mars 29, 2024

BeWitched ! – Top 10 des Films de Sorcières

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Parmi les créatures de la nuit les plus cinégéniques, la sorcières fait office de vilain petit canard. Il faut dire que face aux vampires, zombies ou autres entités fantomatiques, la mégère qui fait tourner sa potion dans un vieux chaudron et qui ricane au clair de lune sur son balai a pris un sacré coup de vieux. Il faut dire que si les légendes folkloriques entretiennent non sans mal des histoires vieilles comme le monde à partir de vieilles au nez crochu, la littérature de jeunesse et le cinéma d’animation n’a pas fait que du bien à la sorcière. Devenue une sorte de moquerie et non plus un personnage craint, la magicienne maléfique en a fait les frais et ne fait plus peur aujourd’hui. Même le cinéma s’y est mis, mettant la sorcière à toutes les sauces et notamment dans des comédies familiales, continuant à entretenir le mythe comme quoi une sorcière, c’est juste une frustrée de la vie à qui il faut donner du bonheur.

Mais que deviennent les vraies méchantes ? Seules qui puent, qui bouffent des gosses et qui se livrent chaque soir à des sabbaths au fond des bois ? Pour autant le cinéma ne les a pas oubliées. Toujours présentes, elles représentent tout de même un marché moins important que les créatures entrées dans la culture pop comme le vampire, qui a été décliné sous toutes ses formes. Mais avec la sortie de la suite du Projet Blair Witch, qui s’intitule sobrement Blair Witch, la sorcière (ou tout du moins le mythe de la sorcière) revient sur le devant de la scène et semble fasciner de plus en plus, revenant à des fondamentaux plus binaires, à savoir la peur qu’elles instaurent par leurs rituels païens et cette volonté de vivre en marge de la société. L’occasion était trop belle pour ne pas établir un petit top des films de sorcières, même avec des comédies dedans, car parfois l’horreur se trouve aussi dans des films familiaux.

  1. Dangereuse Alliance de Andrew Fleming

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Huitième plus gros succès aux Etats-Unis depuis les années 80 sur le thème des sorcières, Dangereuse Alliance (plus connu sous le titre original The Craft) propose une vision très différente de la sorcière classique que l’on connait tous. S’ancrant typiquement dans la veine des films pour adolescents des années 90, le métrage d’Andrew Fleming essaye de remettre au goût du jour la sorcière dans un contexte plus contemporain et tente de poser des questions existentielles. Avec de tels pouvoirs, que ferions-nous ? Quels rêves serions-nous prêts à réaliser ? Il est bien évidemment question de limite dans ce métrage tout à fait honorable, mais le film mise aussi beaucoup sur des scènes d’action qui ne sied pas forcément à ce style, oubliant parfois qu’une bonne ambiance glauque sert bien mieux la sorcellerie qu’un campus rempli d’adolescents.

  1. Hocus Pocus de Kenny Ortega

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Sorti trois années plus tôt que Dangereuse Alliance, Hocus Pocus occupe une place à part dans la filmographie des films Disney. D’une part parce qu’il est une comédie familiale aux accents horrifiques, et d’autres part parce qu’il parle de sorcières peu sympathiques. En effet, dans ce métrage, un jeune garçon ramène par inadvertance trois sœurs sorcières à la vie et celles-ci doivent tuer un maximum d’enfants pour rester jeunes et belles. Sans jamais tomber dans le glauque ou l’ambiance macabre, Hocus Pocus a tout de même le mérite de mettre en avant des sorcières comme l’image d’Epinal que l’on se fait. Nez crochu, robe au vent et balai dans le ciel, Disney revisite des classiques du genre et livre un film gentillet mais qui marquera certain esprits, surtout au début des années 90.

  1. Les Sorcières d’Eastwick de George Miller

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Il faut savoir que le grand George Miller n’est pas l’homme d’une seule saga. En effet, malgré le fait qu’il soit connu pour ses Mad Max (et à juste titre), il a aussi fait dans la comédie animale avec Babe et la comédie fantastique avec ce film. Un métrage au casting de luxe puisqu’il aligne Jack Nicholson en Satan, Michelle Pfeiffer, Cher et Susan Sarandon en sorcières. Les Sorcières d’Eastwick est une comédie fantastique dans laquelle trois sorcières se font entretenir par un homme étrange. D’ailleurs tout le film baigne dans une atmosphère délétère, assez bizarre pour un résultat mitigé mais globalement intéressant, mettant en avant trois sorcières totalement intégrées dans la société et qui n’utilise leur magie que par nécessité. Il en résulte donc un traitement original, bien loin des clichés de la sorcière maléfique. Surtout qu’ici, elles sont plutôt sympathiques.

  1. Les Sorcières de Nicolas Roeg

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Dans la littérature de jeunesse, la sorcière est souvent mal menée et parfois moquée. C’est en partie à cause de cela que la sorcière a perdu en crédibilité face à l’horreur qu’elle doive induire. Cependant, certains récits sont plus intelligents que d’autres à l’image des histoires de Roald Dahl. L’écrivain britannique a fourni un roman de jeunesse très connu sous le nom de Sacrées Sorcières. Le film de Nicolas Roeg n’est ni plus ni moins qu’une adaptation avec une excellente Anjelica Huston. Il s’agit donc d’un film pour enfants, mais qui comporte son lot de moments intéressants et surtout qui remet en place la sorcière comme grande méchante sans scrupules qui veut buter tous les enfants de la terre. Récit assez déroutant donc pour un film qui reste dans les clous et qui même s’il ne transcende pas le genre, met la sorcière comme grand vilain de l’histoire, instaurant une certaine crainte.

