avril 18, 2024

Sliver

De : Phillip Noyce

Avec Sharon Stone, Tom Berenger, William Baldwin, Colleen Camp

Année: 1993

Pays: Etats-Unis

Genre: Thriller

Résumé:

Après un divorce éprouvant, Carly Norris, jeune directrice de collection chez un éditeur new-yorkais, emménage dans un immeuble high-tech appelé également « sliver ». Quelques jours plus tard, Carly apprend qu’un des habitants de l’immeuble, Gus Hale, professeur de psychologie, a fait une chute mortelle et qu’il est le troisième occupant du sliver à mourir dans des circonstances inhabituelles.

Avis:

Phillip Noyce est un excellent réalisateur australien qui a été capable de nous offrir le meilleur comme le pire. Il commence à réaliser à dix-sept ans. Peu à peu, il enchaîne les projets, mais c’est seulement seize ans après son premier court que le réalisateur trouve le succès. Alors que personne ne l’attendait, Noyce livre en 1989, « Calme Blanc« , un huis-clos marin avec Nicole Kidman, Sam Neill et Billy Zane. Dès lors, la carrière de Noyce est lancée et le réalisateur va nous offrir d’excellents films et d’autres plus discutables.

Et c’est sur l’un de ses films discutables que je vais m’arrêter aujourd’hui. Ce film, c’est « Sliver« , une sorte de sous « Basic Instinct« . Un film qui en engage tous les talents, ou presque, mais qui est très loin d’être à la hauteur du film de Paul Verhoeven.

Histoire qui peine à fonctionner et qui s’avère confuse. Film qui se veut sulfureux, mais qui n’ose pas vraiment aller jusqu’au bout, et finalement, alors qu’on avait là les ingrédients d’un film qui avait tout pour être passionnant, c’est au final un film banal que réalise là Phillip Noyce.

Carla Norris est une jeune directrice de collection littéraire qui vient de sortir d’un divorce douloureux. Voulant recommencer à zéro, elle emménage dans un très bel appartement de l’une des plus belles tours de la ville. Mais très vite, Carla découvre que l’immeuble, qui a moins d’un an, a la réputation d’être un immeuble de malheur, car les morts suspects s’enchaînent dans la tour. D’ailleurs, si Carla a eu cet appartement, c’est à cause de la mort de la jeune locataire qui y habitait avant elle.

Dans cet immeuble, Carla rencontre ses nouveaux voisins et fait surtout la connaissance de Zeke, un jeune concepteur de jeu vidéo, bourré de charme.

Bien souvent considéré comme l’un des plus mauvais films de la carrière de Sharon, d’ailleurs l’actrice elle-même ne veut plus entendre parler de ce film, ce sous « Basic Instinct » est un film qui enchaîne les bourdes, les mauvais choix et surtout offre une intrigue aussi banale que convenue, alors même qu’elle regorge de bonnes idées.

Sorti un an plus tôt, le film de Paul Verhoeven fut un carton phénoménal à travers le monde, du coup, Hollywood a voulu reproduire le succès avec tout un tas de thrillers sulfureux, dont « Sliver« , qui est peut-être le plus flagrant de cette envie. Ici, on retrouve Joe Eszterhas qui était le scénariste de « Basic instinct« , et bien sûr, on retrouve à l’écran la même star, dans un film qui se veut être un thriller sexuel. Bref inutile d’en dire plus, tant c’est flagrant.

Mais voilà, « Sliver » est très loin d’avoir les qualités de « Basic instinct« , principalement à cause d’une ambiance qui ne fonctionne pas vraiment, et d’une intrigue tirée par les cheveux qui ressemble plus à un fourre-tout.

L’intrigue qui nous est présentée ici avait pourtant d’excellentes idées sur le papier avec notamment le fait que quelqu’un filme en permanence tous les habitants de la tour. Cette idée pouvait amener à de bonnes réflexions sur la solitude de l’homme, sur le voyeurisme et plus encore sur la sexualité. Phillip Noyce aurait pu jouer avec une ambiance malsaine, voire perverse. L’idée aurait pu aller vers le fait de vivre sa vie par procuration, en regardant ce feuilleton qui reste comme les prémices involontaires de la télé réalité par exemple.

« Sliver » aborde tout ça, mais Phillip Noyce ne va jamais plus loin que de présenter ça. L’idée si bonne soit-elle finit par tomber à l’eau et parait très vide, car le réalisateur ne sait pas quoi faire avec et quoi faire de son film. Car « Sliver« , ce n’est pas simplement que cette idée. « Sliver« , c’est aussi un thriller, où il faut des meurtres et des suspects, afin d’offrir un film où sexe, voyeurisme et sang se conjuguent. Mais malheureusement, là encore, ça ne fonctionne pas, et ce côté thriller est peut-être même plus édulcoré que le côté voyeur. Franchement, peu ou pas de suspens, et l’on ne comprend pas bien les désirs du meurtrier au final.

On ajoutera à cela une réalisation banale qui ne marque pas les esprits et ce n’est pas en offrant des scènes de cul qu’on retrouve dans un « Hollywood Night », un dimanche soir sur TF1, que « Sliver » sera le film sulfureux qu’il devait surement être sur le papier. Convenu, sans surprise, dégageant peu de charme, hormis une scène de poker en plein dîner qui est pas mal, le reste est assez plat.

Si Sharon Stone est magnifique, on ne peut pas dire non plus qu’elle trouve un rôle aussi puissant que chez Verhoeven et le couple qu’elle forme avec William Baldwin ne dégage pas grand-chose, ce qui vient peut-être du fait que les deux acteurs ne pouvaient pas se voir sur le tournage. Puis si quelqu’un a compris le personnage incarné par Tom Berenger, je suis preneur, car il est incompréhensible de bout en bout.

Bref, « Sliver » est donc très loin d’être un film fabuleux. En voulant surfer sur le succès de « Basic Instinct » Phillip Noyce se plante sur presque toute la ligne.

Note : 09/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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