mars 29, 2024

Le Parrain 2

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Titre Original: The Godfather Part 2

De : Francis Ford Coppola

Avec Al Pacino, Robert De Niro, Robert Duvall, Diane Keaton

Année : 1974

Pays : Etats-Unis

Genre : Policier, Drame

Résumé :

Depuis la mort de Don Vito Corleone, son fils Michael règne sur la famille. Amené à négocier avec la mafia juive, il perd alors le soutien d’un de ses lieutenants, Frankie Pentageli. Echappant de justesse à un attentat, Michael tente de retrouver le coupable, soupçonnant Hyman Roth, le chef de la mafia juive.
Vito Corleone, immigrant italien, arrive à New York au début du siècle ; très vite, il devient un des caïds du quartier, utilisant la violence comme moyen de régler toutes les affaires. Seul au départ, il bâtit peu à peu un véritable empire, origine de la fortune de la famille des Corleone.

Avis :

Il est toujours compliqué de faire des suites sans tomber dans la médiocrité ou l’argent facile. On le voit aujourd’hui avec le cinéma actuel, très conformiste, qui enchaîne des suites, des préquelles ou encore des remakes, en espérant voir débouler dans les salles obscures tous les fans d’une franchise ou d’un super-héros. Heureusement, dans les années 70, ce déluge de facilité et de non prise de risque n’existait pas et on avait droit à des métrages de qualité, ou quand bien même avec un poil d’imagination. Francis Ford Coppola avait marqué les esprits avec son Parrain en 1972, narrant les déboires d’une famille de la mafia italienne installée à New-York. Alors que l’on voit la chute du père qui se voit remplacé par son fils, on attendait forcément une suite pour savoir ce qu’aller faire le fiston. Seulement 2 ans plus tard, Le Parrain 2 fait son apparition pour plus de 3h de bonheur. Le film a-t-il vieilli aujourd’hui ? L’histoire n’est-elle pas redondante ? Enfonçons nous dans la genèse du parrain !

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Pacino en a ras le bol des problèmes d’éjaculation précoce de son frère…

Alors que l’on laissait Michael Corleone prendre en main la famille et l’entreprise du père, il nous fallait une suite. Le fils sera-t-il à la hauteur du père ? Se fera-t-il respecter par les autres familles de la mafia ? Pour ne pas faire dans la redite, Coppola a eu une idée de génie, celle de proposer la jeunesse de Vito Corleone, son arrivée aux States et son ascension au sein de la mafia. En parallèle à cette jeunesse, on va voir l’histoire actuelle de Michael, avec les problèmes avec la mafia juive ainsi que les déboires familiaux avec son frère et sa femme. Ainsi, dans une sorte d’ellipse temporelle, nous allons voir les débuts de deux hommes dans un milieu très dangereux où Coppola va laisser parler son ingéniosité et son talent. La partie contemporaine est très réussi, mais parfois un peu ennuyeuse. En effet, il y a encore beaucoup de personnages, beaucoup de manipulations, quelques termes techniques, notamment lors du passage à Cuba et cela noie un petit peu le spectateur. Cela étant dit, on voit encore le combat entre plusieurs parrains de la mafia, les coups bas que ces derniers peuvent se faire et les trahisons familiales qui seront au centre de ce récit, avec l’importance que prend le personnage de Fredo et son imbécilité. On voit aussi comment un jeune premier doit se faire respecter par la violence pour s’imposer et cela est très réussi, notamment grâce à la prestation des acteurs. Le segment concernant la jeunesse de Don Vito Corleone est beaucoup plus passionnant. On voit son arrivée aux Etats-Unis par bateau, à cause d’un conflit entre familles en Sicile puis son travail dans une épicerie. Ce n’est qu’au moment où il se fait licencier à cause du parrain local et que son voisin garde des armes qu’il va se rendre compte que l’on peut avoir des choses en rendant service. Il va alors tuer ce parrain et monter une agence d’importation d’huile d’olive pour en fait rendre des services moyennant rémunération ou échange de bons procédés. L’ambiance des années 1920 est excellemment bien rendue, avec des décors sublimes et là encore, des acteurs sublimes. Mais le coup de force de Coppola, c’est de transposer les problèmes qu’à eu le père au début de la création de son entreprise avec celle du fils près de 50 ans plus tard. C’est beau, c’est intelligent et c’est parfaitement monté.

Encore une fois, le casting est incroyable. En premier lieu, il faut parler de Al Pacino. Plutôt discret dans le premier, mais diablement froid et malin, il apparait dans ce deuxième épisode comme encore plus froid et implacable, jouant avec son attitude et son air détaché. Ecrasant de charisme, il en profite pour peaufiner son jeu d’acteur, où chaque geste a son importance, comme lorsqu’il frotte une vitre pour se mettre du froid dans les yeux. Tout cela est très naturel et on ressent un énorme travail derrière. L’autre grand monsieur dans le film est Robert De Niro. Alors mince et jeune, il joue Vito Corleone jeune à la place de Marlon Brando, ce dernier ayant du décliner l’offre de Coppola à cause d’un contrat. Et finalement, Robert De Niro s’en sort à merveille, éblouissant l’écran par son charisme et sa façon de jouer tous les registres, les gars tendres avec sa famille, ses amis et ses enfants (dont Michael qui est son préféré) ou les gars hyper violents et sans pitié, notamment lors de sa vengeance en Sicile où il éventre le vieil homme responsable de la mort de son père et de son frère. On appréciera aussi Robert Duvall dans le rôle de Tom, l’avocat de la famille, tout en discrétion et vraiment intéressant, ou encore Diane Keaton en femme bouleversée et insoumise face à son mari. Elle reste très troublante et très touchante notamment sur la fin. Enfin, on aimera le rôle de John Cazale en frère fragile et idiot au destin tragique ou encore Lee Strasberg dans le rôle du chef de la mafia juive, absolument génial et détestable. Bref, le casting est encore une fois royal, mais surtout, les acteurs jouent à merveille et s’investissent à fond dans leur rôle et leur personnage.

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La belle époque de la moustache !

Au final, Le Parrain 2 est une grande réussite. Dans la continuité du premier mais en marquant une forte différence en montrant l’ascension du père et celle du fils près de 50 ans après, le métrage ne se fourvoie pas dans quelque chose de bankable et propose une histoire d’hommes, touchante, violente et profonde. Une histoire de famille qui se recycle au fil des ans avec une réalisation parfaite dont seul Coppola a le secret. Bref, un très gros film dont on pardonne facilement les longueurs tant tout cela est travaillé et riche.

Note : 19/20

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Par AqME

ServalNote de Serval: 20/20

Note de Mickey: 17/20

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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