mars 29, 2024

Les Survivants de l’Infini

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Titre Original : This Island Earth

De : Joseph M. Newman et Jack Arnold

Avec Jeff Morrow, Faith Domergue, Rex Reason, Lance Fuller

Année: 1955

Pays: Etats-Unis

Genre: Science-Fiction

Résumé:

La planète Metaluna, en guerre avec un monde voisin, Zahgan, recherche de l’uranium pour continuer la lutte. L’agent Exeter est envoyé sur Terre pour enlever deux savants qui travaillent pour Metaluna.

Avis :

La science-fiction et plus précisément le space opéra est apparu assez tardivement au sein de la littérature tout d’abord, puis au cinéma. Il faut dire qu’entre les problèmes techniques de l’époque et les histoires épiques, il était assez difficile de transposer certaines histoires sur grand écran. Mais il faut un début à tout et c’est avec Les Survivants de l’Infini que le Space Opéra connait ses lettres de noblesse. Datant de 1955, le film est très exigeant et va faire étalage de tous les effets spéciaux de l’époque afin de construire une intrigue d’invasion assez classique, mais, en recontextualisant, posant les bases de ce que sera par la suite des Star Wars ou des Star Trek. Profitant d’une restauration en haute définition, Les Survivants de l’Infini, qui avait déjà connu une certaine résurrection avec le magazine Metaluna faisant directement référence au film en question, va renaître de ses cendres pour éclater de mille couleurs aujourd’hui.

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Car c’est le principal intérêt de ce film qui, disons clairement, a très mal vieilli au niveau des effets spéciaux. Surtout les effets visuels qui sont désuets aujourd’hui et qui sont vraiment visibles à l’écran. Si cela montre les limites techniques de l’époque, ces effets apportent tout de même une plus-value au film qui essaye de se démarquer et n’hésite pas à voir plu grand pur impressionner. De plus, si les images dans l’espace sont assez ridicules, celles se déroulant dans un laboratoire, avec notamment la technologie alien, sont encore aujourd’hui de bonne facture et fonctionnent parfaitement. Mais le plus intéressant réside dans les couleurs. Filmé en technicolore (ce qui coûtait une blinde à l’époque), le film affiche des couleurs chatoyantes, un éclairage incroyable et cette restauration rend tout le charme du film qui est absolument exceptionnel de ce côté-là. D’autant plus que cela met en évidence les map painting, notamment sur la planète Metaluna, qui sont des peintures sur verre absolument sublimes et donnant un véritable style au métrage.

Cependant, hormis le petit coup de vieux visuel, Les Survivants de l’Infini vaut toujours son coup d’œil pour son scénario assez original et son bestiaire devenu culte au fil des ans. Sur fond d’invasion extraterrestre à cause d’une planète qui se meurt, un groupe de survivants décide d’employer les meilleurs scientifiques humains pour dominer la Terre. Un scénario déjà vu, mais pour l’époque révolutionnaire, qui abordait la Terre comme quelque chose de fragile et de passablement en danger face à une menace extérieur bien plus développé que nous. Alors certes, il y a quelques petites scories dans le métrage, comme le fait que le héros ne devine pas de suite qu’il est abordé par des extraterrestres alors que leur faciès ne laisse planer aucun doute. Mais on passe largement au-dessus face à la volonté des deux réalisateurs de proposer un spectacle épique et presque dantesque dans sa dernière partie.

Une dernière partie qui tient toutes ses promesses et montre un monstre du cinéma devenu aujourd’hui une figure indémodable de la science-fiction. Car une fois nos héros dans l’espace sur la planète Metaluna, on va avoir droit à des mutants qui seront l’image d’Epinal que l’on se fait d’eux avec le cerveau proéminent, les pinces de crabe, le visage insectoïde et la démarche pataude. Une créature fantastique, qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, surtout que depuis le début du métrage tout le monde semble humanoïde, mais qui s’impose comme un personnage incontournable de la science-fiction. Le final sera du coup bien plus rythmé que le reste du métrage, qui s’épuise par moments avec des longueurs regrettables, et on restera agréablement surpris par la tournure des évènements et cette volonté de proposer un spectacle de qualité avec du sens.

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Au final, Les Survivants de l’Infini est une madeleine de Proust pour tous les fans de science-fiction. Si le film a assez mal vieilli dans ses effets visuels, on ne peut lui imputer sa clairvoyance et le fait qu’il pose les bases d’un cinéma devenu aujourd’hui monnaie courante avec toutes les licences de space opéra que l’on connait. Un film qui vaut le coup d’œil pour la qualité de ses couleurs, pour son imagerie devenue classique maintenant mais aussi pour son scénario qui reste tout de même efficace malgré quelques longueurs regrettables et inutiles.

Note : 13/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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