mars 29, 2024

Hatebreed – The Concrete Confessional

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Avis :

Les groupes qui marquent les rudiments d’un genre se comptent sur les doigts de la main, et cela quel que soit le genre ou le style. Mais c’est d’autant plus restreint quand il s’agit de sous-genre et de style plus underground qui sera ensuite repris par d’autres. En ce sens, Hatebreed est quasiment le pionnier d’un genre nouveau au milieu des années 90, le Metal Hardcore. Derrière cette appellation barbare se cache un mélange des genres entre le thrash métal, le heavy et le punk. Sans jamais véritablement percé la poche du placenta dans lequel se trouve ce genre de groupes, Hatebreed s’est rapidement fait un nom sur la scène underground, assurant des shows dantesques et prônant une positivité  toute épreuve, provoquant un fossé entre la violence de la musique et les messages passés. Très vite, d’autres groupes se faufilent dans ce genre à l’image de Madball ou encore Emmure, des groupes tout aussi connus pour celui qui se préoccupe un peu de ce qui se passe sur la scène métal. Mais Hatebreed a une productivité qui frôle parfois l’indécence avec parfois deux albums la même année (en 2009) ou alors à un rythme plus mesuré d’un album tous les deux/trois ans. The Concrete Confessional est leur septième album studio et il arrive après The Divinity of Purpose qui restait dans la veine de ce que propose d’habitude le groupe. Qu’en est-il de ce confessionnal de l’enfer ?

Et bien dès la première piste, le ton est donné et Jamey Jasta, le leader du groupe, ne fait pas dans la dentelle, poussant un cri de rage et laissant libre court à une déferlante de riffs agressifs et ultra rapides. C’est bien simple, A.D. est l’osmose même des différents mélanges des genres qu’affectionne Hatebreed. Entre le punk que ne cracherait un The Exploited et des sonorités lourdes provenant directement du thrash, le groupe fait ce qu’il sait faire de mieux et balance même un solo de guitare à la Slayer avant de faire une rupture rythmique permettant d’alourdir encore un peu plus le morceau. La suite de l’album sera une longue plongée dans l’univers violent du groupe sur des morceaux courts mais très efficaces. Néanmoins, c’est l’un des principaux reproches que l’on peut faire à la formation sur The Concrete Confessional, la durée même du skeud. En effet, pour treize titres nous avons droit à un poil plus que trente-huit minutes de chansons, ce qui fait peu et une moyenne basse pour la durée de chaque titre. Certes, un morceau n’a pas besoin d’être long pour être efficace ou culte, mais il ne permet pas d’établir une ambiance ou d’afficher la volonté de créer un univers. Et c’est clairement ce qui manque au groupe, se laissant aller à une violence exacerbée sans pour autant créer une atmosphère efficace.

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De plus, comme bien souvent dans ce genre, la redondance se fait rapidement sentir au bout de plusieurs écoutes. Il est vrai qu’il s’agit d’un genre souvent moqué, où l’on a tendance à dire que chaque titre est un peu le même, mais dans cet album, même si tout cela reste bien foutu, on pourrait presque donner raison aux clichés. La faute à des rythmiques souvent similaires et des titres trop courts qui ne permettent pas une exploitation efficace de l’univers du groupe. Alors certes, il arrive que certains titres s’en sortent mieux que d’autres, comme In the Walls qui fait penser à une histoire Neil Gaiman avec les loups dans les Murs, mais le rapport doit être un hasard. En fait, le groupe s’en sort grâce à son énergie communicatrice et sa faculté à toujours trouver un rythme entrainant et entêtant. D’ailleurs, c’est surement l’un des seuls groupes dont on retient plus la rythmique que les paroles. Et puis il y a quelques fulgurances comme Something’s Off, le titre le plus long du skeud et qui montre toute l’ampleur du groupe. Efficace de bout en bout, arrivant à mettre un peu de chant clair, une jolie ligne de basse, des variations au sein du morceau et une rythmique scandée ultra mémorisable, le groupe démontre qu’il n’est pas qu’une seule boule d’énergie mal canalisée et énervée.

Au final, The Concrete Confessional, le septième album de Hatebreed, est un gros morceau bien balourd de métal hardcore. Puissant, enragé, le groupe n’a pas perdu de son superbe et reste encore et toujours sur le même crédo, lâchant un immense doigt d’honneur sur la scène métal commerciale. Mais si être têtu est une qualité, cela peut aussi être un défaut et Hatebreed s’enferme un petit peu dans ce genre, livrant quelque chose d’assez redondant et qui manque de titres phares ou mémorisables. Rien de déshonorant dans cet album qui reste de bonne facture mais qui aurait pu être beaucoup mieux.

  1. A.D.
  2. Looking Down the Barrel of Today
  3. Seven Enemies
  4. In the Walls
  5. From Grace We’ve Fallen
  6. Us Against Us
  7. Something’s Off
  8. Remember When
  9. Slaughtered in Their Dreams
  10. The Apex Within
  11. Walking the Knife
  12. Dissonance
  13. Serve Your Masters

Note: 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=eGOr91Wx4DM[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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