avril 23, 2024

Café Society

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De : Woody Allen

Avec Jeannie Berlin, Steve Carell, Jesse Eisenberg, Blake Lively

Année : 2016

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie dramatique

Résumé :

New York, dans les années 30. Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman a le sentiment d’étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, puissant agent de stars, accepte de l’engager comme coursier. À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n’est pas libre et il doit se contenter de son amitié.
Jusqu’au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre. Soudain, l’horizon s’éclaire pour Bobby et l’amour semble à portée de main…

Avis :

Woody Allen est un des cinéastes les plus prolifiques des cinquante dernières années. Tenant une moyenne d’un film par an, depuis le début de sa carrière, un nouveau film du cinéaste new-yorkais résonne toujours comme un petit événement. Alors bien entendu, avec une telle filmographie, tout ne peut être bon ou appréciable, mais on est forcé d’admettre qu’avec son charme et son style qui n’appartiennent qu’à lui, Woody Allen ne s’est pas souvent trompé.

Ce qu’il y a d’étrange et en même temps de constant dans le cinéma de Woody Allen, c’est qu’il a tendance à offrir un très bon cru une fois tous les deux ans. Un constat que l’on remarquera surtout depuis les années 2000, où le réalisateur a été capable de séduire des millions de spectateurs pour les décevoir sur le projet suivant. En 2015, Woody Allen nous avait présenté « L’homme Irrationnel« , qui s’est trouvé être un petit bijou d’enquête et d’humour comme on les aime chez le réalisateur. Mais comme ce cru 2015 fut très apprécié, c’est avec quelques craintes qu’on entre dans la salle pour ce « Café Society« . Et c’est tout sourire qu’on en ressort. Et même si le film est loin d’être parfait, s’il est loin d’être aussi excellent et prenant que « L’homme Irrationnel« , Woody Allen nous offre un film à l’intrigue assez ordinaire, certes, mais surtout un film qui déborde de charme et de beauté Allenienne comme on aurait envie d’en voir tout le temps.

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New-York dans les années 30, après avoir été vivre quelque temps à Hollywood et travaillé pour son oncle, Bobby Dorfman est de retour dans sa ville natale et va ouvrir avec son frère un club, le Café Society, qui va très rapidement s’imposer comme l’endroit à la mode de la ville. L’endroit où l’on doit être vu ! Bobby connaît donc un très beau succès professionnellement, mais dans son intimité, c’est plus conflictuel.

« Café Society » est donc un bon film de Woody Allen. C’est un film qui est assez surprenant puisque ici Woody Allen nous raconte une histoire qui est assez banale en fin de compte. Une intrigue qui tourne beaucoup autour d’un « triangle » amoureux qui au final n’en sera pas vraiment un. Donc, si on s’arrête aux grandes lignes de « Café Society« , Woody Allen fait très simple, et même sans vraiment de surprise, en nous présentant un film qu’il nous a déjà raconté de près ou de loin dans sa filmographie.

Mais « Café Society » ce n’est pas que des grandes lignes et quand on le regarde de plus près c’est un film qui déborde littéralement d’idées, de répliques magiques et surtout de charme. Un charme fou, Allenien au possible, un charme dont on pourrait faire une liste de tous les éléments et autres détails qui sont très plaisants et dépaysants.

Premièrement, il y a cet humour génial. Cette drôlerie qui n’appartient qu’à Woody Allen. Le réalisateur nous a encore une fois concocté des personnages névrosés, coincés, gauches, pleins d’entrain et d’absurdités. Des personnages qui sont bien écrits et bien joués et qui finissent même par être plus intéressants que l’intrigue en elle-même. D’ailleurs, Jesse Eisenberg est bien l’alter égo parfait de Woody Allen pour ce film. L’acteur est métamorphosé en Woody Allen, il parle vite, il bouge beaucoup et se pose encore tout un tas de questions et de réflexions, c’est avec plaisir et drôlerie qu’on va suivre ses aventures amoureuses ou judiciaires ou simplement complexes avec sa famille.

Le film est aussi parcouru d’un humour juif totalement assumé et amusé. Woody Allen s’amuse des clichés et il nous fait bien rire. Si parfois Woody Allen en a peut-être un peu trop fait, comme par exemple dans « Anything else« , avec « Café Society« , il trouve le ton juste et certaines des répliques et des situations auxquelles sont confrontées les personnages et en particulier la mère du film, divinement jouée par Jeannie Berlin, valent leur pesant d’or. Le film déclenche les rires aussi quand il aborde la mafia et les gangsters. Avec ce film, Woody Allen a une façon tellement décomplexée et presque burlesque d’aborder les gangsters et les exécutions qui fait que tout en étant sérieux, on ne peut rien prendre au sérieux et c’est ça finalement qui est très drôle.

Le charme de « Café Society« , c’est aussi la mise en scène et la photographie chaude et lumineuse qui parcourt le film et qui est de toute beauté ! Elle contribue énormément au débordement de charme du film. Puis bien sûr, il y a New-York, encore et toujours New-York. Et encore une fois Woody Allen la filme avec amour et rien que pour la beauté de ses plans, de ses ponts, de ses parcs, de ce club, et le tout habillé avec une BO jazz sublime, rien que pour tout ça, le film vaut encore une fois largement son coup d’œil.

Un autre charme de ce film, c’est bien entendu le joli casting que Woody Allen nous a réservé. Avec Jesse Eisenberg qu’on a déjà évoqué plus haut, la belle Kristen Stewart  est décidément surprenante quand elle est dans d’autres films que des blockbusters. Entre Steve Carell qui est tout simplement génial en agent prétentieux, imbu de sa personne et arriviste et Corey Stoll génial en gangster tueur de la mafia, puis entre Parker Posey et Blake Lively qui n’ont besoin que d’être là, ce casting est bien beau, bon et surtout débordant de charme encore.

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« Café Society » est donc un film de Woody. Voire même un très bon film de Woody. On passe un bon moment, on rigole bien devant certaines situations qui débordent de comique et malgré la prévisibilité de son intrigue, on reste entièrement sous le charme chaleureux et généreux du dernier film de l’auteur.

Note : 14,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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