avril 18, 2024

In Flames – Battles

Avis :

Groupe formé au début des années 90, In Flames est rapidement devenu le fleuron du Death Métal suédois aux côtés de formation plus complexe comme Dark Tranquillity. Plus accessible que le groupe précité, In Flames enchaîne les albums et se taille une belle réputation partout en Europe avant d’exploser aux States. C’est au début des années 2000 que le groupe fait un changement de style en incluant des chants clairs et des chœurs à ses morceaux afin d’élargir son fan club. Depuis Clayman, le groupe officie donc dans un genre hybride, entre death et hard qui n’a eu de cesse d’évoluer au fil des ans. Il y a deux ans, sortait Siren Charms, qui s’est attiré les foudres des critiques, donnant le groupe comme mort à cause d’un style plus épuré et de morceaux beaucoup plus calmes qu’à l’habitude. Néanmoins, l’album trouvait quelques pistes assez intéressantes et In Flames arrivait à garder une certaine identité. C’était sans compter sur Battles, douzième album studio de la formation, qui n’arrivera pas à enchanter et pire encore, qui montrera que le groupe commence à avoir des faiblesses dans les compositions des morceaux, et cela malgré des textes mieux écrits. Retour sur un album décevant à bien des égards.

Le skeud commence avec Drained, un morceau assez trompeur sur sa forme. S’il débute de façon sombre avec une introduction assez longue et laisse ensuite le champ libre aux guitares, il n’en reste pas moins un titre assez classique dans son construction et qui est finalement à l’image du reste de l’album, les riffs agressifs en plus. Alors certes, le titre n’est pas mauvais, mais il est symptomatique de ce qui fait plus ou moins l’échec de l’album, sa formalisation. En effet, entre un refrain catchy très commercial et un ajout de clavier et de chœur qui font immédiatement penser à de la pop, on reste dubitatif sur ce titre qui souffle le chaud et le froid. Et ce sera comme cela sur tout l’album. Le morceau suivant, The End, sera du même acabit, n’arrivant jamais à redorer le blason d’In Flames qui pourtant se donne du mal à alternant à chaque fois growl et chant clair. Le problème, encore une fois, vient simplement des parties trop téléphonées dans le titre ainsi que d’une construction assez classique des morceaux laissant peu d’espace aux guitaristes, même si on entend parfois des solos, chose rare chez le groupe. Les morceaux les plus évidents qui rentrent dans cette catégorie sont bien évidemment The Truth et son chœur d’enfants au début ou encore Here Until Forever et son refrain entêtant mais terriblement mercantile, se voulant à tout prix touchant. Et que dire des petites incrustations pop dans des titres comme Save Me lors du début pour modifier la voix du chanteur…

Et tout cela est bien dommage, puisqu’il arrive que le groupe retrouve sa fougue d’antan dans des titres nerveux et qui montre que la formation n’a pas perdu de sa superbe. En fait, il faudra attendre la seconde moitié de l’album pour retrouver le groupe. Notamment sur le titre Through my Eyes, qui est un titre purement métal, avec des riffs agressifs, une batterie très rapide et surtout, un growl ultra efficace sur une rythmique diabolique. Il est dommage que ce soit l’un des seuls titres de cet acabit, qui envoie du bois et permet au groupe de montrer qu’il n’a pas tout perdu, et cela malgré un refrain quelque peu décevant. On notera aussi que le groupe s’essaye à des morceaux plus complexes. Alors il ne prend pas de risque puisqu’il n’y a qu’une seule piste qui dépasse allègrement les six minutes et qui possède une construction un poil plus complexe que le reste, mais Wallflower demeure assez intéressante puisqu’elle arrive à installer une ambiance assez onirique, tout en gardant ce qui fait le succès d’In Flames, à savoir des grattes assez nerveuses et un chant alterné plutôt efficace. On pourra aussi citer Greatest Greed dans les morceaux bonus et qui sera un morceau assez sympathique, plutôt violent, mais qui reste dans la veine de l’évolution du groupe, c’est-à-dire avec des insertions pop ou mercantiles qui gâchent un peu l’ensemble du morceau. Exactement comme Us Against the World qui démarre sur les chapeaux de roue puis qui retombe sur un refrain pop assez déconcertant.

Au final, Battles, le dernier album de In Flames, n’est pas mauvais en soi, mais il symbolise bien l’évolution du groupe vers quelque chose de moins violent, de moins percutant et surtout de moins touchant. Malgré les insertions commerciales au sein des morceaux, le groupe perd de sa superbe et de sa poésie, ce qui peut paraître contradictoire. Si les titres sont mieux écrits, il n’en demeure pas moins que les compos sont loin d’être novatrices et la seule consolation que l’on peut avoir, c’est que certains solos de gratte sont salvateurs dans un album globalement décevant.

  1. Drained
  2. The End
  3. Like Sand
  4. The Truth
  5. In my Room
  6. Before I Fall
  7. Through my Eyes
  8. Battles
  9. Here Until Forever
  10. Underneath my Skin
  11. Wallflower
  12. Save Me
  13. Greatest Greed (Bonus Track)
  14. Us Against the World (Bonus Track)

Note: 12/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=NF9kBttkaAQ[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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