avril 20, 2024

Princesse Mononoké

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Titre Original: Mononoke-Hime

De : Hayao Miyazaki

Année : 1997

Pays : Japon

Genre : Animation

Résumé :

Au XVe siècle, durant l’ère Muromachi, la forêt japonaise, jadis protégée par des animaux géants, se dépeuple à cause de l’homme. Un sanglier transformé en démon dévastateur en sort et attaque le village d’Ashitaka, futur chef du clan Emishi. Touché par le sanglier qu’il a tué, celui-ci est forcé de partir à la recherche du dieu Cerf pour lever la malédiction qui lui gangrène le bras.

Avis :

Alors que les studios Ghibli prospéraient dans leur pays, suite à des films d’animation reconnus et d’une qualité remarquable, il aura fallu attendre près 13 ans pour voir enfin apparaître l’un de ces dessins animés, tant rejetés par les politiques et les médias français. Princesse Mononoké est le premier succès international de la firme et montre les talents de Hayao Miyazaki, qui deviendra une référence de par le monde dans le domaine de l’animation et du manga. Mais qu’est-ce qui a fait le succès de ce film ? Pourquoi la France a-t-elle mis tant de temps pour sortir un film d’animation des studios Ghibli ? Parce que si le film a été produit et fait en 1997, il faudra attendre l’an 2000 pour le voir dans les salles obscures. Pourquoi ce film est-il devenu une référence du genre ? Petite analyse aux pays des Dieux et des misérables humains.

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Invasion de godemichets !

 

L’histoire de ce film d’animation va toucher un très grand public parce qu’il parle du folklore japonais, mais il parle aussi de l’être humain, de sa soif d’argent et de pouvoir et surtout de son délaissement de la nature et de ses croyances. Ashitaka, alors futur roi d’un village, tue un sanglier géant rongé par une présence noirâtre et prenant la forme de petits vers. Alors qu’il lui plante une flèche entre les deux yeux, la présence lui ensorcèle le bras. On apprend alors que c’est la représentation de la haine et qu’à chaque fois qu’il ressentira cette émotion, la tâche grandira et il sera alors consumé par cette haine féroce. Il doit alors aller vers un pays très éloigné pour retrouver le grand cerf, le Dieu de la forêt, pour lui implorer de l’aider. Il va alors faire la rencontre de la princesse des loups, sauvageonne qui lutte contre une femme extrayant du fer de la montagne, détruisant la forêt et voulant devenir la reine du monde en créant des fusils. Encore une fois, on rencontre les thèmes qui sont très chers à Miyazaki, comme la folie des grandeurs de l’homme quitte à tout détruire sur son passage ou encore l’importance des croyances et du passé, qui nous renseigne sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Mais plutôt que de faire un film contre l’espèce humaine, comme on peut le voir dans Nausicäa, Princesse Mononoké va être plus ambivalent et on va peser le pour et le contre, à l’image de Ashitaka, blessé par une créature, qui voit la bonté et la cruauté chez la chef du village et qui voit la détresse des animaux de la forêt et la situation délicate de la princesse. De ce fait, le message demeure assez fort dans sa démarche et montre toutes les difficultés à faire entendre raison à un humain, montrant finalement son peu d’humanité. Mais on voit aussi cette déshumanisation du côté des Dieux, parfois peu intéressés par le sort de la forêt ou des humains, préférant se laisser mourir.

Mais le film ne va pas attirer seulement une foule de personnes grâce à son scénario intelligent et touchant. Il va attirer une multitude de personnes grâce à son action et à ses dessins. Depuis maintenant 16 ans, le dessin n’a pas pris une seul ride et l’animation est d’une fluidité hallucinante. Montrant toute la maestria de son art, Hayao Miyazaki et ses acolytes subliment la forêt, idéalisent des loups gigantesques et proposent un héros et une héroïne très charismatiques. Bien plus nerveux que Nausicäa ou que Chihiro pour ne citer qu’eux, le métrage va alterner les phases d’émerveillement et de beauté que l’on peut voir dans la forêt avec tous les animaux ou encore avec l’apparition du cerf, et phases d’action pures et dures avec les attaques des loups sur le village ou encore le final grandiose où le dieu de la vie devient le dieu de la mort. Les européens, alors habitué à des dessins animés trop puérils ou aux mangas répétitifs se retrouvent devant un film d’animation ressemblant à un vrai film fantastique, avec un vrai scénario et des dessins à tomber par terre. Mais encore plus fort que le dessin, le message présent dans ce film n’a pas vieilli lui aussi ! Pire, il est encore plus d’actualité aujourd’hui, avec la destruction de la forêt amazonienne ou encore avec le terrorisme qui mine son monde alors que ce dernier se meurt chaque jour ! Miyazaki, prophète malgré lui ? Peut-être bien, mais cela signifie alors que tout doit bien se finir, car, comme pour Nausicäa ou encore Chihiro, le film se termine bien et laisse une vision d’espoir pour l’avenir.

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Tu veux que je le bouffe ce chroniqueur ?

Au final, Princesse Mononoké est un énorme film d’animation, d’une richesse incroyable et d’une beauté fatale. Si l’on pourra peut-être redire sur sa durée et sur certains passages un peu longs ou encore sur des personnages antipathiques et qui s’en sortent, on ne pourra que voir le message d’espoir et d’alerte que lance Miyazaki dans ce film. Bref, un film beau, émouvant, trépidant, moins caustique que Nausicäa mais plus grand public.

Note : 17/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Princesse Mononoké »

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