mars 19, 2024

The Boy

De : William Brent Bell

Avec Lauren Cohan, Rupert Evans, Ben Robson, Jim Norton

Année : 2016

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Pour essayer d’échapper à son passé, Greta, une jeune Américaine, se fait engager comme assistante maternelle en Angleterre, dans une maison perdue en pleine campagne. À son arrivée, elle découvre qu’elle a été embauchée non pas pour s’occuper d’un petit garçon de 8 ans en chair et en os, mais d’une poupée de porcelaine grandeur nature. Seule dans la maison, loin de tout, Greta assiste à des événements tous plus étranges les uns que les autres. La poupée serait-elle vivante ? Il se trouve que Greta n’a pas seulement été engagée, elle a été choisie…

Avis :

On a souvent tendance à dire que la carrière des grands réalisateurs commence par un ou deux films d’horreur. Il suffit de regarder les filmographies de Steven Spielberg, James Cameron ou encore Peter Jackson pour comprendre cet adage. Mais il y a des réalisateurs qui en ont fait leur fonds de commerce et leur passion. On peut citer Wes Craven, Dario Argento ou plus récemment James Wan pour ne prendre que les plus connus. William Brent Bell semble vouloir prendre le même chemin que ses illustres compères, mais il semble se heurter à un problème de taille. En effet, si sur cinq réalisations, quatre sont des films d’horreur, on ne peut pas dire qu’ils aient marqué les spectateurs. Entre un Stay Alive ridicule et un The Devil Inside insipide et plombé par la presse, le jeune cinéaste n’arrive pas à décoller de la médiocrité. Cependant, avec The Boy, il fait un grand pas en avant.

S’il arrive à réaliser ce film grâce aux bénéfices monstrueux de The Devil Inside (ce qui semble totalement improbable tant le film est mauvais), avec The Boy, le réalisateur se rattrape grandement et prouve qu’il est capable de faire des choses intéressantes, même si le film souffre de scories encore trop prégnantes. Surfant sur le mythe de la poupée maléfique avec les succès d’Annabelle et du dernier Chucky, William Brent Bell opte pour quelque chose de différent avec une poupée qui s’éloigne du genre monstrueux et une attitude alternative. En effet, le film propose de suivre l’aventure d’une jeune nourrice qui fuit les Etats-Unis à cause d’un compagnon trop agressif. Sauf qu’à la place de tomber sur la garde d’un enfant, elle doit garder une poupée. Le travail sur les réactions est juste et relativement intéressant. Tout d’abord dubitative, elle va ensuite prendre peur à cause de différents phénomènes paranormaux. Le film joue alors sur les codes de la poupée maléfique sans jamais y apporter une quelconque surprise. Cependant, la mise en scène demeure propre et certains plans installent un joli malaise, sans que cela ne soit jamais mirobolant, mais le pitch de départ demeure finalement assez simpliste.

En fait, le tour de force du film, c’est de placer son action dans u manoir gothique. En effet, on a clairement l’impression de se retrouver dans un film de la Hammer avec la grande bâtisse inquiétante, la poupée blanchâtre et les phénomènes étranges. Ce point de vue est assez intéressant, surtout quand on sait que l’action se déroule de nos jours et que pourtant, le réalisateur arrive à marquer une certaine rupture avec le temps. Du coup, avec cette ambiance finalement angoissante et brumeuse, William Brent Bell signe son film le plus abouti sur l’environnement et la pose d’un lieu qui fait peur.

Malheureusement, le film accumule aussi les clichés du genre et n’arrive jamais à se défaire de son statut de petit film d’horreur. Il faut dire que les seuls moyens de faire peur semblent être des scare jumps inutiles à l’intrigue et qui sont tellement attendus que l’on ne sursautera pas une seule fois. De manière assez inattendue, le film joue aussi sur un twist final qui essaye de surprendre le spectateur. Ce qui ne marchera qu’à moitié car le concept même de la fin a déjà été vu une paire de fois dans des films moins connus, certes, mais qui ont eu l’idée bien avant. On pourra citer des films comme The Pact ou encore The Intruders qui utilisent le même concept et qui s’en sortent plus ou moins mieux que ce nouveau métrage (enfin, mieux pour The Pact et moins bien pour The Intruders). Alors il est vrai que les maquillages sont chouettes, que certains mouvements de corps sont assez effrayants, mais cela reste assez attendu. Et la déception sera d’autant plus grande que la mise en scène part à vau l’eau avec une noirceur aveuglante (on ne voit plus l’action tant c’est sombre) et une illisibilité à cause de mouvements de caméra frénétiques.

Au final, The Boy n’est pas un film raté, loin de là, il est même un film assez sympathique grâce à son ambiance gothique et son intrigue qui prendra à revers les néophytes du genre. On appréciera aussi la jolie Lauren Cohan qui transforme l’essai après sa prestation dans The Walking Dead et s’avère aussi charmante que convaincante, jouant à un jeu intéressant avec Rupert Evans, le mec marrant et attachant du métrage. Alors si on ne sort pas des clous avec ce film, on passe tout de même un moment agréable, qui aurait pu être mieux, mais qui fait partie du haut du panier de son réalisateur, et c’est déjà pas mal. Un film d’horreur honnête, sans fioritures et qui fait parfois le job.

Note : 12/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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