mars 19, 2024

The Door – Hodor

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Titre Original : The Other Side of the Door

De: Johannes Roberts

Avec Sarah Wayne Callies, Jeremy Sisto, Suchitra Pillai-Malik, Javier Botet

Année: 2016

Pays: Angeleterre, Inde

Genre : Horreur

Résumé :

Une famille américaine mène une paisible existence en Inde jusqu’à ce qu’un accident tragique prenne la vie de leur jeune fils. La mère, inconsolable, apprend qu’un rituel antique peut lui permettre de lui faire un dernier adieu. Elle voyage alors jusqu’à un ancien temple, où se trouve une porte qui sépare le monde des vivants et celui des morts. Mais quand elle désobéit à l’avertissement sacré de ne jamais ouvrir cette porte, elle bouleverse alors l’équilibre entre les deux mondes.

Avis :

Il y a un réel problème avec le film d’horreur contemporain. Non pas qu’il soit plus mauvais qu’auparavant, mais il est soumis aux mêmes règles que les blockbusters face aux films à plus petit budget, c’est-à-dire qu’il doit rentrer dans des codes pour pouvoir rapporter un max d’argent. Cependant, les producteurs se fichent pas mal de la qualité du médium tant qu’il rapporte et fait des entrées en salles sans pour autant avoir d’interdiction trop grande, limitant ainsi l’accès à un certain public. De ce fait, très souvent on se retrouve devant des films d’horreur moderne qui n’ont aucune substance, aucune volonté de faire autre chose que ce qui est imposé par les majors. Il n’est donc pas étonnant de voir une baisse de qualité dans les films horrifiques sortant au cinéma, la faute à des distributions hasardeuses et une logique mercantile qui fusille toute prise de risque. The Door rentre immédiatement dans cette catégorie de films qui ne vont jamais trop loin, lorgne vers des choses déjà vues et n’assume pas totalement leur statut d’horreur, voulant à tout prix y inscrire une dramaturgie exubérante.

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Le deuil et le monde des morts sont des sujets très cinématographiques et de nombreux réalisateur s’y sont essayés, parfois avec succès et parfois avec agonie. On repense bien évidemment au sublime L’Orphelinat de Juan Antonio Bayona, mais depuis, c’est un peu la douche froide de ce côté-là. Quoiqu’il en soit, The Door sillonne le chemin sinueux du deuil et de la perte d’un enfant. Partant d’un drame très classique avec une séquence plutôt bien foutue sur la perte de l’être aimé, le film s’embourbe rapidement dans des égarements psychologiques surfaits et parfois surannés. Nous sommes en présence d’une femme qui fait une dépression suite à la perte de son fils alors qu’elle a une petite fille dont elle doit s’occuper. Certes, faire le travail de deuil est difficile, mais il faut s’accrocher à ce qu’il nous reste. Passé cette pirouette scénaristique, le film s’enfonce encore plus dans les méandres de l’incompréhension et de la réaction stupide. En effet, le déclencheur de l’histoire, de ce qui va lancer la phase vraiment horrifique avec les esprits, est d’une nullité absolue et arrive de façon abrupte sans réel intérêt. On sent clairement qu’il manque un travail sur les personnages et sur les réactions humaines.

Par la suite, le film va suivre un schéma classique de film d’épouvante moderne. Avec quelques jump scare, le film ne parviendra jamais à susciter la moindre émotion, que ce soit dans la peur ou dans la tristesse. Profondément prévisible, le réalisateur ne parviendra jamais à surprendre, et pire encore, certaines phases seront tellement téléphonées que l’on devinera bien avant ce qu’il se passe. Et c’est un peu problématique dans un film d’horreur que de ne pa ressentir de la peur ou un petit frisson. Cela vient principalement de deux choses. La première est que le scénario est totalement convenu et sans surprise et la seconde, c’est que les personnages sont très mal travaillés et on ne sentira aucune empathie pour eux. Sarah Wayne Callies est une actrice au rabais qui surjoue en permanence et malheureusement, on ne voit quasiment qu’elle à l’écran. Mais c’est surtout dans les choix des personnages que l’on va se rendre compte de la faiblesse du métrage, avec un père absent et travailleur, une mère dépressif aux réactions stupides ou encore une jeune fille monolithique qui ne transpirera jamais la peur ou la colère.

Mais le pire dans tout ça, c’est que l’on sent un réel potentiel pour faire un film qui sort des sentiers battus. Tout d’abord, le film se déroule en Inde, un pays peu exploité par le cinéma occidental et dont les us et coutumes peuvent être sujets à des histoires intéressantes. Il est dommage que dans The Door rien ne soit expliqué au niveau des croyances et que l’on cale deux aborigènes pour créer la peur ou un semblant de mysticisme. Ensuite, la photographie est très belle et la façon de voir Mumbaï comme une ville tortueuse est une belle idée. Cependant, cette idée n’est jamais exploitée et on se retrouve souvent soit dans la maison, soit dans un temple délabré. Le film montre une envie de plus, mais se restreint au plus facile et certainement au plus économique. Enfin, encore une fois, on ressent une réelle volonté de rendre la maison du couple assez inquiétante, visant du côté de Del Toro et de sa vision de la peinture expressive. Seulement, dans ce film, jamais rien n’est vraiment exploité et il manque clairement une ambiance malsaine ou inquiétante pour satisfaire le public. Johannes Roberts se contente ici du minimum syndical et n’arrive pas à rendre The Door intéressant, inquiétant ou intriguant.

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Au final, The Door est un énième film d’horreur qui ne contrariera personne mais qui est symptomatique de notre époque. Une époque où prendre des risques est prohibé, surtout dans le septième art, et dans laquelle tous les films d’horreur se ressemblent malgré des sujets parfois opposés. Le film de Johannes Roberts est inconsistant, ne possède aucune ambiance et ne profite jamais de son cadre pour apporter de la fraîcheur et un certain onirisme à son film. C’est dommage, le design de la créature est réussi et la mise en scène montre qu’il y a des moyens, mais tout le reste pêche à cause d’une motivation qui semble amoindrie par des raisons budgétaires.

Note : 05/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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