avril 19, 2024

Zakk Wylde – Book of Shadows II

Avis :

La musique s’est construite autour de légendes, de grands noms qui ont posé des jalons dans les différents genres que l’on connait aujourd’hui. Pour autant, il arrive que certains noms échappent au grand public, la faute à une ouverture d’esprit inexistante ou à un lobbying massif de la part des radios qui ne passent qu’une seule et même chose. Et pourtant, parmi toutes ces légendes, Zakk Wylde est l’une des moins connues par chez nous, alors qu’il est vénéré aux Etats-Unis. Véritable génie de la guitare, il confirme son statut en jouant pour Ozzy Osborne de 1988 à 1995 puis de 2001 à 2009. Auteur de No More Tears, l’album le plus vendu d’Ozzy, il devient un auteur à part entière lorsqu’il crée son propre groupe de métal, le Black Label Society. Travaillant son chant, ses partitions, grand homme d’affaires, Zakk Wylde construit un empire, ce qui ne l’empêche pas pour autant de faire de la musique. Et de la bonne. Book of Shadows II est le deuxième album solo du musicien, qui fait suite au premier ouvrage datant d’il y a 20 ans. Délaissant le temps d’un album les riffs lourds et les rythmiques démoniaques, le chanteur/guitariste livre une partition douce de quatorze ballades sublimes teintées de rock et de solos dont lui seul a le secret. Retour sur l’un des albums de l’année dans le domaine du rock.

Le skeud débute avec Autumn Changes, qui annonce clairement la couleur de cet album, à savoir des moments doux, des ballades rock suaves qui montrent que le chanteur s’éloigne volontairement de sa zone de confort pour produire quelque chose de plus technique mais aussi de plus risqué. En effet, en utilisant ce procédé, Zakk Wylde peut tomber dans la redondance avec des morceaux similaires ou à la structure parallèle ou encore dans une espèce de niaiserie qui ne correspond pas forcément à l’attente de ses fans. Ce sera loin d’être le cas, puisque Book of Shadows II est un pur concentré d’émotions, mais aussi d’énergie contenue et d’ode à la douceur. On notera la particularité vocale du chanteur, qui arrive à maîtriser sa voix à la perfection, partant parfois dans des élans un peu plus graves, mais laissant volontairement trainer sa voix pour donner quelque chose de plus langoureux. Tears of December en est l’exemple flagrant, le chanteur s’amusant à forcer parfois son timbre, jouant ainsi sur la guitare sèche et la douceur pop du titre qui en font presque un incontournable de l’album. Lay Me Down va encore plus loin dans le délire de la ballade, offrant un long moment d’une beauté sidérante qui demande plusieurs écoutes pour en saisir toutes les subtilités. D’autant plus que l’auteur évite les redites et l’ennui avec des ballades complètement différentes, jouant perpétuellement sur la rythmique, les thèmes ou encore les solos qui sont tous dantesques, prouvant, si besoin en est, qu’il est l’un des guitaristes les plus talentueux de la planète. Et que dire de l’appui du clavier qui ramène une certaine douceur rétro absolument délicieuse.

On parlait tout à l’heure d’énergie contenue, et on la retrouve dans des titres comme sur l’excellent Lost Prayer. Si le titre sera plus rock que les autres morceaux de l’album, il n’en reste pas moins que Zakk Wylde prouve qu’il est aussi un grand chanteur, arrivant à faire passer une énergie folle dans un titre plutôt calme, notamment grâce à un refrain catchy et des solos complètement renversants. Cette énergie est aussi bien présente dans le tube Sleeping Dogs, morceau choisi pour vendre l’album en duo avec Corey Taylor (Stone Sour, Slipknot), qui contient son lot de guitares électriques, de solos, mais aussi de maîtrise vocale, montrant que le chanteur en a encore sous le moteur mais qu’il ne donne pas tout. Mais finalement, le titre qui montrera tout le talent  de Zakk Wylde, c’est clairement The King, le dernier morceau de l’album. Accompagné d’un piano minimaliste, l’homme se lance dans un chant sublime, donnant des frissons pour le plus beau titre de tout l’album. Car oui, derrière cette barbe et cette carrure de barbare se cache un véritable artiste touchant et doté d’un talent hors norme. Cette délicatesse sublime, on la retrouve aussi dans des morceaux comme Darkest Hour, qui calme après Lost Prayer ou encore Yesterday’s Tears, qui évoque avec son introduction les titres rocks des années 80.

Au final, Book of Shadows II, le second album solo de Zakk Wylde, est résolument l’une des plus belles choses que l’année 2016 ait connue. Véritable concentré de talent et d’émotions, cet album met une claque à bien des crooners et à bien des rockeurs, autant par son prouesse technique que pour les prestations vocales du chanteur, qui n’avait pourtant commencé sa carrière qu’avec des growls. Un album à écouter sans aucune modération.

  1. Autumn Changes
  2. Tears of December
  3. Lay Me Down
  4. Lost Prayer
  5. Darkest Hour
  6. The Levee
  7. Eyes of Burden
  8. Forgotten Memory
  9. Yesterday’s Tears
  10. Harbors of Pity
  11. Sorrowed Regret
  12. Useless Apologies
  13. Sleeping Dogs
  14. The King

Note : 19/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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