et des araignées inconnues sortent des failles. Avec ce premier constat, on peut se dire, pourquoi pas. Le seul problème vient de la suite. Ces araignées deviennent vite agressives, ont la possibilité de cracher du feu et arrivent même à marcher sur l’eau. De plus, elles deviennent de plus en plus grosses et doivent se nicher dans un corps humain pour se reproduire. N’en jetez plus, le mal est fait, à force d’accumuler des qualités à ce petites bestioles, le film perd rapidement toute crédibilité, et encore plus lorsqu’il tente de donner des explications à toutes ces faveurs de mère nature. Mais le plus ubuesque provient de la réaction des personnages. En effet, au lieu d’écraser les premières araignées, les divers protagonistes vont fuir, marcher en arrière en gémissant, ne trouvant jamais le courage de les éclater avec la semelle de leurs pompes. Et c’est ainsi que surviennent les premières morts complètement ringardes, avec notamment un vieillard qui tombe à la renverse dans une faille alors qu’il sait pertinemment qu’elle est présente derrière lui.

A partir de là, difficile de donner de la crédibilité à tout le film qui ne trouvera jamais l’équilibre entre le comique de son propos, très appuyé, et sa volonté de faire quelque chose de sérieux et de parfois effrayant. Les morts ridicules se succèdent, mais ce qui frappe le plus, c’est son humour complètement décalé et en complet décalage avec ce genre de film. Si les acteurs jouent mal, impondérable du genre, c’est surtout les situations qui sont mauvaises. A titre d’exemple, on retrouve nos personnages dans un supermarché et plutôt que de marcher sur les bestioles, les hommes du groupe préfèrent prendre des insecticides et un briquet pour les brûler. Il en résulte alors une situation qui se veut cocasse mais qui finalement sera plutôt gênante et d’un ridicule à peine avouable. Et cette gêne ne quittera jamais le spectateur, qui sera atterré devant tant de bêtises et de morts stupides. Mais ce qui met le plus mal à l’aise, c’est clairement cette destruction méthodique de la carrière d’Edward Furlong. Fatigué, presque obèse, l’acteur n’est que l’ombre de lui-même et on sent sa détresse à travers ce film, notamment lorsqu’il envoie valser une araignée de pixels avec les sons humoristiques digne d’un dessin animé mexicain.

Bien évidemment, les effets spéciaux seront de piètre qualité comme le veut l’adage de ce genre de production. Les araignées sont mal incrustées et leurs apparitions sont d’une laideur absolue. On ne peut pas y croire une seule seconde et le pire dans tout ça, c’est lorsque la reine sort du terrier et se place entre deux buildings, dans une toile incohérente dont les mouvements rappellent un jeu de plateforme sur Playstation première du nom. On aura droit à quelques morceaux de plastique, mais ils n’auront jamais la forme d’une araignée et la dissection voulue par une prof de bio restera dans les annales du grand n’importe quoi. Ajoutons à cela quelques fonds verts imbuvables, notamment sur la fin et on aura la cerise sur le gâteau tant c’est affreux et inutile. Il faut dire que si tu n’as pas de budget, tu n’essayes pas de faire un nanar comme celui-ci, favorise les stock shots, ou encore la suggestion et cela sera certainement plus efficace. Enfin, le pire du pire viendra des personnages, qui ne sont que des clichés sur pattes, comme le vieux briscard, le black rebelle et sa meuf, le fils alcoolique qui aura un destin héroïque ou encore le père peu bavard et taciturne. Tous les clichés du genre sont réunis pour prédire la fin à l’avance, avec ce fils qui va se découvrir héros et ce père qui va se sacrifier pour permettre à son fils de briller. Bref, que des choses déjà-vu au service d’un film médiocre sur tous les points.

Au final, Arachnoquake est un navet indigent qui n’a rien du nanar. Si certains passages peuvent prêter à sourire comme la phrase du début (la terre a plus tremblé que la cellulite de ma femme), tout le reste ne sera qu’un conglomérat de bêtises et de moments gênants, que ce soit pour les acteurs ou pour le spectateur qui, en prime, verra des faux raccords à ne plus savoir qu’en faire. Bref, un film affreux qui rentre aisément dans la catégorie des films d’horreur animalier sans saveur mais avec des pixels, comme Mega Piranha, Sharknado ou encore Super Croc.

Note: 01/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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