mars 19, 2024

The Search

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De : Michel Hazanavicius

Avec Bérénice Béjo, Annette Bening, Maxim Emelianov, Abdul Khalim Mamutsiev

Année: 2014

Pays: France, Georgie

Genre: Drame, Guerre

Résumé :

Le film se passe pendant la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999. Il raconte, à échelle humaine, quatre destins que la guerre va amener à se croiser. Après l’assassinat de ses parents dans son village, un petit garçon fuit, rejoignant le flot des réfugiés. Il rencontre Carole, chargée de mission pour l’Union Européenne. Avec elle, il va doucement revenir à la vie. Parallèlement, Raïssa, sa grande sœur, le recherche activement parmi des civils en exode. De son côté, Kolia, jeune Russe de 20 ans, est enrôlé dans l’armée. Il va petit à petit basculer dans le quotidien de la guerre.

Avis :

Alors qu’il avait déjà une bien belle carrière, Michel Hazanavicius s’est lancé dans le pari un peu fou de « The Artist » et il connut le succès qu’on lui connaît et c’est ainsi que le réalisateur ira chercher en Février 2012 son Oscar du meilleur réalisateur, ce qui fait de lui le deuxième français après Roman Polanski à recevoir la précieuse statuette. On attentait alors le prochain film du réalisateur avec une curiosité certaine et après avoir fait un détour pour un court-métrage du film « Les infidèles« , Michel Hazanavicius est de retour avec son film le plus sérieux, « The Search« .

Avec « The Search« , Michel Hazanavicius nous plonge en 1999, quand la Russie a décidé d’envahir la Tchétchénie sous des prétextes fallacieux. Si les films de guerre sont monnaies courantes dans le cinéma, peu aborde le conflit Russie/Tchétchénie et c’est avec un certain courage que Michel Hazanavicius se lance dans une fresque de plus de deux heures. Deux heures intenses, de pures émotions. Deux heures pleines de pessimisme et aussi d’espoir, pour un film vérité des plus touchants.

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Un enfant fuit son village après l’assassinat de ses parents. Sa sœur le recherche. Une chargée de mission pour l’Union européenne est là afin d’essayer de prouver que le conflit n’est pas une opération anti-terroriste comme le gouvernement russe l’affirme, mais bel et bien un acte de guerre. Et enfin, un jeune de dix-neuf ans se voit embarqué dans une formation de soldat. Une femme d’une quarantaine d’années essaie, elle, de recueillir des orphelins de guerre. Ces cinq destins que la guerre brise peu à peu vont alors se croiser dans une Tchétchénie en ruine, qui essaie de survivre tant bien que mal.

S’engager sur le chemin de la guerre de Tchétchénie n’était pas le sujet le plus facile que Michel Hazanavicius pouvait choisir et on peut dire sans hésiter que c’est une jolie réussite. Voulant un aspect documentaire, un peu comme si on assistait à un reportage, Michel Hazanavicius nous plonge au plus près du conflit et des émotions de ses personnages. D’ailleurs plus que les intrigues en elles-mêmes, c’est ce ton vérité qui prend d’emblée quand on regarde le film. Le réalisateur a réussi à capturer une ambiance, une tension, un chaos et l’a très bien retranscrit à l’image. Sans tomber dans le sensationnel, « The Search » prend, passionne et bouleverse car il résonne comme quelque chose de véridique. À la fois violent et touchant, Michel Hazanavicius a su tirer un grand drame sans pour autant tomber dans le pathos ou la facilité scénaristique.

Le scénario est bien documenté, le réalisateur y développe bien, en peu de temps, les origines du conflit. Michel Hazanavicius, à travers le destin de tous ces personnages, va aborder tous les fronts. D’un côté, il y a un enfant qui se tait. Un enfant qui a vécu et vu l’horreur gratuite. De l’autre, on aura un jeune homme enrôlé, que l’on va former à grands coups d’humiliation, de violence et d’insultes homophobes rabaissantes, pour devenir un soldat de l’armée. Et au milieu, on a une jeune femme qui essaie tant bien que mal de faire éclater la vérité sur le conflit. « The Search » est aussi un combat de silence, de paroles et de regards. Cette femme qui de son côté récolte des témoignages de victimes de la guerre afin de faire réagir, devra, chez elle, supporter le silence de ce petit garçon renfermé. Michel Hazanavicius développe une belle relation entre cette jeune femme et ce petit. On est très souvent touché par les silences et les regards, comme on est aussi souvent touché par les approches d’une Bérénice Béjo qui se prend peu à peu d’affection pour ce gamin.

Ce ton reportage est aussi obtenu par l’excellence des décors dans lesquels a tourné Michel Hazanavicius. Parfaitement reconstitué, « The Search » impressionne par son réalisme. À aucun moment, on ne doute de ce que l’on est en train de regarder et on peut dire que le réalisateur nous a offert un rendu à la hauteur des ambitions. Certaines scènes d’attaque ou de ruines sont bluffantes. « The Search » respire l’horreur de la guerre à chaque instant. Chaque décor, chaque costume, chaque comédien, tout est criant de vérité.

Pour ce film, Michel Hazanavicius a fait appel à son épouse, la talentueuse Bérénice Béjo et il lui offre un rôle magnifique et la comédienne le tire en permanence vers l’excellence. On trouvera dans ce film la trop rare Annette Bening qui sera très convaincante. Mais les très belles surprises viennent surtout des acteurs inconnus que Michel Hazanavicius a choisis. Le petit garçon est joué par Abdul Khalim Mamutsiev et il crève tout simplement l’écran. On sera aussi très touché et ému par le sort qui est réservé au personnage joué par Maxim Emelianov, qui est la deuxième très belle révélation du film.

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Michel Hazanavicius réussit très bien son passage au plus sérieux. « The Search » explique très bien le conflit, les ressentis, et c’est sans langue de bois que Michel Hazanavicius met en lumière les horreurs commises, l’irrespect et le manque de loyauté de l’armée russe.

Note : 18/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gYHlDMjCrQs[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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