mars 19, 2024

George R.R. Martin – Le Trône de Fer 2 Le Donjon Rouge

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Résumé :

Comment Lord Eddard Stark, seigneur de Winterfell, Main du Roi, gravement blessé par traîtrise, et par la même plus que jamais à la merci de la perfide reine Cersei ou des imprévisibles caprices du despotique roi Robert, aurait-il une chance d’échapper à la nasse tissée dans l’ombre pour l’abattre ? Comment, armé de sa seule et inébranlable loyauté, cerné de toutes parts par d’abominables intrigues, pourrait-il à la fois survivre, sauvegarder les siens et assurer la pérennité du royaume ? Comment ne serait-il pas voué à être finalement broyé dans un engrenage infernal, alors que Catelyn, son épouse, a mis le feu aux poudres en s’emparant du diabolique nain Tyrion, le frère de la reine ?

Avis :

Quand on lit le trône de fer, on s’attend à avoir une œuvre de médiéval fantastique pur, avec ce qu’il faut de trolls, de gobelins et de chevaliers sans peur et sans reproche. Le seul problème, c’est que l’écrivain, George R.R. Martin n’a pas voulu copier Tolkien et propose lui aussi un univers très riche, mais avec une magie, un surnaturel à peine esquissé, qui n’est qu’au second plan de l’œuvre. Mais alors de quoi parle le premier cycle du trône de fer, dont le donjon rouge signe la conclusion ? Le trône de fer parle de politique à l’époque médiéval, avec ce qu’il faut de rois, de barons, de trahison et d’enquête, valorisant le côté le humain et mettant en avant, petit à petit, l’hypothèse d’une invasion de monstres fantastique. Privilégiant donc l’aspect enquête et romanesque, Martin ne risque pas de se faire confondre avec l’inventeur de Bilbo. Mais ce deuxième tome est-il aussi bon que le premier ? Ouvrons quelques pages et lisons ça !

On se souvient que l’on avait laissé notre personnage principal, lord Eddard Stark dans une fâcheuse posture, blessé à la jambe et avec ses comparses morts. Le Donjon Rouge reprend exactement là au s’arrêtait le premier tome et continue l’enquête que menait Eddard sur la mort de son prédécesseur, Jon Arryn. Sauf qu’il va vite découvrir le pot-aux-roses et que sa vie, ainsi que celui de toute sa famille va être en danger. Martin va alors montrer très habilement l’urgence des situations et que dans une période délicate, chaque fait et geste peut être interprété de manière différente et rendre des situations dangereuses. Plaçant son action dans un moment d’urgence et de guerre, l’écrivain va nous montrer son talent pour décrire des batailles épiques et des tactiques de combat fort lisible. Mais quand on referme le tome, ce n’est pas tant les combats qui vont nous rester en mémoire, c’est le sort de certains personnages, qui font de Martin, un des rares écrivains à ne pas avoir peur de donner la mort à des personnages centraux. D’ailleurs, il l’écrit lui-même dans le livre, citant le personnage le plus charismatique, Tyrion, il n’y a pas de héros, il n’y a que des personnes. En partant de là, Martin va s’attacher à écrire un maximum sur chaque personne, pour que l’attachement soit multiple et pas fixé sur un seul personnage. Ainsi, le découpage des chapitres en fonction du point de vue de chaque personnage est excellent et propose ainsi une vision globale et différente de tout ce qu’il se passe dans le monde.

Ce qui fait aussi la richesse du Trône de Fer, c’est la qualité du monde dans lequel évoluent les personnages. Coupé en deux par une mer immense, le monde du trône évoque des pays réels pour nous tout en nous faisant rêver. Ainsi, les Dothrakis sont des hommes qui ne jurent que par leurs chevaux, alors que les Targaryens sont les fils du dragon. Mais on ne peut s’empêcher de voir l’Afrique quand on lit les descriptions des Dothrakis. De l’autre, c’est le monde civilisé, avec ses grandes villes, ses complots pour accéder au pouvoir, et la perversité des gens. Du coup, si d’un côté, on a un aspect ancestral, presque obsolète au niveau des us et coutumes, on reste dans une notion de respect et de fidélité, alors que de l’autre côté, dans le monde soi-disant civilisé, on a droit à une perversion sous couvert de bonnes manières et de savoir-faire. Martin l’écrit relativement bien et au fur et à mesure de l’histoire, on ressent vraiment l’intention de montrer deux facettes différentes mais qui correspondent finalement à notre monde actuel.

Au final, Le deuxième tome du Trône de Fer est un très bon roman, qui conclut de manière inattendue la fin du premier cycle. Toujours aussi bien écrit, avec des personnages dont l’évolution peut aller jusqu’à l’écœurement (il suffit de voir le roi Joffrey ou encore Sansa la fille aînée de Stark), Martin livre un final assez apocalyptique mais qui laisse augurer une suite encore plus forte. En espérant que le monsieur ne se perde pas en chemin. Bref, un livre à lire pour tous les amoureux de la fantasy.

Note : 15/20

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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