mars 28, 2024

Dernière Danse

Titre Original : Last Dance

De : Bruce Beresford

Avec Sharon Stone, Jack Thompson, Randy Quaid, Rob Morrow

Année: 1996

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame

Résumé:

Rick Hayes, jeune avocat à la commission des grâces, se penche un jour sur le dossier de Cindy Liggett, condamnée à mort il y a douze ans pour avoir tué de sang-froid. Rick Hayes s’interroge : la sanction est-elle encore applicable? Ses rencontres avec Cindy et l’étude de son dossier l’ont convaincu du contraire.

Avis:

Bruce Beresford est un réalisateur mésestimé. Pourtant, il a su divertir avec des films simples, mais touchants. Des films comme « Miss Daisy et son chauffeur » ou « Evelyn« , qui sont de bons petits moments de cinéma.

Mais parmi eux, il y en a un qui est vraiment très fort. Ce film, c’est « Dernière danse« , un film emporté par une Sharon Stone fabuleuse.

« Dernière danse » est un film qui tenait à cœur à son actrice, et même si on peut lui reprocher son académisme, il n’en reste pas moins que « Dernière danse » est un film qui aborde très bien la peine de mort et le système judiciaire américain. C’est un film qui apporte une belle réflexion, et qui touche par la sincérité de ses émotions.

Bref, une belle rédemption et un plaidoyer contre la peine capitale, aussi touchant que révoltant parfois.

Rick Hayes est un jeune avocat qui vient d’être affecté au service des demandes de grâce judiciaire. Sa première affaire, c’est celle de Cindy Liggett, une femme jugée et condamnée à mort pour un double meurtre. À travers ses rencontres avec Liggett, Rick va se rendre compte du jugement de cette femme et va alors tout essayer pour obtenir la grâce du gouverneur de l’état.

« Dernière danse » est un film qui s’aventure sur le chemin difficile d’un sujet on ne peut plus délicat dans son pays, la peine de mort. Pour ou contre ? Les avis divergent depuis toujours.

Aborder la peine de mort est assez sensible, car les pièges sont grands et bien des cinéastes s’y sont cassé les bobines dessus. Caricature, polémique, larmoyant, manque de subtilité dans le propos, film qui nous prend par la main, ou encore film de propagande, pour ne pas dire plus…

Mais ici, Bruce Beresford arrive à éviter les pièges tendus et nous offre un film bien construit, bien écrit, touchant, intime et aussi simple qu’il est complexe.

Ce qui touche particulièrement avec ce film, c’est la construction de ses personnages, de son intrigue, ainsi qu’une ambiance intimiste, loin des étoiles hollywoodiennes.

Si le film reste assez prévisible dans son dénouement (en même temps, on ne pouvait le voir finir autrement pour marquer), il n’en sera pas moins efficace.

Le scénario que tient le réalisateur est une belle plongée dans les coulisses d’une exécution. Bruce Beresford peint avec un certain réalisme qui peut frôler parfois le documentaire, tous les personnages que le système judiciaire met en branle pour voir une exécution aboutir ou non.

Ainsi, à travers ce film, on découvre le système pénal américain et plus particulièrement un métier, celui d’avocat aux droits des grâces. En suivant la bataille acharnée d’un de ces avocats, Bruce Beresford nous offre un film prenant qui pourra révolter face à son « injustice », face à ses lois et ses failles.

« Dernière danse » est un film qui respire le travail en amont pour que le « spectacle » soit le plus vrai possible. Le réalisateur prend le temps de nous expliquer le contexte, les difficultés de l’affaire, et les relations entre les personnages. Il y aura bien deux ou trois relations, comme celle des frères par exemple, qui sont en trop et ne servent finalement pas à grand-chose, mais bon, sur le tout, ce n’est pas bien grave, car le contexte et les messages sont là.

Bruce Beresford prend aussi le temps, à travers plusieurs éléments, de faire un plaidoyer contre la peine capitale, sans pour autant brandir un panneau haineux et loin de toutes subtilités.

Le pari de ce film est assez complexe, car le réalisateur décide de nous toucher avec un personnage coupable d’un double meurtre. Un personnage que le scénario reconnaît comme coupable, n’apportant aucun doute sur ce fait. Et c’est avec émotion qu’on peut dire que son pari est réussi. « Dernière danse » touche, bouleverse, révolte et interroge. Puis, Bruce Beresford arrive à nous tenir alerte, malgré le fait que son film soit convenu.

Si le film fonctionne si bien, c’est évidemment de par les interprètes de ses personnages et notamment grâce à une Sharon Stone magnifique, loin de ses rôles de garce. Une Sharon Stone réinventée qui trouve là l’un de ses meilleurs rôles et ça fait du bien de voir qu’elle peut convaincre sans pour autant jouer les allumeuses. D’ailleurs, c’est principalement à travers l’histoire et le caractère de ce personnage que Bruce Beresford livre là sa plus belle critique envers le système carcéral et la peine capitale. Quand on découvre ce personnage taciturne, complexe, renfermé, plein de regrets, composé avec une telle sensibilité par Sharon Stone, on ne peut qu’être touché par elle.

« Dernière danse« , c’est aussi Rob Morrow qui attrape son personnage à bras-le-corps et c’est à travers lui qu’on découvre aussi les procédures et les vices du système pénal.

Et pour le plaisir, « Dernière danse« , c’est aussi l’occasion de voir Randy Quaid, Peter Gallagher, Skeet Ulrich et Ken Jenkins pour les fans de la série « Scrubs« .

« Dernière danse » est donc un bon et beau plaidoyer contre la peine de mort. C’est un film qui n’hésite pas à tenir son propos, sans pour autant donner dans la révolte. Bruce Beresford a su trouver le ton juste pour apporter une réflexion sur le sujet et c’est assez dommage que son film soit finalement passé inaperçu au moment de sa sortie.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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