  1. The Lords of Salem de Rob Zombie

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Rob Zombie est un réalisateur qui possède une imagerie bien à lui. Depuis son premier métrage, La Maison des 1000 Morts, le cinéaste n’a plus lâché sa caméra pour fournir uniquement de l’horreur à l’écran. Cependant, The Lords of Salem se détache grandement de sa filmographique habituelle. Beaucoup plus lent, moins gore, le film profite d’une ambiance délétère absolue et d’un montage dérangeant pour mettre en avant des sorcières dans notre monde contemporain en lien avec un passé douloureux. Hypnotique, complètement barré, mélangeant des images modernes éclairées au néon avec des bûchers de sorcières, le film possède une identité propre qu’on ne peut lui enlever et tente de coller au maximum à cette ambiance si pesante chère à la sorcière. Un pari à moitié réussi, mais qui possède vraiment une identité.

  1. Black Death de Christopher Smith

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S’il y a bien une époque où la sorcière faisait flipper, c’est le moyen-âge. Epoque où les croyances étaient à leur paroxysme, permettant de donner une explication à certaines choses que l’on ne comprenait pas, la sorcellerie trouve sa source dans une époque troublée et troublante. Une époque bénie pour les réalisateurs qui se sont rués dessus avec la ferme intention de faire un film de sorcières violent et prenant, mélangeant alors horreur et histoire. Mais le seul qui s’en est sorti haut la main, c’est Christopher Smith avec Black Death, un film qui évoque la peste et la famine à cause d’une soi-disante sorcière. Le film est une réelle réussite tant sur le plan de la mise en scène que sur le plan de l’intrigue, laissant constamment planer un doute sur l’identité de la sorcière, ou tout du moins sur l’essence même d’une femme énigmatique. Il en ressort un film fort, parfois cru, quelque fois gore, mais d’une rare intelligence dans le traitement, sans concession.

  1. Haxan, la Sorcellerie à Travers les Ages de Benjamin Christensen

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Docu-fiction autour de la sorcellerie depuis la Perse antique jusqu’en 1920, ce métrage suédois et danois demeure un incunable du genre. Premier du genre à offrir quelque chose dans ce style, le film dérange par sa mise en scène réaliste et sobre. Sorti en 1922, ce film fait donc étalage de la chasse aux sorcières par l’inquisition, mais propose aussi une étude intéressante sur les superstitions, amenant à une tuerie pure et simple. Le film fut le métrage muet scandinave le plus cher de l’histoire et il fut banni aux Etats-Unis pour des scènes de torture et de nudité. Le film de Benjamin Christensen a connu de nombreuses censures, mais cela est certainement dû à un montage habile qui allie de vraies images de documentaire avec des scènes de fiction. Il en résulte un essai troublant, même près de cent ans plus tard.

  1. Les Sorcières de Zugarramurdi d’Alex de la Iglesia

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Peut-on être déjanté, drôle et horrifique à la fois ? La réponse est bien évidemment oui, puisque l’humour noir rentre dans cette catégorie. Un humour que maîtrise parfaitement Alex de la Iglesia qui profite de ses films pour parler de la société et de son dérèglement à travers des personnages et des situations loufoques et improbables. Son dernier film en date ne déroge pas à la règle et propose de parler sorcière et paganisme pour un résultat détonnant et hystérique. Les Sorcières de Zugarramurdi est intéressant car il traite de la sorcellerie de façon frontale, tout en y apportant une touche d’humour noire salvatrice pour un film qui parle de la famille, des malédictions dont on veut s’affranchir, mais aussi de la recherche désespérée de l’amour. Un film de sorcières à part, mais qui garde l’aspect horrifique de la créature, tout en l’agrémentant d’un humour grinçant.

  1. The Witch de Robert Eggers

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Détesté par certains, adulé par d’autres, The Witch est un film qui divise et qui ne mettra pas tout le monde d’accord. Il faut dire que le métrage de Robert Eggers est très lent et qu’il mise principalement sur sa mise en scène et son ambiance brumeuse. Renouant presque avec le cinéma gothique des années 60/70, The Witch propose de suivre une famille de bigot s’exilant dans la plaine en bordure de forêt en cause d’une société qui commence à réfuter l’existence de Dieu. C’est alors que des évènements étranges commencent à se faire sentir et l’aînée de la famille est suspectée d’être une sorcière. Film poignant de par son ambiance et son travail sonore The Witch propose une descente en enfer pour une jeune fille qui va découvrir le monde de la sorcellerie dans une dernière scène choc. Un film lent, certes, mais qui pose les bases d’un folklore anglais autour de la méchante sorcière qui mange les enfants. Une sorcière basique donc, et un film qui a le mérite d’explorer les légendes de son passé sans les dénaturer.

  1. Suspiria/Inferno de Dario Argento

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On peut reprocher beaucoup de choses à Dario Argento, surtout ces dernières années où il a fourni des films très en deçà de son potentiel. Car si on remonte un peu dans sa filmographie, on retrouve deux chefs d’œuvre incroyables traitant de la sorcellerie de manière différente, mais dans un cadre presque identique. Du coup, impossible de séparer Suspiria d’Inferno dans le film de sorcière, tant les films sont relativement proches dans leur traitement. Si le premier est plus flamboyant au niveau des couleurs et plus exubérant dans son traitement, le second sera plus glauque, plus insidieux, pour fournir finalement un film qui tutoie le chef d’œuvre absolu. Et il faut bien avouer que pour parler de sorcière, le cinéaste italien n’a pas son pareil, réussissant à placer la créature dans un contexte contemporain tout en gardant cette magie noire et maléfique antique. Bref, deux films qu’il faut absolument voir.

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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