avril 19, 2024

Le Journal d’Anne Frank

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Titre Original : Das Tagebuch der Anne Frank

De : Hans Steinbichler

Avec Lea Van Acken, Martina Gedeck, Ulrich Noethen, Stella Kunkat

Année: 2016

Pays: Allemagne

Genre: Drame

Résumé:

L’adolescence d’Anne Frank se résume à la cachette où s’est réfugiée, à Amsterdam, sa famille allemande fuyant la Gestapo. De 1942 à 1944, elle consigne ce quotidien dans son journal avec une remarquable acuité du regard…

Avis :

Hans Steinbichler est un réalisateur suisse qui a très vite monté les échelons. Sorti diplômé de l’école supérieure de cinéma et télévision de Munich en 2003, il réalise la même année son premier film « Liaisons coupables » qui reçoit le prix Grimme. Depuis, le réalisateur n’a pas traîné et treize ans plus tard, on lui compte pas moins de dix films et plusieurs épisodes de séries, plus des documentaires au compteur.

Tout le monde connaît « Le journal d’Anne Frank« . Cette histoire est l’une des plus belles, dures et injustes qui est ressortie de la Seconde Guerre Mondiale. Alors que la France, l’Amérique, la Grande-Bretagne et même les Pays-Bas ont adapté la vie de l’adolescente que ce soit pour le grand comme le petit écran, l’Allemagne ne s’y était encore jamais frottée. Eh bien, c’est chose faite aujourd’hui avec ce film à paraitre. C’est le dixième film pour Hans Steinbichler qui se lance dans une adaptation très classique du journal de l’adolescente. Mais qui dit classique ne veut pas dire mauvaise, car c’est bien le contraire qu’on découvre ici. Avec cette nouvelle adaptation, Hans Steinbichler nous fait redécouvrir l’histoire et si l’on regrette que le réalisateur s’attarde un peu sur sa fin, on restera toutefois touché, ému et révolté.

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Anne Frank est une jeune adolescente de treize ans qui se voit offrir pour son anniversaire un journal intime. Nous sommes à Amsterdam en 1942 et la famille Frank est juive. Alors que l’Allemagne nazie est en train de monter son plan pour la solution finale, le père d’Anne, Otto, a réussi à mettre sa famille à l’abri dans une cachette. Une cachette dont les Frank ne vont pas sortir jusqu’en 1944, où ils seront balancés, arrêtés et déportés dans les différents camps que le régime d’Hitler a mis en place.

On pense que « Le journal d’Anne Frank » aurait pu être un film qu’on connaît déjà et donc pas forcément utile à raconter de nouveau, mais qu’on se rassure, car Hans Steinbichler a su nous raconter l’histoire d’une belle manière. Une manière qui fait qu’on pourrait presque redécouvrir l’histoire, tant le réalisateur aura su nous faire plonger dans son film.

On ne s’arrête pas sur le scénario principal que tout le monde connaît et qui s’avère d’une tragédie sans nom. Très bien écrit, doté d’une narration classique mais très efficace, on ne peut trop rien dire de ce côté-là de l’histoire qui est tout à fait comme on la connaît. Mais là où le film devient vraiment intéressant, c’est le point de vue que le réalisateur a choisi pour raconter son film. Alors bien sûr, le point de vue en question est bel et bien celui de la jeune fille, mais le réalisateur s’attarde plus sur les contradictions de cette jeune fille extraordinaire piégée injustement derrière ces murs. Et c’est là, derrière ces quatre murs que la jeune fille s’ouvre à la vie. Se contenant, explosant parfois, grandissant plus vite que son jeune âge, explorant ses premiers émois, l’amour, la peur, la haine, refusant l’acceptation, gardant toujours de l’optimisme, même dans les moments les plus sombres, on suit avec tendresse, crainte et passion le quotidien d’Anne et aussi celui de sa famille. Bien souvent, on va sourire devant l’ivresse d’un fou-rire ou d’une romance, ou d’un espoir, d’autres fois, on sera pris d’émotion devant l’angoisse du chaos qui règne dehors ou encore devant le courage et les compromis que ces deux familles font pour cohabiter. Le film de Hans Steinbichler est simple, classique, peut-être même académique et pourtant, malgré tout, on est touché et surtout pris dans son histoire. Parfois même, on se surprendra à espérer que la fatalité et l’injustice épargnent nos personnages, mais on ne peut changer le destin.

Dans son intrigue, on peut reprocher simplement au film et à son réalisateur de s’aventurer plus loin que cet appartement d’Amsterdam, car même si ça ne dure pas longtemps, le film ira dans les camps sur son final et c’est bien dommage, car connaissant le destin de la famille et de la jeune fille, ces scènes-là sont très dispensables. On a la désagréable sensation que le réalisateur s’introduit dans la tête de la jeune fille. Ce  » … journal d’Anne Frank » aurait gagné à s’arrêter là où le journal de l’adolescente se termine.

Anne Frank, c’est la jeune Lea van Acken (actrice qui fut révélée par « Chemin de croix » de Dietrich Brüggemann en 2014). La jeune actrice, qui est de presque tous les plans, crève l’écran de par son charisme, son implication et la profondeur qu’elle apporte à son personnage. Tour à tour étonnante, agaçante ou émouvante, son Anne Frank est un véritable plaisir et une source d’émotion. Pour incarner tous les colocataires d’Anne Frank, Hans Steinbichler s’est entouré des excellentes Martina Gedeck et Margarita Broich qui incarnent deux femmes touchantes, pleines de grâce. On trouvera aussi Ulrich Noethen, lui aussi très touchant dans le rôle du père d’Anne Frank.

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Cette nouvelle version du « … journal d’Anne Frank » est donc la très bienvenue. Certes, elle a ses défauts, mais comparé aux émotions ressenties, à ces acteurs et surtout cette actrice principale, c’est bien peu.

Note : 16/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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