mars 28, 2024

The Tribe – L’Ile de la Terreur

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Titre Original : The Forgotten Ones

De : Jorg Ihle

Avec Jewel Staite, Justin Baldoni, Kellan Lutz, Marc Bacher

Année : 2009

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Liz, son fiancé Peter et des amis prennent le large à bord d’un yacht luxueux pour passer des vacances ensemble. Soudainement le bateau dérive, heurte un récif et sombre mais le groupe d’amis arrive à se sauver sur une île mystérieuse non loin du lieu de l’accident. Alors qu’ils envoient un signal de détresse et attendent les secours sur la plage, des bruits étranges proviennent de la jungle. Le lendemain matin plus de trace de Peter, uniquement des tâches de sang sur le sable. Ils décident alors de partir à sa recherche dans la jungle et vont faire la rencontre d’une espèce redoutable…

Avis :

Le survival est un genre très prisé dans le domaine du film d’horreur. Assez facile à mettre en place et ne coûtant pas un rond, il s’agit de mettre en danger une bande face à une menace inconnue, animale ou monstrueuse. Si certains sont des modèles du genre à l’image de The Descent, Alien le Huitième Passager ou même Predator que l’on peut mettre dans cette catégorie malgré son abondance d’action, d’autres sont des navets infâmes, essayant avec trois francs de faire sursauter son spectateur face à l’inconnu. Seulement, ce sous-genre a des codes très précis et notamment un travail recherché sur les potentiels victimes. Comme tout film d’horreur, la base doit être les personnages, pour que l’on s’accroche à eux, pour que l’on ressente leur peur, pour que l’on se projette dans leur souffrance et leur angoisse. Et The Tribe est tout ce qu’il ne faut pas faire dans un film horrifique, à saveur poser des personnages détestables dès le départ et ne jamais arriver à susciter une réelle tension.

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D’entrée de jeu, on sent le côté fauché de la production. La photo est dégueulasse, les acteurs ne sont pas encore tous connus et jouent comme des patates et on sent qu’il y a quelque chose de volontairement déplaisant dans leurs attitudes. En fait, le scénariste, qui est aussi le réalisateur, place directement les protagonistes dans des situations gênantes, jouant perpétuellement un double jeu à peine crédible. Tous les poncifs du genre sont réunis, à savoir l’héroïne innocente au départ et qui va se révéler, son gars qui la trompe et la mène en bateau, le frère du gars qui est jaloux du gros plein de fric qui se tape son ex, une bombe anatomique sans rien dans le ciboulot. A partir de ce postulat, il ne se passera rien d’agréable à l’écran, hormis des querelles de quéquettes qui n’auront aucun sens à nos yeux, puisque chaque personnage est détestable et pas assez présenté. Il manque réellement un énorme travail sur les personnages pour que l’on se sente investi dans le film.

De ce fait, lorsque les menaces arrivent, cela ne marche pas du tout, car on se fout de ce qui peut arriver à des imbéciles pareil. Et c’est dommage car le film est assez rythmé et essaye désespérément d’instaurer un mythe autour des créatures de l’île. On sent que le gros du travail s’est fait sur ces personnages velus qui sont un croisement entre un orc du Seigneur des Anneaux et un chimpanzé. Cependant, le film veut à tout prix expédier les choses, plaçant le film dans une frénésie inadaptée, ne laissant jamais le temps à l’ambiance de s’installer. On se retrouve dans une jungle qui n’est hostile que par la présence de ces singes cannibales et aligner trois scènes gores ne suffisent pas à créer une peur tangible. Pire, cela montre l’incompétence du réalisateur à proposer une identité propre à son film, instaurant une ambiance poisseuse ou moite. On se retrouve devant un objet filmique lambda, complètement fauché, qui n’arrive jamais, ô grand jamais à surprendre.

Certes, certaines scènes auraient pu être intéressantes, comme le coup du piège dans les arbres et que l’un des personnages tente de sauver la jolie jeune fille, mais encore une fois, la mise en scène est catastrophique, soit totalement plate, soit frénétique avec des mouvements de caméra non-sensique. D’autant plus que le film n’arrive jamais à se démarquer de ses aînés, comme The Descent ou Predator, cités en tagline, puisqu’il reprend carrément certaines scènes, comme lorsque l’héroïne s’asperge d’un liquide pour tromper le mâle alpha de la troupe, ou encore lorsqu’elle tente de s’échapper dans une tentative d’ambiance claustrophobique. Tous ces moments démontrent le manque de créativité de l’équipe derrière le projet qui ne trouve jamais une identité, aussi bien sur le script que sur le film en lui-même. D’autant plus que dans le fond, le film ne raconte rien et ne démontre rien. Il n’y a aucune morale, aucune réflexion, aucun parti pris, aucun engagement et il en ressort une œuvre complètement bancale, sans ambition ni volonté de bien faire.

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Au final, The Tribe – L’Ile de la Terreur ne justifie pas trop son nom. Si le film est rythmé et qu’il propose une action quasiment non-stop, son traitement télévisuel et sa galerie de personnages détestables en font un film relativement mauvais qui ne possède aucun fond et qui ne remplit même pas son premier contrat, celui de faire peur. Même les créatures, pourtant pilier central du métrage, ne sont très bien foutues, masquant à peine un manque de créativité flagrant et une volonté de surfer sur la vague de The Descent, sans jamais arriver à la voute plantaire du film de Marshall.

Note : 04/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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