avril 20, 2024

Demolition Man

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De : Marco Brambilla

Avec Sylvester Stallone, Wesley Snipes, Sandra Bullock, Nigel Hawthrone

Année : 1994

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

En 2032, à San Angeles, une mégalopole californienne où toute violence a été éradiquée, Simon Phoenix, un tueur psychopathe condamné à une longue peine d’hibernation et de rééducation, profite d’une visite médicale pour s’évader. Seul recours pour le neutraliser: réanimer son ennemi de toujours : John Spartan, un policier surnommé « Demolition Man », cryogénisé à titre de punition pour homicide par imprudence en 1996.

Avis :

Italien, Marco Brambilla étudie à Toronto avant de s’exporter aux Etats-Unis. Il commence dans la publicité avant d’arriver en 1994 avec son premier long métrage « Demolition Man« . Un long-métrage qui deviendra culte et qui sera le seul dans la courte carrière du réalisateur, puisqu’après ce film, Marco Brambilla réalisera un autre long-métrage. Il s’occupera de la série « Dinotopia » et s’éteindra peu à peu, revenant en 2006 avant un court, sur le collectif « Destricted« . Depuis, le réalisateur a préféré se consacrer à la photo.

« Demolition Man » est donc le premier film de Marco Brambilla et le moins que l’on puisse dire, c’est que le réalisateur n’a pas froid aux yeux en se lançant dans un film ambitieux. Un film qui aborde aussi bien un ton sérieux, en caricaturant les dérives d’une société, tout en étant généreux en action et autres répliques cultes et cools. Et c’est avec un plaisir Old School qu’on le redécouvre à chaque fois, car avec les années qui passent, le temps lui a apporté un coté kitchouille bien fun !

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2032, San Angeles est une énorme mégalopole et le monde est aujourd’hui devenu pacifiste. Le dernier crime remonte maintenant à plus d’une vingtaine d’années. Mais ce calme paisible va alors être perturbé quand un prisonnier totalement cinglé et incontrôlable s’échappe de la prison cryogénisée dans laquelle il était congelé depuis la fin des années 90. Face à la folie furieuse de cet homme, la police est totalement dépassée et leur seule chance s’avère être John Spartan, un ancien flic, cryogénisé lui aussi, pour un homicide involontaire qui s’est avéré être une manipulation. Flic cinglé sur les bords dans ses méthodes, Spartan est aussi l’homme qui a traqué Simon Phoenix pendant des années et alors que c’est à cause de Phoenix que Spartan fut arrêté, après quarante années de congélation, les deux hommes se retrouvent pour régler leur compte et San Angeles va s’en rappeler.

« Demolition Man« , c’est le film qui ne se prend pas au sérieux et qui pourtant a un vrai fond sérieux derrière son enquête et ce choc des cultures. Original et ambitieux, « Demolition Man » est un film qui sent bon les années 90.

Ce qui est assez étonnant et que je redécouvre à chaque fois, c’est que ce film de Marco Brambilla a plusieurs niveaux de lecture.

S’il reste un blockbuster honnête qui offre un bon film d’action, aussi fun que tordant (Stallone qui adore tricoter, il y a de quoi ne jamais s’en remettre !) et qui apporte son lot de scènes couillues et ses répliques cultes (« – Pitié, remettez moi au frigo »), voire même ses idées cultes (comment se sert-on de ces putains de trois coquillages ?), « Demolition Man« , quand on lit entre les lignes, s’avère être un film très critique et cynique sur l’avenir du monde et c’est là même le cœur et l’intérêt de ce film.

Ici, Marco Brambilla décrit une civilisation réfractaire à toute sorte de plaisir. Une civilisation qui à force de vouloir se protéger, s’est finalement privée de liberté, de réflexion, et de liberté de penser et d’agir. Une société qui aseptise tout et qui se veut parfaite. La réflexion est très intéressante, surtout qu’elle est amenée à se remettre en question via le personnage tenu par Sandra Bullock, une pseudo-rebelle qui va bouffer peu à peu de la vie.

Marco Brambilla développe très bien sa satire et l’emmène même jusqu’au bout d’elle, la caricaturant parfois, ce qui donnera lieu à des scènes qui peuvent paraitre connes, mais qui sont finalement très intelligentes dans leur propos, en plus d’être très drôles, dotées d’humour noir et de second degré.

« Demolition Man » est un film qui aujourd’hui apparaît comme kitsch, mais qui reste toutefois très ambitieux dans son visuel et dans les idées qu’il apporte sur cette société futuriste. Le film est bourré de détails. Il dégage un sacré look old school, aussi bien dans les costumes que dans ses personnages, que dans le visuel de ce futur. Marco Brambilla a eu de bons moyens et a bien su les utiliser et là encore, le réalisateur a su instaurer de l’humour.

Marco Brambilla assure derrière sa caméra et offre par la même occasion un film grand spectacle. Son ouverture est apocalyptique, le reste est très bien tenu et mené avec un très bon rythme. Le film a une vraie ambition visuelle. Les scènes où Stallone se fait congeler sont assez extraordinaires.

On notera des effets spéciaux qui tiennent encore bien la route. C’est même étonnant, car ils auront moins vieilli que certains éléments du film.

« Demolition Man« , c’est aussi l’affrontement entre Sylvester Stallone et Wesley Snipes. Un affrontement à la hauteur des attentes. Les deux comédiens n’y vont pas de main morte et chacun apportera à son personnage un grain de folie qui le rend unique, cool et plaisant à suivre. Et particulièrement Wesley Snipes qui s’avère être le méchant qu’on adore suivre. Le comédien en fait des tonnes, ne se prend pas un instant au sérieux et c’est ce qui le rend d’autant plus cool.

Au milieu de ces deux titans de la castagne, on trouvera la jeune et belle Sandra Bullock, qui joue un bon rôle. L’actrice incarne une flic passionnée par les années 90 et qui s’ennuie terriblement dans ce métier de flic qui est devenu aujourd’hui le fantôme de ce qu’il devait être. L’actrice, comme le personnage, est attachante et finalement, on adore découvrir aussi cette enquête à ses côtés. Pour le reste du casting, on trouvera des acteurs qui sont aujourd’hui très connus, comme Benjamin Bratt, Rob Schneider ou bien Denis Leary.

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« Demolition Man » est donc un film à deux niveaux qui s’avère être une très bonne réussite. Si le film d’action est très efficace et qu’il remplit très bien son job, offrant pile ce que l’on était venu chercher, on restera toutefois plus surpris par l’intelligence du propos caché derrière les gags et la castagne.

« Demolition Man » est donc bien plus intelligent qu’il n’y parait et s’y arrêter de temps à autre fait du bien.

Note : 15/20

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Par Cinéted

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