avril 20, 2024

Villa Amalia

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De : Benoît Jacquot

Avec Isabelle Huppert, Jean-Hugues Anglade, Xavier Beauvois, Maya Sansa

Année : 2008

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Comme la goutte d’eau fait déborder le vase, Ann voit une nuit Thomas embrasser une autre, et elle décide de le quitter, de tout quitter.
Elle est musicienne, seule la musique la tient mais ne la retient pas. Elle ne tient qu’à la musique.
Avec l’amitié de Georges, surgi de son enfance, elle rompt et fuit, part à la rencontre de son origine et de son destin, trouve une île, là où est la Villa Amalia.

Avis :

Benoît Jacquot est un réalisateur qui officie depuis le début des années 70. À l’aube de ses soixante-dix ans, il est l’un de nos réalisateurs les plus prolifiques, offrant très régulièrement de nouveaux films, tout en passant d’un style à l’autre. Sa brillante carrière compte aujourd’hui plus d’une trentaine de films, dont le prochain « À jamais » met le grand Amalric en vedette, et qui sortira au mois de Décembre.

Entre Benoit Jacquot et Isabelle Huppert, c’est une histoire de complicité. La comédienne est passée pour la première fois devant sa caméra en 1981 et depuis le réalisateur a toujours refait appel à elle pour investir les différents rôles qu’il lui a réservés. « Villa Amalia » est pour l’instant leur dernière collaboration. Et c’est une collaboration qui s’avère plutôt jolie. Avec « Villa Amalia« , Benoit Jacquot met en scène une rupture radicale. Une rupture qui sonne comme une remise en question et une rédemption. Si « Villa Amalia » est un film trop long, et souvent incohérent dans son final, il reste aussi un film envoutant, devant lequel on s’évaderait presque autant que Huppert sur son île.

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Ann, la quarantaine bien avancée, craque. Mariée depuis des années, quand elle surprend son époux à la porte d’une jeunette, pour Ann, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Ann décide de rompre avec tout ce qui l’entoure. De manière assidue et préparée, elle vend son appartement et quitte son boulot. Ann a besoin de se retrouver, de fuir, de partir loin où elle ne connaît personne. Le seul qui est au courant de cette fuite, c’est George, un vieil ami qu’elle a justement croisé le soir où elle a découvert l’infidélité de son époux. Son voyage va l’amener jusqu’à une île en Italie, où Ann va tomber sous le charme d’une belle petite villa face à la mer, la Villa Amalia…

Qui n’a pas rêvé de tout plaquer et de fuir pour tout recommencer à zéro, quelque part, dans un coin rêvé ? Avec « Villa Amalia« , c’est ce que propose Benoit Jacquot avec le parcours d’Ann, une femme qui ne demande qu’à vivre, profiter et aimer.

Sur le papier, le projet était intéressant. On trouve Benoit Jacquot derrière la caméra et un beau casting devant. Avec le réalisateur à l’écriture, on pouvait se dire qu’on allait trouver un film délicat qui poserait de belles réflexions sur la vie, l’existence, la féminité ou encore l’amour. La bande-annonce laissait transparaître une belle évasion dans des décors et des paysages fabuleux. Et dans un sens, « Villa Amalia » est un peu tout cela, mais en moins bon que ce que l’on attendait. Si la fuite en avant de cette femme est belle. Si le début est superbe, notamment avec toute cette prise de conscience par rapport à la vie et le plan qu’elle échafaude pour fuir. Si l’on ressent parfaitement le sentiment de trahison qu’elle éprouve, comme son sentiment de liberté à travers tous les petits détails de ce voyage. Si l’on s’évade une fois à ces côtés, face à ces paysages merveilleux et ces gens et cette culture différents, « Villa Amalia » ne sera malheureusement pas le film aussi magique qu’on attendait, notamment parce qu’il est très inégal.

Parcouru de longueurs, Benoit Jacquot a bien du mal à donner un souffle et un rythme à son film. Alors qu’il était très bien parti, le réalisateur, sans qu’on arrive à définir pourquoi, perd peu à peu notre attention. Entre les moments qui ne sont pas forcément utiles pour l’intrigue et les incohérences scénaristiques (la petite histoire d’amour que le personnage d’Ann a en Italie est complétement gratuite et incompréhensible), mais aussi dans le montage, « Villa Amalia » perd peu à peu de son attrait. On reste toutefois curieux et le réalisateur donne l’envie de savoir comment son film va se finir, quel destin il réserve aux personnages, mais on est forcé de constater que pour arriver à sa conclusion, on devrait aussi s’ennuyer quelque peu et c’est bien dommage.

Bien dommage, car en plus d’avoir une belle idée, Benoit Jacquot offre à Isabelle Huppert un rôle fait pour elle. L’actrice est touchante dans la peau de cette femme perdue, qui a décidé de vivre autrement. En plus d’une excellente performance d’Isabelle Huppert, Benoit Jacquot l’a très bien mise en valeur. L’actrice est belle et fascinante. On notera un joli rôle tout en complicité et ambiguïté pour Jean-Hugues Anglade.

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« Villa Amalia » est donc un film intéressant, réussi sur beaucoup de points, mais qui reste toutefois inégal, avec des défauts, des incohérences, des raccourcis, comme si on avait tranché dans le film.

Note : 13/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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