mars 19, 2024

Gonelore T.01 – Les Arpenteurs – Pierre Grimbert

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Auteur : Pierre Grimbert

Editeur : Mnémos

Genre : Fantasy

Résumé :

Le nouvel univers de l’auteur des cycles de « Ji », dans une saga aux grandes ambitions !
Pour la plupart des gens, le monde de Gonelore est si vaste que seul un menteur oserait prétendre avoir visité tous ses royaumes. Et, d’ailleurs, il faudrait être fou pour se lancer dans un pareil voyage : trop de créatures redoutables hantent les territoires délaissés par les hommes, et aucune arme d’acier ne réussit à repousser ces monstres !
Il existe pourtant une confrérie d’individus de taille à relever ces défis. On les appelle « les Arpenteurs ». Pisteurs, guides et guerriers, ils sont aussi des érudits en quête permanente de connaissances, sur cet univers aux multiples facettes…
Pendant des siècles, ils ont lutté contre les débordements des forces élémentaires, repoussant le danger loin de la surface du monde. Puis, le calme revenu, leurs rangs se sont éclaircis, et on les a presque oubliés… Mais une fois encore, les bêtes sont revenues pour semer la terreur. Et cette première vague semble annoncer un chaos tel qu’on n’en a jamais vu. Ni même imaginé dans les pires cauchemars.
Pour les derniers Arpenteurs, le temps est venu de reprendre les chemins. Et, surtout, de former une armée de nouveaux élèves. En espérant que cela sera suffisant…

Avis :

On dit souvent que les français sont très mauvais en fantasy, surtout quand on jette un coup d’œil dans le septième art. Il faut dire que le cinéma français a toujours tendance à se gargariser dans le mélodrame à tendance sociale ou dans la comédie franchouillarde qui ne demande pas trop d’excès d’imagination. Pourtant, ce ne sont pas les idées qui manquent, surtout si l’on regarde du côté des romans. Pierre Pevel, Maxime Chattam, Pierre Grimbert, sont autant de noms d’écrivains qui proposent une vision originale d’un monde déjà vu et revu, la fantasy. Si notre père commun J.R.R. Tolkien a posé des bases solides avec son Seigneur des Anneaux, il n’en demeure pas moins que la littérature française, souvent boudée par les magazines spécialisés au profit de romans historiques, dramatiques ou politiques, est un vivier tenace et solide de talents à découvrir.

Pierre Grimbert n’est pas un nouveau venu dans la littérature fantasy, bien au contraire, puisqu’il officie dedans depuis la fin des années 90 avec son Jupiter Le Secret de Ji, qui donnera lieu à deux autres séries se déroulant dans le même univers, Les Enfants de Ji et Les Gardiens de Ji. Mais plus récemment, il a voulu créer un nouveau monde, Gonelore, se déroulant toujours dans un monde fantasy dans lequel la technologie n’a pas vraiment sa place. Mélange entre l’Attaque des Titans et de la fantasy européenne à l’aide de grands dragons, le premier tome de Gonelore est une petite surprise car il a le don de présenter un environnement nouveau ainsi qu’une introduction à une saga qui promet d’être palpitante.

La grande nouveauté apportée par ce premier roman provient des créatures en elles-mêmes, des hybrides dangereux, qui proviennent d’une autre dimension parallèle à Gonelore. En fait, les habitants appellent cela Le Voile et il serait un horizon invisible pour l’homme et les créatures derrière le voile pourraient voir les humains comme à travers un miroir. Sans jamais nommer la notion de dimension parallèle, Pierre Grimbert invente une nouvelle notion, la possibilité que la Terre ait plusieurs couches de réalité se reflétant dans d’autres couches. Cette notion permet de mettre en avant un danger constant dans le monde de Gonelore. On ne sait jamais quand ces bêtes vont attaquer, surgissant de l’invisible, et cela rajoute une belle dimension au bouquin.

Ce qui amène bien entendu aux arpenteurs, une catégorie de chevaliers qui se balade à travers le monde pour recruter et terrasser de nouvelles bestioles. Equipés de baudriers avec des armureries et d’armes spécialisées pour buter les créatures du voile, les arpenteurs sont le point d’orgue de ce premier tome, qui sera une introduction à l’apprentissage des recrues mais aussi à une présentation de la confrérie qui présente des guerres intestines, certains voyant les arpenteurs comme des usurpateurs. Là encore, Pierre Grimbert maintient un joli suspens sur ce qu’il se passe réellement et le premier tome ne semble être qu’une entame sur un projet beaucoup plus grand.

Et c’est peut-être là la faiblesse du livre aussi. En effet, on reste sur notre faim à la toute fin, parce qu’on a la sensation que le final, une immense bataille au sein même de l’école des arpenteurs, semble un peu trop précipité et que les intentions du méchant sont finalement assez basiques, sans trop apporter de réponses à nos questionnements. Certes, finir sur un cliffhanger permet d’accrocher le lecteur sur les suites, mais cela est aussi assez frustrant. Il en va de même sur les personnages et leur caractérisation. Si certains sortent du lot comme Radjaniel qui veut se racheter une conduite, Vargaï le grand héros balafré ou encore Jona et son mystère (qui lui nous est plus ou moins dévoilé à la fin), le reste du « casting » est assez cliché ou faiblard. On aura d’ailleurs du mal à s’accrocher à ces jeunes apprentis malgré leurs raisons différentes de se lancer dans le projet des arpenteurs.

Au final, le premier tome de Gonelore, qui se nomme simplement Les Arpenteurs, est une jolie réussite même s’il possède les scories d’un livre qui introduit une grande saga. L’intrigue reste cousu de fil blanc, il y a peu d’action et on se focalise beaucoup sur les personnages, mais l’ensemble fonctionne bien, notamment grâce aux talents de conteur de Pierre Grimbert qui allie un style simple mais varié, à cheval entre le livre pour ado et le livre de fantasy plus mature. Bref, un bon roman qui donne envie de lire la suite.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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