avril 19, 2024

XXX

De : Rob Cohen

Avec Vin Diesel, Asia Argento, Samuel L. Jackson, Marton Csokas

Année : 2002

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Après une série de tests, Xander « XXX » Cage, un spécialiste des sports extrêmes couvert de tatouages, est recruté par Augustus Gibbons, un agent de la National Security Agency (NSA), pour s’infiltrer dans une organisation criminelle et mettre fin à ses agissements. Dirigée par un certain Yorgi, celle-ci se fait appeler « Anarchie 99 » et son siège se situe à Prague, en République tchèque. Gibbons est persuadé que Xander Cage réussira là où les espions conventionnels ont échoué.
Ce dernier insiste toutefois pour accomplir cette mission à sa façon. Il se présente alors directement à Yorgi et se lie rapidement d’amitié avec lui, l’occasion pour Xander Cage de découvrir les terribles desseins de l’organisation.

Avis :

Durant les années 2000, le monde des espions au cinéma est un peu sclérosé dans un seul schéma binaire, celui de James Bond. Il faut dire que la saga existe depuis des lustres et que le personnage dégage tellement de charisme qu’il est difficile d’imaginer un agent secret dans une autre tenue et avec une autre classe. Sauf que les années 2000 marquent un tournant culturel assez important avec l’avènement des sports extrêmes, allant du skateboard à la chute libre, mais aussi l’explosion d’internet et donc d’une diffusion des médias facilitée. Fort de ce constat et d’une jeune génération toujours plus avide de nouvelles sensations et de personnages auxquels s’identifier, un nouveau type d’agent secret sort, XXX. Badass à souhait, tête brûlée ne possédant que peu de réflexion, l’arrivée de Xander Cage au cinéma va plaire, le film devenant le plus rentable pour Vin Diesel, délogeant même Fast & Furious, son plus gros succès à l’époque. Alors que quinze ans plus tard sort un nouvel opus de la franchise d’un plus fou des agents secrets, que vaut aujourd’hui le film de Rob Cohen ?

En l’état, on pourrait dire que le film est un actioner lambda qui n’a pas une vocation à marquer et durer dans le temps. Sauf qu’il faut le remettre dans son contexte et qu’un film d’action de cet acabit, dépassant les deux heures, avec un forcing sur la présentation des personnages, ce n’est pas donné à tout le monde, surtout aujourd’hui, avec une génération fast-food, qui gobe du blockbuster survitaminé tous les mois. Bien évidemment, la base du scénario de ce film est d’une platitude affligeante. On va suivre un homme choisi sur le volet pour infiltrer un gang d’anarchistes à Prague. Jouant des biscotos et du bluff, Xander Cage va rentrer dans leur cercle pour comprendre leurs intentions et ainsi les arrêter. Dans son scénario, il n’y a rien de nouveau, hormis un nouveau héros espion qui se veut bien plus bourrin que James Bond et accessoirement moins classe. De ce fait, XXX va se distancier de son aîné pour fournir un autre spectacle, moins fin, complètement décalé, amenant parfois à des moments d’humour ou d’autres moments carrément plus spectaculaires, comme lorsque le héros surfe sur une avalanche.

Certes, c’est bien peu de choses, mais la force du film réside pleinement ailleurs. Etonnamment, c’est dans la présentation des personnages et la faculté qu’a Rob Cohen de les mettre en avant que XXX gagne en profondeur. Patriotique sans se l’avouer, le film va tout de même travailler son personnage central pour que l’on ressente de l’affection pour lui. L’empathie est très importante dans ce genre de métrage, car si on ne s’attache pas au héros, on ne peut prendre part au film. Hors, durant un long moment le film essaye de dresser un portrait intéressant du héros, sorte de rebelle avide de liberté, aussi bien culturelle qu’expressive, mais qui a envie d’aider son pays. Sans être trop patriotique, le film arrive à donner de l’épaisseur à Vin Diesel qui semble se régaler dans ce rôle. Mais étrangement, ce ne sera pas le cas de tout le monde. Marton Csokas, qui interprète le méchant, est bourré de clichés. Bad guy aux cheveux gras, il est la symbolique même du méchant binaire qui n’en glande pas une durant tout le film. Et c’est dommage que le film rentre dans ce système manichéen, n’arrivant pas à proposer un méchant charismatique. Fort heureusement, Asia Argento arrange le tout avec un personnage ambigu qui sauve le côté méchant du film.

Mais quand on regarde XXX, on sait à quoi s’attendre et il ne faudrait pas construire une critique qui détruit chaque aspect volontairement grossier du métrage. Il s’agit-là d’un film d’action survolté qui joue à fond la carte de la surenchère, offrant un dernier quart d’heure qui vrille dans le n’importe quoi avec un sous-marin atomique qui ne va jamais sous l’eau. Bien sûr que c’est improbable, évidemment que c’est con comme ses pieds, mais le film va au bout de son concept, tout en proposant finalement un héros attachant qui donnera lieu à une licence qui sera tuée dans l’œuf avec un deuxième opus à côté de la plaque. Quoiqu’il en soit, XXX remplit son cahier des charges et il est difficile de critiquer un film de cet acabit quand on sait où l’on met les pieds.

Au final, XXX est un film qui demeure encore plaisant malgré la linéarité de son scénario et sa palanquée de clichés qu’il véhicule sur les méchants groupuscules d’Europe de l’Est. Néanmoins, il s’agit d’un film d’action honnête, bourrin, qui essaye de donner de l’épaisseur à un personnage central qui rentre bien dans les codes du héros moderne (du moins dans les années 2000) et finalement, on prend un plaisir coupable à suivre ce métrage qui ne se prend pas la tête. De toute façon, un film qui contient Rammstein, Drowning Pool ou encore Hatebreed dans sa bande-originale ne peut qu’être un film sympathique.

Note : 13/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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