avril 19, 2024

Little Alice in Wonderland

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Résumé :

Un monde né de notre imagination, un monde que chacun d’entre nous bâtit de ses rêves… La garante de l’équilibre entre dimension réelle et monde des fantasmes, porte un nom : Alice. Dans la réalité, Alice est une icône sex & drugs & rock n’ roll, que ses excès ont menée à l’état où elle se trouve aujourd’hui, entre la vie et la mort, rêvant de son pays des merveilles. Wonderland court à sa perte, rattrapé par les forces inexorables de la réalité : pour tenter de freiner l’anéantissement du pays des merveilles, le Lapin Blanc va devoir faire appel à cinq héros emblématiques issus d’univers imaginaires très différents.

Avis :

Avec son roman devenu culte, Lewis Carroll a inspiré un grand nombre d’artistes et a donné lieu à une multitude de livres, de suites, de films mais aussi de bandes dessinées. Tout comme sa suite d’ailleurs, De L’Autre Côté du Miroir. Complètement barge d’un point à l’autre, souvent incompréhensible et pourtant doté d’une formidable poésie, le roman est une sorte d’épreuve obligatoire pour tout fana de fantastique et de folie artistique. S’il est difficile de retranscrire cette lecture à l’écran avec un film sans passer pour un taré ayant un penchant pour la fumette, le roman se prête merveilleusement bien à l’illustration, au roman graphique et donc à la BD. Sauf qu’ici, Tacito, le papa de 666 ou encore de Claudia Chevalier Vampire, se lance dans la revisite et propose une vision très spéciale du Alice de Lewis Carroll. Mais est-ce bien pour autant ? On sait que l’exercice est difficile, alors est-il réussi ? Alors faire un tour du côté de cette Alice dépravée et dans un coma éthylique !

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La première chose que l’on remarque en regardant la couverture ou encore en lisant les quatre premières planches, c’est que le monde d’Alice est devenu violent et légèrement glauque. On est quand même loin du jeu vidéo gore qui est sorti sur PC il y a déjà quelques temps. On va suivre le lapin blanc qui se fait fusiller par des hélicoptères. Il arrive à se sauver à se rendant dans le monde de science-fiction de Tikky Big Bang, une héroïne pulp typique des années 70. Il lui explique alors que la reine de cœur à fait main basse sur Alice et qu’elle la maintient dans un sommeil profond pour prendre le contrôle de Wonderland, le pays des rêves. Elle fait alors partie des 5 héros issus d’univers inventés pour sauver Alice. Alors oui, vous ne rêvez pas, nous sommes dans un délire pur et simple, relativement trash et fortement déconseillé aux enfants. Il y a du gros mot, il y a de la poitrine, il y a des scènes assez violentes et il y a surtout des références incroyables à tout un univers geek totalement assumé. En dehors d’utiliser les effets du roman de Lewis Carroll comme l’agrandissement ou le rétrécissement de la taille, Tacito s’amuse à glisser ça et là quelques petites références à sa bibliothèque mentale. Ainsi dans la bibliothèque du rat, on pourra voir des exemplaires de Watchmen ou encore de Spiderman. On verra aussi une référence à la suite de Alice au Pays des Merveilles avec la discussion entre le miroir. Bref, tout cela fourmille de détails qui font que la BD est loin d’être aussi bête que son héroïne. Autre point intéressant et important, les dialogues sont très drôles et très fins. On aura toujours des petites indications, rappelant que le lecteur fait partie intégrante de l’histoire et cela est fait de manière assez fine et loufoque. Alors bien entendu, d’un point de vue scénaristique, il faut attendre la suite, car l’histoire n’en est qu’à son début mais on voit rapidement les références de l’auteur et l’humour ainsi que l’action sont bien ficelés.

Bien évidemment, quand on connait le travail de Tacito, on sait que l’on sera devant de la grande qualité graphique et c’est toujours vrai avec cette série. L’héroïne, pulpeuse à souhait sait prendre des positions assez équivoques et on voit bien que l’auteur s’en amuse gaiement. On remarquera aussi que les personnages sont assez effrayants et que rien n’est vraiment rassurant dans cette histoire. Le chat de Chesire, avec son côté décharné et ses yeux en bouton fait très peur, mais la reine de cœur, malgré sa générosité mammaire demeure très froide, tout comme le Chapelier Fou et son masque à gaz. On ressent ainsi un certain malaise tout au long de la BD et c’est tant mieux. Certaines planches sont grandioses et magnifiques, comme en atteste celle de la bibliothèque du rat ou encore celle de Wonderland. Un petit détail peut chagriner, car parfois, la tête du lapin blanc ne semble pas symétrique et tout cela n’est pas très joli. Enfin, on fait les difficiles parce que franchement, les dessins demeurent sublimes et instaurent une ambiance assez malsaine, presque pré apocalyptique.

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Au final, Little Alice in Wonderland est un bon moment de lecture. Très riche graphiquement et pas avare en dialogues très souvent loufoques, il faut juste espérer que la BD garde cette ligne de conduite à la fois légère et glauque, pour ne pas tomber dans le grandiloquent et le trop sérieux. J’ai presque envie de dire que l’on est dans le De Cape et de Crocs version trash, mais j’attends de voir l’évolution de la série pour vraiment affirmer cela.

Note : 15/20

 

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Little Alice in Wonderland »

  1. Un grand merci à toi pour cette jolie critique qui donne un peu de lumière et de chaleur à mon p’tit wonderland.
    La suite sera dans le même ton, sans prétention, mais gentiment décalée et loufoque.
    Pour passer un simple moment avec le sourire. (j’espère…)

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