avril 25, 2024

Un Petit Boulot

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De : Pascal Chaumeil

Avec Romain Duris, Michel Blanc, Alice Belaïdi, Gustave Kervern

Année : 2016

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Jacques habite une petite ville dont tous les habitants ont été mis sur la paille suite à un licenciement boursier. L’usine a fermé, sa copine est partie et les dettes s’accumulent. Alors quand le bookmaker mafieux du coin, lui propose de tuer sa femme, Jacques accepte volontiers…

Avis :

Il y a six ans de ça débarquait un réalisateur que peu de monde a vu venir, Pascal Chaumeil. Il y a six ans de cela, après plus de vingt ans à avoir travaillé pour les autres ou sur des séries télés et autres téléfilms, Pascal Chaumeil présente son premier long métrage, « L’arnacoeur« , comédie surprise et surprenante qui a conquis le cœur des spectateurs avec plus de quatre millions d’entrées. « L’arnaoceur » lui a donc ouvert en grande les portes du cinéma, mais après « Un Plan Parfait« , « Up & down« , Pascal Chaumeil trouve la mort à cinquante-quatre ans des suites d’un cancer. « Un petit boulot » est donc son dernier film. Film que le réalisateur n’aura pas eu le temps de finir.

« Un petit boulot » est un film qui dès le départ annonce quelque chose de sympahique. Comédie dramatique, le scénario est écrit par Michel Blanc, dont l’humour piquant n’a rien perdu, une réalisation de Pascal Chaumeil, dont « L’arnacoeur » avait beaucoup fait sourire. Puis le réalisateur retrouvait Romain Duris qui a le don de se faire rare afin de bien choisir ses films. À la découverte de la bande-annonce, le film s’annonçait comme un mélange des genres, œuvrant sur plusieurs fronts et le résultat tient bien toutes ses promesses. Perdu entre l’humour et l’absurde de Bertrand Blier, l’entraide de Ken Loach, Pascal Chaumeil nous livre la comédie française de cette rentrée. Une comédie à titre posthume, dont le réalisateur peut être fier.

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Jacques habite une petite ville perdue dans le nord de la France. Chômeur, Jacques a bien du mal à sortir la tête de l’eau. Comme dirait l’autre, c’est la loi des séries dans la vie de Jacques, car après la fermeture de son usine, sa copine l’a plaqué et alors qu’il pensait que la situation ne pouvait être pire, l’un de ses amis (qui n’en est pas vraiment un), lui propose une belle somme d’argent pour que Jacques assassine sa femme. Si au départ Jacques refuse, il se laisse finalement convaincre et quand il va tuer la femme de son ami, Jacques va toucher le fond, car l’acte est facile et il le rend puissant et en vie. Le dit ami lui propose alors d’autres contrats et peu à peu, il se pourrait bien que Jacques se transforme en tueur à gage. Mais avant de passer professionnel, il lui faudra encore quelques cibles.

« Un petit boulot« , si petit soit-il, est le genre de boulot qu’on adorerait voir bien plus sur nos écrans, car franchement, on peut dire sans crainte que Pascal Chaumeil pour sa dernière réalisation, a parfaitement su gérer son film.

Avec « Un petit boulot« , on a le droit à une intrigue originale, cool, un brin fun, et qui joue beaucoup avec l’absurde, mais qui a su garder dans son fond un côté social qui n’est pas déplaisant. L’histoire concoctée est bonne et surtout elle tient la route jusqu’au bout et malgré les quelques petites maladresses, Pascal Chaumeil nous donne l’envie de suivre son film et d’aller jusqu’au bout de son histoire, afin de savoir comment le personnage incarné par Romain Duris va pouvoir se sortir de cet étau qui a l’air de se refermer sur lui peu à peu. Quand on regarde « Un petit boulot« , on ne peut que penser au cinéma de Bertrand Blier, tant les répliques écrites par Michel Blanc sont tordantes. Exemple :

« _ Je l’ai connu gamine, elle te faisait une pipe pour un ticket restaurant et en plus elle te rendait la monnaie…  »

« _ Quoi, tu vas me dire que t’as tué ton boss pour un SMIC ?!?! »

Et des comme ces deux-là, le film en est parcouru de part en part ! Puis la mise en scène de Chaumeil accentue encore plus l’humour sombre que l’on trouve ici. On ira même jusqu’à dire que certaines de ces répliques font partie des plus drôles, tordues, vulgaires ou politiquement incorrectes dans ce que l’on a pu entendre cette année au cinéma. Bref, c’est un régal pour les oreilles, surtout que pour la plupart, elles sont balancées avec panache par un duo génial.

Un duo composé de Romain Duris et Michel Blanc. Un duo de l’extrême qui fonctionne à l’écran. Tous deux sont excellents, chacun complète l’autre, tout en apportant une touche de faux-semblant, de faux-cul, comme si quelque chose sonnait faux entre eux. Quand on suit ce film, nous ne sommes pas sûrs qu’on n’est pas en train de se faire avoir. Du coup, il a tendance à monopoliser notre attention, afin d’être sûr qu’il n’y ait pas une anguille planquée sous la roche.

De plus, Pascal Chaumeil a eu l’heureuse idée d’installer un vrai fond sur film. Un fond réaliste qu’on n’attendait pas et qui renvoie à toutes ces personnes au chômage qui vivent de petits boulots. Des personnes qui travaillent avant tout pour survivre. Ainsi, discrètement, Pascal Chaumeil peint une triste réalité, notamment avec le personnage joué par Gustave Kervern et dénonce un système a qui du mal à bouger, particulièrement dans ces régions vides. Le réalisateur, à travers plusieurs personnages, parle aussi du sentiment d’injustice ou d’impuissance (les scènes face à l’infect Alex Lutz) et le tout est fait sans tomber dans la caricature du salaud de patron, même si là encore, il aborde quelque peu ce côté avec les investisseurs qui ont pompé tout ce qui y avait à prendre.

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« Un petit boulot » est donc une belle surprise qui réunit bien des ingrédients et le tout fonctionne parfaitement. Devant cet ultime film signé Pascal Chaumeil, on rigole des situations cocasses ou incongrues, on s’amuse des déboires de cet apprenti tueur à gage, bien trop honnête pour l’être totalement. Puis on est touché aussi, notamment avec le rôle tenu par Gustave Kervern. Alors ce n’est peut-être pas la comédie de l’année, mais « Un petit boulot » fait assurément parti des meilleurs films français qu’on ait vu et il mérite vraiment qu’on s’y arrête.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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