mars 29, 2024

La Chanson de l’Eléphant

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Titre Original : Elephant Song

De : Charles Binamé

Avec Bruce Greenwood, Xavier Dolan, Catherine Keener, Carrie-Anne Moss

Année: 2016

Pays: Canada

Genre: Drame

Résumé:

À la veille de Noël, la disparition soudaine du docteur Lawrence provoque une onde de choc dans l’institution psychiatrique où il exerce. Le directeur, le docteur Green, veut éviter que la nouvelle devienne publique, car l’hôpital a été récemment au centre d’un scandale. Il entreprend alors de questionner Michael, un jeune homme en traitement qui est le dernier à avoir vu le médecin. Malgré l’avertissement de l’infirmière en chef qui connaît mieux que quiconque le patient, celui-ci entraîne Green dans un jeu psychologique qui le trouble profondément.

Avis :

Réalisateur belge, Charles Binamé détient une petite carrière qui passe pour le moins inaperçue. Ses films sont mal distribués et bien souvent ont bénéficié de peu de luminosité dans leur promotion. Et pourtant, malgré ce manque de relief, le réalisateur tourne régulièrement et a même réussi à s’exiler et comme beaucoup s’essayer à l’aventure américaine. Charles Binamé est d’abord entré par la petite porte des séries télés, et c’est petit à petit qu’il tient enfin son premier long américain.

« La chanson de l’éléphant » est un huis-clos perdu en hôpital psychiatrique. Tenu par une intrigue intéressante, « La chanson de l’éléphant » attire les projecteurs sur lui principalement de par la présence de Xavier Dolan en tête d’affiche. Génie pour certains, bien surestimé pour les autres, Xavier Dolan attise les curiosités et « La chanson de l’éléphant » a de quoi attiser, puisqu’il s’agit là du premier grand rôle du comédien réalisateur autre que devant sa propre caméra.

« La chanson de l’éléphant » laissait espérer un film tendu, sous pression et qui jouerait la carte des faux-semblants, mais le résultat sera assez loin de ça et les promesses faites ne seront pas si tenues. Si l’intrigue et son déroulement restent bons et intéressants, quoiqu’un peu caricaturaux, le film souffre beaucoup de la présence de Xavier Dolan, qui aura bien toutes les peines du monde à nous faire croire en son personnage.

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Hiver 1966, la veille de Noël, le psychiatre d’un hôpital psychiatrique a disparu sans laisser de traces et les seules certitudes que le personnel a, c’est qu’il s’est entretenu avec Michael, un des patients les plus imprévisibles de l’hôpital. Le collègue du docteur Lawrence, le docteur Green, décide alors de recevoir le jeune homme afin de savoir s’il sait ce qui est arrivé au docteur Lawrence. Mais Michael est loin d’être un cas simple et découvrir le vrai au milieu du faux est un véritable parcours. Un parcours semé de pièges dans lesquels il est préférable de ne pas se laisser prendre.

Thriller psychologique et face à face médecin/patient le tout dans un asile de dingues, « La chanson de l’éléphant » a de bons ingrédients réunis pour laisser présager un drame prenant et peut-être même malsain. Et dans un sens, le film est assez réussi. Du point de vue de son intrigue, le tout tient la route, et le film dégage une certaine tension tout à fait appréciable. Charles Binamé rend un film qui oscille bien entre le mystère du présent avec cette disparition et le passé de ce jeune homme qu’on découvre à grands coups de flashbacks plus ou moins bien pensés. Le scénario est comme on avait envie de le trouver, c’est-à-dire que les entretiens entre le médecin et « son » patient sont faits de faux et de vrai. Ils sont faits de manipulations des deux côtés, de demi-vérité, ou de confessions sincères ou fictives. Bref, le tout tient la route et se révèle être bien. L’intrigue nous offre pas mal d’éléments qui amèneront à la vérité, mais il faudra aussi faire le tri et ne pas se lancer sur de mauvaises pistes. C’est bien, puisque l’on reste en permanence suspicieux. On notera que « La chanson de l’éléphant » est soutenu par d’excellents dialogues, riches en sous-entendus qui sont plaisants à écouter.

« La chanson de l’éléphant » est un huis-clos qui est bien tenu par Charles Binamé. Le réalisateur arrive à surprendre dans les dernières minutes de son film. On appréciera que le film garde son mystère jusqu’au bout. Commençant par un interrogatoire du médecin, on comprend donc qu’il s’est passé quelque chose que l’on va découvrir à travers les entretiens et là encore, le tout est plutôt bien réussi. C’est vrai qu’on aurait voulu que le film soit plus sombre, plus tendu, et même plus stressant, rendant ses entretiens imprévisibles. On regrettera aussi que le rendu de ses entretiens soit trop propre et finalement, même si l’histoire nous tient, on reste déçu que le réalisateur n’ait pas rendu un film avec plus de caractère. Un film qui marque plus les esprits. Un film qui augmente crescendo pour finalement exploser dans un face-à-face final, presque violent. Mais non, à la place de ça, on a le droit à un film qui fonctionne bien, qui se suit dans son histoire, sans être désagréable, mais qui n’ira pas chercher au-delà.

Autre élément qui vient entraver tous les bons côtés, c’est son acteur principal Xavier Dolan qui tient là un personnage bien trop complexe et audacieux pour lui. Un personnage que le comédien n’a pas su saisir, offrant un jeu plein de tocs et faussement fou. Le comédien essaie, il croit, mais il tombe dans la caricature et il peine à nous convaincre qu’il est le personnage, car bien souvent, c’est Xavier Dolan qui joue un personnage que l’on voit et non l’inverse. Et c’est franchement dommage, car en plus de ça, il fait face à d’excellents comédiens pour lui donner la réplique (Bruce Greenwood, Catherine Keener, Carrie Ann Moss). Des comédiens qui sont convaincus et convaincants. D’ailleurs, on célébrera le retour en force de Bruce Greenwood excellent dans le rôle de ce psy déchiré. Son duo avec Catherine Keener est très touchant.

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« La chanson de l’éléphant » est donc un film inégal mais très loin d’être inintéressant. Prenant dans son intrigue, intelligent dans sa névrose, doté de personnages bien écrits, il est fort dommage que les coquilles, et particulièrement Xavier Dolan, viennent ternir ce film, qui se laisse regarder certes, mais sans passion. Et surtout qui risque fort bien de s’oublier quelques temps après l’avoir vu.

Note : 11/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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