mars 19, 2024

The Human Race

De : Paul Hough

Avec Paul McCarthy-Boyington, Eddie McGee, Trista Robinson, T. Arthur Cottam

Année : 2013

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller, Horreur

Résumé :

Vous voulez voir quelque chose de vraiment audacieux et surprenant? Un jour, dans une grande ville américaine, un groupe de citoyens disparait subitement, pour ensuite se rematérialiser dans un endroit aussi lointain qu’inconnu. Ces gens proviennent de tous les domaines de la vie, jeunes ou vieux, athlétiques ou invalides. Ils seront les participants non-consentants d’un marathon surréaliste sorti de leurs pires cauchemars. Des directives leur sont gueulées. Incroyablement, chaque personne entend ces ordres de sa propre voix et dans sa propre langue. L’essence du propos est horriblement simple: « Si on te double, tu meurs. Si tu sors de piste, tu meurs. Cent personnes débuteront, mais seulement une franchira la ligne d’arrivée vivante. »

Avis :

Il arrive que certains films dépassent leur statut de simple objet de septième art pour devenir des pellicules cultes qui vont inspirer toute une génération. Que ce soit dans la comédie ou l’horreur, c’est un peu la même chose, et on retrouve tout le temps des réalisateurs et des scénaristes qui piochent des idées dans des films références pour en faire un autre film moins marquant. Si c’est souvent le cas des remakes, c’est aussi le cas pour des films mineurs qui sans les citer trouvent le moyen de copier presque honteusement leur aîné et référence. A ce stade, The Human Race se place là, puisque le film est un hommage à Battle Royale tout en y apportant des modifications et surtout un message moins intéressant sur le plan sociétal. Alors certes, on retrouve quelques fulgurances et réminiscences, mais dans l’ensemble, le film de Paul Hough n’arrive même pas à la voute plantaire du film de Fukasaku.

Dès le départ du métrage, on fait face à un gros problème, le budget et la mise en scène. En effet, les premiers plans sont saccadés, la caméra bouge beaucoup, les acteurs tâtonnent dans leur jeu et on a l’impression de suivre les vacances de quelqu’un, à la manière d’un Paranormal Activity. Sauf qu’ici, ce n’est pas un found-footage, mais bel et bien un film « normal ». Du coup, il est assez difficile de se projeter dans ce métrage qui démarre avec un énorme point faible, d’autant plus si on ajoute à cela des plans hideux, une luminosité mal gérée et un scénario brouillon qui va mettre du temps à se positionner. Non pas que le film soit complexe dans sa démarche, mais on tombe directement sur un personnage qui va mourir rapidement, pour ensuite s’appesantir sur d’autres, que l’on suivra tout au long du film. A ce stade, on pourrait croire que l’introduction, qui explique les règles du jeu, n’est présente que pour rallonger la durée de vie du film. On ressent bien la volonté du réalisateur de marquer le coup, en montrant qu’il n’a rien à faire de ses personnages, mais cela ne marche pas vraiment.

La référence à Battle Royale se retrouve ensuite dans l’essence même du métrage. Un groupe de personnes se retrouve dans une arène avec un parcours à suivre suivant des règles très strictes. Ainsi, à chaque règle qui saute, les personnages mourront dans d’atroces souffrances, à savoir une tête qui explose. Sorte de course à la mort à pied, le film va alors se perdre dans une réalisation redondante en abordant des thématiques qui tiennent plus lieu de clichés sur l’âme humaine que de véritables réflexions sur les tréfonds d’une humanité à la dérive. Egoïsme, sacrifice, lâcheté, tout y passe dans ce film, allant même jusqu’au viol d’une personne handicapée. Des vices graves qui semblent, du moins pour le réalisateur, communs à tout un chacun, puisque le panel de personnes vient du même endroit, ce qui implique que tout le monde a des défauts majeurs, voire des penchants dégueulasses. Et c’est là que le film loupe le coche, car malgré sa volonté de tuer n’importe qui (enfants et bébés y passent), le film n’accouche jamais d’un message pertinent ou d’une critique constructive autour de l’âme humaine. En fait, Paul Hough se contente d’aligner les morts en montrant les turpitudes de l’homme sans jamais y revenir comme si l’âme humaine était de toute manière perdue. Un message nihiliste mais qui n’amène à aucune solution ou réflexion.

Mais ce n’est pas tout. En sus d’un message nauséabond et mal amené, le film se gratifie du mauvais goût des effets spéciaux et de certains moments douteux, voire carrément gênant. Il est difficilement concevable de voir un groupe de personnes se débarrasser de plusieurs dizaines de coureurs en les jetant dans l’herbe (ce qui amène à une mort certaine dans le film) sans que quelqu’un s’en aperçoive. Filmé à la truelle, ce passage est d’une inutilité flagrante et plombe carrément le métrage, servant uniquement à épurer le film de certains personnages secondaires. On retrouvera la même gêne lorsque un couple d’amis muets se muteen relation toxique, l’homme voulant à tout prix coucher avec la nana. Il en ressort une scène de viol d’une mollesse inacceptable et d’un message absent, même incohérent. Alors certes, c’est généreux en gore et certains moments sont agréables, comme la baston entre l’unijambiste ancien marine et le groupe de psychopathe, mais là encore, on tourne vers l’improbable. Et que dire de la fin qui est navrante, offrant un choix douteux sur les raisons de cette course et affichant gaiement des effets spéciaux horribles en images de synthèse.

Au final, The Human Race est un mauvais film qui n’arrive pas à la cheville de son homologue japonais, même si de grandes différences les écartent. Douteux dans son message qui ne délivre rien hormis la noirceur de l’âme humaine, le film de Paul Hough se perd dans une mise en scène médiocre et dans une redondance pénible des actions. Il ne suffit pas de tuer des enfants ou de violer une sourde et muette pour rendre son film sulfureux et intelligent, bien au contraire, une nuance aurait été plus appréciable, mais ce n’est clairement pas le cas ici.

Note : 06/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QWBh-hMIfn4[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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